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Après la démission de Wayne Wood : The other guy must go !

Pourquoi les professionnels étrangers qui viennent travailler pour le chantre de la descente aux enfers des courses à Maurice depuis 2015, la Gambling Regulatory Authority (GRA), ne font-ils pas long feu ? Pourquoi doivent-ils plier bagage plus tôt que prévu ? Pourquoi démissionnent-ils ?

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Il y a des raisons objectives pour expliquer ces scénarios attendus de départ prématuré. Elles ont toutes un point focal. Il se nomme Dev Beekarry, qui depuis qu’il a mis le grappin sur les centres de décisions de la gestion et de l’avenir hippique, n’a cessé de conduire cette industrie dans les feux de l’enfer !

La démission de Wayne Wood, que le groupe Le Mauricien/Week-End a anticipée et annoncée, en exclusivité, était inévitable. Présenté par les autorités gouvernementales comme étant la crème de l’organisation hippique, recruté pour durer, pour changer la face des courses mauriciennes il a été choisi pour mettre sur orbite une Horse Racing Division (HRD) efficace et indépendante.

L’Australien a finalement soumis sa démission à la GRA depuis le mois d’octobre, quelques semaines après un voyage à la maison, pour dit-on, des tests médicaux, chez lui en Australie. Si nous souhaitons à Wood de se porter bien, il faut reconnaître que les courses mauriciennes sont-elles victimes d’une maladie animée par le virus GRA/HRD, et arrivées à un stade avancé de décomposition, alors qu’elles sont sous le contrôle absolu du représentant, omniprésent et omnipotent, du PMO, Dev Beekarry.

Wayne Wood ne partira qu’à la mi-décembre pour assurer une transition en douceur de la fin d’une saison chaotique et un passage de témoin contraint pour clôturer la saison 2022, qui fut sans doute la plus catastrophique de toute l’histoire hippique mauricienne.

Ne comptez pas sur nous pour glorifier Wayne Wood pour son courage d’avoir planté et désavoué par un acte de lèse-majesté de son boss Dev Beekarry qui ne tarissait pas d’éloges sur lui et ses qualités professionnelles, lorsqu’il a été sélectionné dans la plus grande absence de transparence pour un poste aussi clé.

Il avait usé de son aura pré-ministérielle— pourtant dévaluée par des soupçons sur la disparition suspecte du rapport intérimaire Parry ou encore celui de Scotney/Gunn, pour rejeter des faits indiscutables imputés à Wood que nous dénoncions avec force. Ceux liés au passé sulfureux de ce baroudeur de l’organisation et du contrôle des courses en Australie et de son passif qui l’a poussé à aller chercher fortune ailleurs, dont un séjour, au Sri-Lanka du régime Gotabaya Rajapaksa, qui a dû fuir son pays en quatrième vitesse, en septembre dernier.

Mais ce malin de Wayne Wood ne savait pas qu’il aurait affaire à malin et demi dans notre pays. En fait, il n’aurait jamais dû avoir un quelconque contact avec nos courses mais après des débuts arrogants, condescendants, mais finalement marqué par une honteuse soumission à « misie-la », il a tenté de mettre ses pieds dans les chaussures trop grandes, trop propres, de ceux du Britannique Paul Beeby, l’ex-Integrity Officer de la GRA, qui avait lui comme carte de visite impressionnante d’avoir travaillé pour la prestigieuse British Horse Racing Authority britannique mais aussi Scotland Yard.

Paul Beeby, celui qui n’a jamais craint de dire tout haut ce que tout le monde savait tout bas lorsqu’il est parti, il y a plus de deux ans, faute de n’avoir pas vu son contrat être renouvelé après un travail pourtant remarquable sur le Control of Racing à Maurice… Cette période a été marquée, entre autres, par des enquêtes de haut vol sur l’affaire de la nourriture des chevaux, frelatée au Zilpatérol, du doping avéré de chevaux à l’hydroxystanozol— entre autres de l’écurie Simon Jones où l’un des pointés du doigt est le neveu très protégé du pouvoir politique qui fait reparler de lui pour être un « amoureux » des petits papiers qui rapportent gros !

Paul Beeby a laissé une marque indélébile sur le monde hippique mauricien avec une enquête d’anthologie sur une affaire de course truquée qu’il avait rendue publique dans ces mêmes colonnes en mars 2021.

Une affaire qui remonte à 2019 sur une course truquée et remportée par Zigi Zagi Zugi qui a gagné de bout en bout sans jamais être inquiété. Le Britannique a remis à la CID la somme de Rs 100 000 donnée à un jockey pour sa participation dans ce truquage et les noms des corrupteurs et des corrompus, dont un bookmaker.

C’est cela et le fameux logiciel du contrôle des paris qu’il voulait installer pour déjouer les bookmakers officiels qui font du clandestin qui a, sans doute, valu au Britannique le non-renouvellement de son contrat par la GRA de Dev Beekarry, qui ne lui adressait même plus la parole parce qu’il avait bien fait son boulot ! Même le commissaire de police de l’époque mis au courant de l’affaire n’a donné aucune attention à ce dossier brûlant…et embarrassant !

Comme quoi il y a un système parallèle qui bloque les enquêtes policières où sont pointés du doigt des proches du régime évoluant au sein du monde hippique. Dès son arrivée à Maurice, Paul Beeby a été mis devant les réalités et a vite compris qu’il marchait sur des œufs et que la GRA n’avait aucune intention de mettre de l’ordre et d’assainir la situation.

« Beekharry wanted one thing and that was to destroy the MTC », avait-il raconté dans Week-End en juin 2021. Il avait pour mandat de faire disparaître l’écurie Paul Foo Kune et a été invité à pardonner ou ignorer tous les actes manqués du système Lee Shim.

Wayne Wood a sans aucun doute vécu un cauchemar semblable mais espérait imposer son style. En venant à Maurice, il savait ce qui l’attendait, mais il pensait pouvoir damer le pion à ses maîtres à cause de son savoir-faire et son expérience.

Cela ne l’a pas empêché de faire preuve d’un amateurisme affligeant à ses débuts avec un tirage au sort des lignes dans un « sac samoussa », de commettre des fautes de débutant sur le programme officiel chaque semaine et de commencer son rôle de protecteur du PTP, en expulsant du Champ-de-Mars comme un voyou un incontournable des courses mauriciennes, Yahia Nazroo.

Au départ donc, tout était beau et dans le meilleur des mondes, mais dès les premières difficultés, l’indépendance de la HRD a été rapidement érodée car la lune de miel avec la GRA n’allait pas durer longtemps.

En effet, Dev Beekarry n’a jamais pu rester en dehors de la piste de danse. Comme toujours ! Non seulement voulait-il danser, mais il voulait également faire danser les autres et a repris son rôle de disc-jockey ou si vous voulez celui de chef de gare ! La promotion de Deanthan Moodley comme Racing Executive est une autre de ses subterfuges pour reprendre la main et couper l’herbe sous les pieds de Wayne Wood et de son nominé Riyaz Khan.

Tout compte fait, ce scénario était écrit avec pour clap de fin Wayne Wood démissionnant après qu’il a accompli sa mission première d’avoir installé le People’s Turf PLC de Jean Michel Lee Shim comme organisateur des courses !

Pour Wayne Wood la seule façon de sortir honorablement de cet imbroglio, c’était de claquer la porte et de partir. Car il sait mieux que quiconque que sa démission constitue une claque magistrale administrée à la GRA, plus particulièrement à Dev Beekarry et par extension, au Premier ministre qui avait cautionné tout cela au Parlement !

Finalement, l’opinion publique condamne unanimement la nouvelle configuration des courses mauriciennes avec une HRD, une GRA et un PTP désavoués. Tout cela a revigoré dans le cœur des Mauriciens l’estime et le respect pour l’organisateur historique des courses, le MTC. Pour cet échec cinglant, c’est au tour de Dev Beekarry de prendre la porte de sortie. C’est le moins qu’il doive à l’hippisme local à moins qu’il préfère partir sous la cravache hippiquement parlant des électeurs en délire !

Dans tous les cas, the guy must go !

Œil de Lynx

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