Après avoir soumis sa démission comme Chief Executive Officer de la MTC Sports and Leisure Ltd le 19 octobre dernier pour revenir ensuite sur sa décision, Jérôme Tuckmansing a remis ça en ce début de semaine en annonçant pour la deuxième fois sa démission qui, dit-il, prendra effet le 23 mai. Coïncidence ou fuite d’information, son annonce précède celle du Mauritius Turf Club, l’unique actionnaire de la MTCSL, qui avait déjà dans une résolution prise récemment, décidé de se séparer de Jérôme Tuckmansing qu’il tient responsable de plusieurs problèmes d’ordre financier, des pertes colossales de Rs 63 millions pour la saison 2021 et sans doute pour avoir censuré le président Jean Michel Giraud.
À la rue Shakespeare c’est un secret de polichinelle, qu’ayant eu vent de la décision du MTC, Jérôme Tuckmansing a préféré tirer en premier en soumettant sa démission. Il n’est aussi un secret pour personne que les relations entre le président du MTC, Jean Michel Giraud et Jérôme Tuckmansing se sont détériorées depuis le moins d’octobre 2021 quand ce dernier a participé à un acte de censure —avec la bénédiction du président dr la MTCSL, Denis de Speville.
Pour plaire à la direction de la Gambling Regulatory Authority avec qui un rendez-vous avait été fixé lendemain, le président Giraud a été privé de parole sur l’émission Faites Vos Courses ou encore dans les colonnes du magazine officiel du MTC Racetime et sur le site web de la MTCSL.
Pas de bilan financier
Lors de cette même réunion, Jean Michel Giraud avait état de son impossibilité d’obtenir un bilan financier, digne de ce nom de la part du Finance Manager, Jérôme Tuckmansing. « C’est inconcevable qu’on n’ait rien reçu comme information concernant les chiffres d’affaires de la MTCSL et ce, depuis belle lurette » avait alors déclaré le président du MTC. Les auditeurs se sont récemment plaints de ce manque de collaboration de la part du Chief Financial Officer de la MTCSL, et ils l’ont fait savoir en écrivant officiellement au MTC.
La pomme de la discorde a été les dépenses d’avant saison que Jérôme Tuckmansing refuse d’attribuer à la MTCSL pour présenter un bilan financier plus favorable aux membres du MTC. Or, sous l’impulsion de son président, Jean Michel Giraud, le MTC s’y est opposé farouchement. Résultat de la course : les directeurs de la MTCSL ont dû courber l’échine, avec pour conséquence que ses pertes friseraient maintenant plus de Rs 63 millions.
La pension des employés attribuée au MTCSL
La question de la pension des employés du MTC/MTCSL était aussi une pomme de discorde que Jean Michel Giraud a su esquiver malgré le plaidoyer d’un homme de loi —le même que Kamal Taposeea rencontrait régulièrement à l’hôtel Labourdonnais— à une réunion récemment. Le président du MTC est catégorique que la pension devrait être basculée sur les comptes de la MTCSL pour qui la grande majorité des employés travaillent désormais.
L’autre sujet de litige, l’appel à candidatures pour le poste de Chief Executive Officer, a aussi été à l’ordre du jour de cette réunion. Le principe d’une enquête a été approuvé sur la disparition et réapparition de la publicité concernant ce poste sur les réseaux sociaux alors que bizarrement le nom d’un candidat était sur la liste d’un des directeurs de la MTCSL, mais pas sur celle du département qui devait s’en occuper. Le MTC veut en savoir davantage quant à ce qui ressemble à une tentative de favoritisme.
Finalement, le parcours Jérôme Tuckmansing comme CEO par intérim et directeur de la MTCSL a été de très courte durée. Pourtant, au départ il avait le soutien total de Jean Michel Giraud, qui l’avait choisi personnellement pour être le remplaçant du Sud-Africain Mike Rishworth, mais au fil des semaines, leurs relations se sont détériorées car ils n’avaient pas la même vision et surtout la même lecture des chiffres.
Jean Michel Giraud craignait une perte massive à la fin de la saison, voulait ainsi arrêter la saison 2021 alors que Jérôme Tuckmansing disait sur tous les toits et à qui voulait l’entendre que les chiffres étaient favorables en dépit du huis clos. Pourquoi avait-il pris cette position et surtout ce risque ? Personne ne le sait ! Sauf peut-être, celui qui l’a supporté jusqu’au bout : Denis de Speville qui soulignons-le, a déjà annoncé sa démission comme président de la MTCSL à la fin de ce mois de mars.
Jérôme Tuckmansing est en fait la deuxième victime de cette guerre larvée au MTC/MTCSL, après la suspension de Shan Ip, un proche de Jean Michel Giraud, qui a qualifié sa mise à l’écart d’injuste et d’arbitraire dans la réunion qu’il avait tenue la semaine dernière avec les managers de la MTCSL. De quoi espérer de fortes compensations pour l’ancien Communications Officer du MTC !
Hors -texte
Le HRD encore sous pression
– La claque de l’obligation de reporter le début de la saison du 9 au 23 avril résonne encore, que la succursale de la GRA, se retrouve dans l’obligation de chercher un autre juge du départ
L’arrogance de la lettre à quatre mains, signée par Wayne Wood en réponse aux demandes du MTC pour démarrer dans de conditions saines avec public, bookmaker On Course et Off Course, entre autres, n’a eu d’égal que l’obligation de la nouvelle autorité hippique de recevoir sa deuxième claque cinglante de son existence.
Ainsi, après le désistement de l’Australien Neil Young d’agir comme Chief Stipe et le refus allégué d’autres stipes de venir travailler à Maurice, d’avoir été contraint à reporter la date du départ de la saison du 9 au 23 avril — comme l’avait prédit le groupe Le Mauricien/Week-End, à maintes reprises ces dernières semaines—à la demande des entraîneurs. Ce premier revers de la HRD n’est que le sommet de l’iceberg des obstacles qui se profilent à l’horizon. On n’efface pas 200 ans d’histoire par des décrets et la nomination de dirigeants controversés…
Selon des informations recueillies par Le Mauricien, Sébastien Poupard qui était pressenti pour agir comme juge de départ —bien qu’il n’ait pas été recruté par la HRD— a eu une offre de Singapour et est actuellement en négociation avec le MTC Sports and Leisure Ltd pour son Release. Il y a eu des échanges de correspondances dans ce sens entre le principal concerné et Jérôme Tuckmansing ces derniers temps, mais à ce jour, aucun accord entre les deux parties n’a été entériné.
Sébastien Poupard a été juge au départ du Mauritius Turf Club depuis maintenant plusieurs saisons et dans l’ensemble il a fait honneur à ce poste délicat.
À qui la HRD fera appel pour le remplacer ? Tout laisse croire que c’est l’employé du MTC, Philippe Aumaître, qui sera appelé pour presser le bouton des stalles à l’heure du départ à moins que la HRD ne décide de faire un appel à un étranger comme elle l’avait annoncé initialement, sans jamais y arriver.