La récolte a été bonne pour l’haltérophilie mauricienne, hier, à l’occasion de la 3e journée de compétition au Petit Palais des Sports de Mahamasina avec huit médailles d’or qui ont été remportées par l’équipe de Maurice. De belles performances réalisées par Ketty Lent, Alison Sunee, Nigel Augustine et Dorian Madanamoothoo. La déception est venue du capitaine de la délégation masculine du Club Maurice, qui s’est déchiré le muscle du triceps droit avant de monter sur la plateforme.
L’on s’attendait que Maurice réagisse après que les Malgaches ont fait main basse sur les petites catégories. C’est le jeune Nigel Augustine qui a été le premier à mettre les siens sur orbite. Engagé chez les moins de 89 kg, il a remporté deux médailles d’or et une d’argent, réalisant 125 kg à l’arraché, 165 kg à l’épaulé-jeté et 290 kg au total olympique. Une sacrée performance pour ce jeune athlète considéré comme un gros « bosseur » par le président de la Mauritius Weightlifting Federation (MWF), Yovin Gyadin. « C’est un sportif modèle, un gros travailleur. Il mérite de gagner », soutient-il. « C’est ma première participation aux Jeux. Ça s’est joué à un kilo avec mon adversaire malgache. Nous étions à 125 kg. Il a raté son premier essai, et moi deux de mes essais. J’ai pu le rattraper à l’épaulé-jeté en l’emportant par deux kilos. »
Nigel Augustine revient de loin, lui qui avait été amputé d’une phalange l’année dernière. « Beaucoup de médecins m’avaient suggéré de laisser tomber, mais j’ai persévéré et, après deux mois, j’étais déjà à la salle. Je tiens à remercier mes coaches Ravi Bhollah, Gino Souprayyen ainsi que le directeur technique national, Urdas Constantin. C’est vraiment une grande fierté pour moi et un privilège de faire honneur au peuple mauricien », avance-t-il. C’est toutefois Ketty Lent, chez les 71 kg, qui a émulé sa nièce Seforah, en remportant trois médailles d’or. Une performance de 95 kg à l’arraché, 120 kg à l’épaulé-jeté et 215 kg au total olympique. C’est la Seychelloise Joleita Coloma qui est montée sur la deuxième marche du podium.
« Je suis très contente de ma performance. C’est grâce au DTN Urdas Constantin, à mon coach Gino Souprayyen et au soutien du ministère des Sports que j’ai réussi à atteindre mon objectif. Un merci spécial a ma sœur Emmanuella, qui a toujours été présente à mes côtés dans les bons comme les mauvais moments. La préparation a été très, très dure, et je suis maintenant soulagée d’avoir apporté ma contribution à mon pays », indique-t-elle. Ketty Lent se concentre désormais sur Paris 2024. « Il faut que j’accumule un maximum de points pour les prochaines olympiades. Je serai d’ailleurs en action dans une semaine lors des Championnats du monde. J’espère poursuivre sur ma lancée et continuer à faire honneur au quadricolore. » Pour rappel, Ketty Lent avait remporté trois médailles d’or aux derniers Jeux à Maurice.
Les larmes de Sunee
Alison Sunee s’est aussi distinguée pour sa part dans la catégorie des 81 kg. Elle a sorti une performance de 88 kg à l’arraché, 100 kg à l’épaulé-jeté et 188 kg au total olympique. Toutefois, elle avait à cœur de ramener trois médailles d’or pour Maurice, mais malheureusement, c’est à l’épaulé-jeté que cela n’a pas fonctionné comme prévu. « J’ai eu un moment de flottement lors de mon concours en perdant ma concentration. Je l’ai payé cash. C’est un goût amer en bouche mais bon, je suis tout de même contente d’avoir remporté deux médailles d’or pour mon pays. Ce n’est que partie remise », fait-elle ressortir. En larmes après avoir raté l’or a l’épaulé-jeté, elle a tenu à dédier ce résultat à son père, l’ancien boxeur Richard Sunee, considéré par beaucoup comme étant l’un des plus grands boxeurs du pays. « Cette troisième médaille d’or, je la voulais pour lui. C’est grâce à lui que j’ai eu autant de réussite dans le sport. »
Dorian Madanamoothoo (102 kg) a ramené une médaille d’or et deux d’argent pour Maurice. Il a réalisé une performance de 151 kg à l’épaulé-jeté et 272 kg au total olympique. Il a décroché sa médaille d’or à l’arraché avec une performance de 121 kg. Yovin Gyadin exprime sa joie. « Je suis très fier de mes protégés. Vous savez, il y a quatre ans, j’étais moi-même sur la plateforme. Je peux ressentir leur joie et leur peine. Je suis satisfait de cette journée », avoue-t-il. La fête aurait pu être totale si Cédric Coret (96 kg) ne s’était pas blessé avant son concours. « Je me suis déchiré un muscle du bras. Il m’était impossible de soulever la barre. C’est dommage », avoue le capitaine de la délégation masculine du Club Maurice. Triple médaillé d’or en 2015 (La Réunion) et 2019 (Maurice), il aurait pu passer la barre des trois. « J’avais un choix à faire, et j’ai choisi d’écouter mon corps et ma santé. Je ne regrette rien. », conclut-il. Dinesh Pandoo (81) a pour sa part ramené trois médailles d’argent.