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GRAND-PORT — VILLAGES DU SUD : paysages et scènes de vie

Une promenade dans le sud de l’île nous fait traverser des villages encore typiquement mauriciens. Comme celui de Petit-Bel-Air, où la vie s’écoule lentement et tranquillement. Ou encore Rivière-des-Créoles qui, comme Petit-Bel-Air, vit toujours de l’exploitation de la terre, même si cette année la région a connu quelques changements sur le plan de l’infrastructure.
Au départ de Mahébourg, nous franchissons le fameux pont centenaire Cavendish, le plus long de Maurice, qui enjambe la rivière La Chaux, avant d’arriver à Petit-Bel-Air en passant par Ville-Noire.
Peu d’habitations dans ce village qui compte environ 2 000 âmes. Dans le centre, des parfums de beignets, de curry et d’épices… Le village de Petit-Bel-Air est principalement constitué de familles hindoues, mais présente une unité culturelle indéniable. En témoigne le rassemblement de tous les habitants, toutes communautés confondues, à la grotte du village consacrée au Père Laval, le 8 septembre, pour une grande prière commune. Ici, peu importe l’origine ethnique, religieuse ou culturelle : le sens de l’unité passe avant tout.
Petit-Bel-Air fait partie d’une des régions les plus préservées du Sud. Cette partie de l’île vit essentiellement de ses ressources naturelles et de l’exploitation de la terre. Le paysage offert est constitué de douces montagnes (Montagne des Créoles et Montagne Mani), au pied desquelles alternent champs de cannes et potagers. Ce village nous permet également d’être témoins de scènes de vie depuis longtemps disparues de nos villes, mais qui subsistent encore dans cette localité hors du temps.
Il est 11 h. L’heure de la lessive a sonné. La rivière des Créoles – qui traverse le village qui porte son nom et également celui de Petit-Bel-Air – est le point de rencontre des femmes des deux villages. Elles y ont apporté leur gros linge, qui, une fois étalé au soleil sur les arbustes avoisinants, séchera rapidement. Les lavandières prennent leur temps. La vie suit lentement son cours, comme dans la plupart des bourgs du Sud.
Au-dessus de la rivière, sur le pont, les véhicules roulent très vite. Le virage présent sur cette partie de la route est réputé dangereux, et c’est l’une des raisons ayant fait qu’un tronçon de 500m de la route principale, reliant Ferney à Rivière-des-Créoles, a été réaligné. Il élimine ainsi l’ancienne route, supprimant les deux virages dangereux et facilitant également la canalisation des eaux pluviales.
Le président du Conseil de village, Biswanuth Kalkah, a des projets pour Petit-Bel-Air, qui compte déjà un terrain de foot, un autre de volley-ball, un boulodrome et un centre social. Bientôt un village hall viendra abriter un multi-purpose complex qui comprendra une salle de gym, et où des cours de yoga seront proposés.
À Ferney, les traces du passé colonial subsistent encore. Une plaque commémore l’introduction de la canne à sucre à Maurice par les Hollandais.
Le village de Rivière-des-Créoles, qui compte environ 6 000 habitants, semble endormi. La route traversant cette localité laisse aux visiteurs le loisir et le plaisir d’admirer tranquillement le paysage, constitué de grandes parcelles de terres cultivées, de champs de canne à perte de vue, et des montagnes de la région. Pour animer le village, un petit jardin d’enfants a été construit. L’atmosphère unique qui s’y dégage est fort appréciée, et le village du sud-est de l’île continue de dévoiler son authenticité, tandis que les champs tracent la voie vers la montagne du Lion…

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