Hippisme : la COIREC fait durer le suspense sur son choix

Le minutage du début des courses cette saison en voie d’être décidé après le budget du 7 juin prochain

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La MTCSL voit arriver le deadline pour une mise en administration volontaire et redoute la fin définitive de ses activités hipppiques

La People’s Turf PLC, sereine, a enregistré 33 nouveaux actionnaires dont le magnat des paris, Jean-Michel Lee Shim, le plus gros actionnaire et ses satellites pour lui garantir la majorité des actions

La MTC Sports and Leisure Limited (MTCSL) et la People’s Turf PLC (PTP) ont été en état d’alerte toute la journée d’hier. Ces deux entités sont durement soumises au stress de l’insoutenable attente de la réponse de la Côte d’Or International Racecourse & Entertainment Complexe (COIREC) qui continue à étudier les dossiers pour l’octroi de la piste du Champ-de-Mars à des fins d’organisation des courses en cette année 2022. A la fermeture des bureaux, hier après-midi, le COIREC faisait durer encore le suspense. Mais sur les réseaux sociaux les commentaires allaient bon train et chacun avait ‘sa petite idée’ sur l’issue de cette course à deux. Entre-temps, la liste des actionnaires de la People’ Turf PLC a vu 33 nouveaux-venus, dont Jean-Michel Lee Shim, le plus gros actionnaire, son proxy dans SMSpariaz, Thandarayan Pazany, et Khulwant Kumar Ubheeram, l’homme pont.

Au fait, nombreux étaient ceux qui pensaient que la COIREC allait faire connaître son choix, hier. En particulier la MTCSL qui se met la pression de dire que si à 16 heures aujourd’hui, il ne décroche pas la licence, la compagnie passerait sous administration volontaire. Force est de constater que la COIREC a décidé d’imposer son calendrier et continue à laisser planer le doute. Même les entraîneurs se plaignent aujourd’hui de cette attente interminable, eux qui pensaient pourtant que le départ de Jean-Michel Giraud de la présidence du Mauritius Turf Club allait arranger les choses.

Un des entraîneurs qui avait signé la lettre commune pour exiger le départ du président du MTC il y a quelques semaines et soutenir le diktat du PMO se mord aujourd’hui les doigts. Interrogé sur son état d’âme, il s’est laissé aller : « Nous avons été bernés, roulés dans la farine et je peux vous dire que je suis non seulement très déçu, mais très en colère. Je croyais sincèrement que le PM allait prendre le taureau par les cornes pour décanter la situation, mais il semblerait que, soit il ne nous a pas dit la vérité, soit, il ne sait plus comment s’y prendre pour sortir de cet imbroglio. Résultat, nous ne savons toujours pas où nous en sommes et quand cette saison 2022 va débuter ?»

Un de ses collègues a été plus direct, n’hésitant pas à attaquer ses confrères indélicats vis-à-vis de l’ex-président : « Tous ceux qui ont fait pression pour que cette lettre soit envoyée à Jean-Michel Giraud ne peuvent plus se montrer et doivent se faire tout petits. Ils croyaient que l’essence du problème était une question d’hommes. Or, ils se rendent compte que le problème est ailleurs. Mais ce qui est plus grave c’est que les autorités nous ont pris pour des cons. On m’a toujours dit une promesse c’est une promesse. Mais je concède qu’on m’a aussi toujours dit que la promesse d’un politicien ne vaut pas grand-chose ».

L’horizon s’obscurcit pour le MTCSL

Pour le MTCSL, l’horizon n’est pas en train de s’éclaircir, au contraire, elle s’obscurcit. Si elle n’obtient pas une réponse favorable au plus tard cet après-midi, elle devra mettre la clé sous le paillasson. Elle sera effectivement placée sous administration volontaire, ce qui aura de très lourdes conséquences non seulement pour les employés, y compris les palefreniers, mais également pour les entraîneurs et les propriétaires dont les chevaux pourraient être appelés à vider les lieux.

Mais le plus gros problème surgira si les palefreniers se mettent en grève d’où l’inquiétude de cet entraîneur qui déclare : « Ce sera du jamais vu. Personnellement, j’ai déjà pris mes précautions, mais je me demande si mes collègues l’ont fait. Cette possibilité n’est pas à être écartée car il est dommage de dire que rien ne bouge dans la bonne direction actuellement. Tout le monde attend, mais ce qui est pire c’est qu’il n’y a aucune visibilité, et surtout aucune communication. Nous ne savons même pas si nous sommes en alerte No 1, No 2 ou No 3 ou si l’œil du cyclone est déjà sur le Champ-de-Mars. Jean Hugues Olivier, qui a été embauché par la Horse Racing Division comme responsable de la communication, aurait pu se mettre à l’ouvrage pour nous tenir au courant de ce qui se passe au niveau des autorités ».

Au niveau de la People’s Turf PLC, on paraît plus serein et certainement plus confiant. On n’en connaît pas la ou les raison(s), mais on a senti un certain optimisme même si sur les réseaux sociaux, les internautes tirent à boulets rouges sur cette entité qui est proche de Jean-Michel Lee Shim. La People’s Turf PLC pense pouvoir faire la différence grâce à sa situation financière plus rassurante, avec l’entrée en liste de nouveaux actionnaires venus renforcer le capital initial.
PTP est également en train de constituer son équipe technique, dédiée à la compétition et au contrôle avec du personnel dont la plupart a travaillé pour le compte du MTC —à l’image de Nawaz Rawat, Nicolas du Pavillon, Coowar Damadarsingh, Darma Carruppunen et autres. Enfin les Stakes-Money promis par la People’s Turf PLC, est très alléchant puisque des allocations sont prévues même pour les non-placés.
À la People’s Turf PLC, la confiance est de mise car personne dans ce giron n’envisage une réponse négative de la part de la COIREC. Au pire, elle redoute un partage alternatif de l’utilisation du Champ-de-Mars avec la MTCSL. Ce qui est pratiquement impossible puisque la MTCSL a déjà fait savoir qu’elle ne s’associera en aucun cas avec la People’s Turf PLC. « On ne nous obligera pas à travailler avec cette entité. Soit c’est la MTCSL, soit le People’s Turf PLC. La MTCSL a suffisamment fait ses preuves pour qu’on ne lui fasse pas confiance. Pour nous, il n’y a pas photo, mais attendons voir !» affirme un dirigeant de longue date de la MTCSL.

PEOPLE’S TURF PLC — D’imprimeur à organisateur de courses : 33 nouveaux actionnaires dont le Coming Out de JMLS

Jean-Michel Lee Shim est enfin sorti de sa tanière. En effet, à la lecture d’une update effectué au Registrar des compagnies cette semaine, le magnat des paris est un des actionnaires majoritaires de la compagnie People’s Turf PLC avec un volant d’actions s’élevant à 5 590.

Un Coming Out on plus que surprenant vu que l’homme d’affaires controversé joue habituellement la carte de la discrétion avec des prête-noms et autres paravents afin de mieux, dit-on, tirer les ficelles. Il est suivi de Mahendranath Dindyal qui détient 4 500 actions alors que Me Pazanhy Thandarayan (avoué), qui est aussi le proxy de JMLS à SMSpariaz en possède 2 950.

Quant à Kumar Khulmar Ubheeram – qui jusqu’à hier jurait que People’ Turf PLC Ltd n’avait rien à faire avec Jean-Michel Lee Shim –, en sus d’être actionnaire à hauteur de 300 actions, est aussi un des directeurs de la compagnie. Les autres directeurs et actionnaires de cette entité sont les satellites qui gravitent habituellement autour de JMLS à l’instar de Me Noor Hussenee, un de ses plus fidèles lieutenants, des membres de sa famille Jocelyn et Marie Josée Lee Shim, Cassam Dhunny, Louis Kwan Tat, Tse Pen, Lobitana Hashinee de même qu’une compagnie Lisboa Ltd

Ce Coming Out risque cependant de poser des problèmes à la Gambling Regulatory Authority (GRA) qui devra statuer s’il y a conflit d’intérêts d’être actionnaire d’une compagnie organisatrice des courses et être à la tête d’organisateurs de paris. Quelle sera la justification de Dev Beekarry, l’homme à tout faire de la GRA?

La People’s Turf PLC Ltd, qui se présente comme la concurrente de la MTC Sports and Leisure Ltd (MTCSL) pour l’organisation des courses de chevaux à Maurice, est une entité spécialisée dans… l’imprimerie et de la production d’images et de la publicité. C’est ce qui ressort du document émanant du Registrar of Companies.

Incorporée le 3 mai 2021, elle a son siège social au rez-de-chaussée du bâtiment se trouvant à 50, Avenue des Mouettes, Sodnac, Quatre Bornes, et a comme secrétariat Teamology Secretarial Services Ltd. Après les quincaillers et autres poissonniers qui se sont lancé avec succès dans l’achat de médicaments pendant la pandémie de Covid-19, voilà qu’une autre entité, qui n’a aucune expérience dans l’organisation de courses de chevaux, se lance dans ce créneau. Décidément, c’est une constante sous cette administration de privilégier ses amis par rapport aux vrais pros.

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