GÉRARD DESCOMBES
« Hantise »… sans détour, c’est un très joli nom qui vient du verbe « Hanter ». Bien des gens perçoivent le mot hantise par rapport à son verbe, qui leur donne à penser à la visite d’esprits méchants, à la possession de l’être ou d’un lieu par le démon, par quelconque Esprit paranormal, diabolique, surnaturel, et j’en passe.
De là cette appréhension des mots : « Hanter » et « Hantise ». N’entendons-nous pas souvent dire, « cette maison est hantée, ce lieu est hanté », ainsi de suite?
Hanté(e)/fréquenté(e)! OUI ! Mais pour ces personnes ce qualificatif ne se réfère qu’aux mauvais esprits, qu’aux fantômes et autres démons de minuit. L’on parle aussi de personnes « possédées » — à savoir, par des esprits malveillants.
Mais en ce qui nous concerne ici, c’est la « hantise » sous d’autres aspects, qui peut s’avérer dangereuse et coûter la vie à certains.
Je me rappelle cette remarque contre les constructeurs d’édifices qui érigent de plus en plus, plus haut. « Plus on monte, plus on veut aller plus haut », ne se souciant pas d’éventuels dangers. C’est quand même une hantise — celle de la hauteur. Toujours plus haut.
Prenons l’exemple du plongeur sujet à la hantise de la profondeur, qui risque l’étouffement et la noyade en voulant explorer de plus en plus la noirceur des océans, sans se soucier du danger inhérent. Il y a aussi pour les intrépides la hantise de la vitesse, derrière le volant d’un engin motorisé. Sans compter la hantise des paris et du jeu…
Comme si la hantise se révèle d’embarquer avec Charon jusqu’aux portes des Enfers, avant de filer ingénieusement entre les doigts d’Hadès — pour les plus chanceux.
Comme posséder par ce désir de hanter les ténèbres.
Il y en a bien d’autres des hantises. Donc, attention, gare à elles, toujours omniprésentes.