– Alors que le Board Member et vrai patron de la GRA, Dev Beekharry, s’était, lundi, dit disposé à trouver une solution, son CEO, très occupé, hier, et même aujourd’hui, refuse de rencontrer la MTCSL
– Les entraîneurs en appellent au Premier ministre, Pravind Jugnauth, pour débloquer l’impasse
– La HRD annulant la 2e journée note que « this meeting cannot take place, much to the regret of the HRD as this disruption is causing distress to participants and the public »
Unanimement les Stakeholders, que ce soit opérateurs, acteurs et turfistes commencent à se poser la question sur la réelle volonté des autorités du pays et de la Gambling Regulatory Authority de faire démarrer la saison 2022. Ce qui semble être une certitude est que le coup d’envoi reste sous le signe des incertitudes. Après avoir tenté de piéger la Mauritius Turf Club Sports and Leisure Ltd (MTCSL) en lui imposant des conditions de licence jugées scélérates qu’elle savait que le Mauritius Turf Club (MTC) ne pourrait accepter, la Gambling Regulatory Authority (GRA) a, par le biais, de son vrai patron, Dev Beekharry, accepté le principe d’un accord sur l’essentiel, laissant les deux points litigieux à être tranchés par la justice.
Un accord possible paraissait imminent mais deux éléments, hier, ont confirmé que le début de la saison n’est pas pour cette semaine. D’abord, du côté de la GRA dont le Chief Executive Officer (CEO) est trop occupé pour recevoir des représentants de la MTCSL hier et aujourd’hui. Ensuite une communication de la HRD, confirmant que la première (deuxième) journée de courses est déjà annulée. Plus grave, on prête également à des proches du PMO de prolonger le démarrage de la saison hippique pour « punir » un organisateur de paris, dont l’organe de presse aurait manqué du respect au PM personnellement. Dans ce capharnaüm, il est très difficile de dire quand débutera la saison…car après les chevaux regagnant leurs écuries, les courses hippiques semblent désormais renvoyées aux calendes grecques.
À qui la faute? D’abord, la GRA est loin d’agir comme une autorité qui veut démarrer la saison. Mais plutôt comme un enseignant qui veut punir son élève, la MTCSL, parce qu’il a un grudge avec les principaux acteurs du MTC. Au sujet de la licence, la ligne ferme adoptée par les MTC/MTCSL, enfin unis, leur a permis de déjouer le piège tendu par la GRA en imposant au moins deux conditions inacceptables sur papier. Dès lors, les négociations sont à l’arrêt entre les MTC/MTCSL et la GRA en dépit d’une lueur d’espoir d’un compromis.
Aucun signe de vie
Me Auchaybur, conseil légal de la GRA, qui suivait ce dossier, a tout simplement disparu de la circulation. La GRA a décidé de ne pas donner suite aux négociations avec la MTCSL et ce, sans donner la moindre indication officiellement.
Malgré tout, la MTCSL continue à multiplier ses efforts. Elle a sollicité en vain une rencontre avec le CEO, Arunasalom Punnoosawmy. A hier, ce dernier n’a même pas daigné répondre personnellement à la requête de la MTCSL. C’est la secrétaire qui a téléphoné à la MTCSL pour dire que Arunasalom Punnoosawmy était très occupé aujourd’hui (Ndlr : hier).
Et demain M. Punnoosawmy ne sera-t-il pas libre ?
La secrétaire : « On reviendra vers vous plus tard dans l’après-midi »
Et à 15h30 hier, la MTCSL devait recevoir effectivement un autre coup de fil de la secrétaire de la GRA « M. Punnoosawmy vous dit qu’il ne peut vous recevoir, mais il vous demande d’écrire officiellement au président de la GRA, Om Kumar Dabidin. ».
La GRA fait exactement le contraire que ce qu’avait souscrit son mentor Dev Beekharry. Elle fait effectivement tout pour que la saison ne débute pas. Cela dit, depuis fort longtemps, la GRA et la HRD s’amusent à jouer au chat et à la souris avec le MTC/MTCSL.
Et les exemples ne manquent pas, soit
le refus du paiement de la totalité du paiement de la MTCSL en imposant quatre tranches égales et la signature du contrat que par ses directeurs, détenteurs de PML;
le prétexte de Cash-Flow pour justifier le paiement en deux tranches de Rs 500 000 ou encore
le refus de la GRA de dévoiler les conditions liées au contrat à la MTCSL pour ensuite revenir sur sa décision 24 heures après.
Que des prétextes pour les besoins de Buying Time ou tout simplement pour perdre du temps et ainsi compromettre la tenue des journées hippiques. La HRD a écrit à Jérôme Pilot en tant que Chief Executive Officer par intérim de la MTCSL pour ensuite lui dire qu’elle ne peut le rencontrer car il n’a pas de PML. Et elle ne l’a toujours pas reçu car il n’a toujours pas sa PML, délivrée nul autre que par la GRA elle-même.
La controverse des Rs 25 millions pour les ‘pre-race tests’ et les tests anti-dopage s’ajoute également à la situation, mais refuse de tout mettre sur papier. Après avoir tenu en haleine la MTCSL sur cette question pendant plus d’un an, Dev Beekharry est venu annoncer à la télévision et à des entraîneurs triés sur le volet que l’accord était prêt mais qu’il attend que la MTCSL décroche sa licence au préalable. Mais l’an dernier, la MTCSL avait bel et bien sa licence; où était alors votre soi-disant accord ?
En revanche, la GRA ne réclame ni licence ni PML à la MTCSL et à ses directeurs quand elle a besoin d’équipements et de facilités au Champ-de-Mars. Elle dit que la MTCSL n’a pas encore signé de contrat avec les deux totes et SMS Pariaz, mais ces contrats n’auront aucune valeur légale pour la simple et bonne raison que la MTCSL n’a pas encore eu sa licence d’opération, licence délivrée par la… GRA.
La conclusion n’est pas difficile à tirer. Dans la conjoncture, une chose est sûre: le Premier ministre gagnerait à s’intéresser à ce dossier car plusieurs chefs de ménage risquent de se retrouver sur le pavé si rien n’est fait. Même les entraîneurs, ceux qui tiennent les rênes de leurs établissements, ont décidé de passer à l’offensive et réclament une rencontre avec Pravind Jugnauth. Selon eux, il n’y a que lui et lui seul qui peut débloquer cette situation chaotique.
Nouveau renvoi de la journée hippique
En attendant, la HRD a rendu officiel les Fixtures de la …2e journée (comment peut-on avoir une 2e journée quand on n’a jamais eu la première) lundi après-midi avant d’avouer par le biais d’un communiqué destiné aux entraîneurs, mais qui circule sur les réseaux sociaux que : « There will be no races at the Champ de Mars this week-end as the MTCSL still does not have its HRO’s licence. The HRD is unable to accept nominations for the second race meeting (Ndlr: when did we have the first Mr Wood?), which had been scheduled for Saturday April 30, 2022. As a result, this meeting cannot take place, much to the regret of the HRD as this disruption is causing distress to participants and the public ».
Toutefois, cette décision et le rôle de la GRA pourraient trouver explication dans un tout autre registre. Pravind Jugnauth aurait fait l’objet d’attaques personnelles récentes dans une publication très pimentée appartenant à l’un de ses bailleurs de fonds, dépendant entre autres de l’activité des courses pour démultiplier ses revenus dont une grosse partie consacrée à des besoins de financement politique.
Affaire à suivre…
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