GOVERNMENT BUSINESS : Partielle en vue au N° 18 avec le métro express

Les données sur l’échiquier politique pourraient subir des transformations en marge de la présentation du Budget 2017/18 à l’Assemblée nationale le 8 juin prochain. Si ce n’est pas avant. En effet, le projet de métro express sur le corridor Curepipe–Port-Louis au coût de Rs 17,7 milliards annoncés par le gouvernement pourrait être la plateforme pour une prochaine élection partielle à Belle-Rose/Quatre-Bornes (N°18) avec la décision du député et leader de la Reform Party, Roshi Bhadain. Ce dernier entame ces jours-ci une ultime étape avec ses mandants de la circonscription au sujet de cette démarche. Il n’écarte nullement cette éventualité pour provoquer une partielle sur l’ambitieux projet de métro express du gouvernement et aussi ramener en première ligne un « quasi-référendum » sur le Deal Papa-Piti. À l’hôtel du gouvernement, l’on suit de très près les développements dans la circonscription de Belle-Rose/Quatre-Bornes dans la crainte que la présentation du prochain budget soit « overshadowed » par le move politique du leader de la Reform Party.
Des indications disponibles avancent que les événements devraient prendre forme, pour ne pas dire se précipiter dès la semaine prochaine. Une étape cruciale dans la mise à exécution du projet de Mass Transit entre Curepipe et Port-Louis sera franchie mardi prochain. La Private Limited Company, Metro Express Limited, incorporée par le gouvernement, ayant pour Chairman du board, l’ancien secrétaire au Cabinet, procédera à l’ouverture des cotations soumises par les deux Preselected Bidders, les firmes de construction indiennes, Larsen & Toubro et Afcons Infrastructure, en vue d’allouer, l’un des plus importants contrats d’infrastructure à Maurice.
En marge de ce développement, le Conseil des ministres a passé hier en revue les derniers détails du projet métro express, qui sera abordé demain lors du tête-à-tête entre le Premier ministre indien, Narendra Modi, et Pravind Jugnauth, à New Delhi. Le constat dressé par le Steering Committee sur le Metro Express Project, présidé par le Premier ministre, a été présenté lors des délibérations ministérielles d’hier. Ainsi, une cellule de communication a été instituée par le gouvernement pour un « Branding of type Metro Express Project » et pour engager une campagne de sensibilisation visant à promouvoir « the Metro Express as a rapid mode of transport and the creation of a new model of urban planning with urban terminals linking major towns ». C’est ce qu’indique le communiqué officiel de la réunion du Conseil des ministres avancée de 24 heures.
L’ouverture des offres des deux soumissionnaires devra relancer la controverse sur deux points majeurs, à savoir le coût global du projet et le montage financier pour compléter la contribution du gouvernement indien à ce sujet. Jusqu’ici, l’hôtel du gouvernement s’en tient au chiffre de Rs 17,7 milliards, répété par le ministre de l’Infrastructure publique, Nando Bodha, en réponse à la Private Notice Question du leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, à l’Assemblée nationale. Du côté de l’Association des Consommateurs de l’île Maurice, l’on riposte qu’il « faudra aller chercher dans les Rs 50 milliards ».
L’ouverture des Tenders mardi devra remettre en perspective le montage financier pour assurer la mise à exécution du projet. Sur les Rs 17,7 milliards annoncés par le gouvernement, Rs 9,9 milliards se présentent sous la forme d’un Grant de l’Inde. « For the remaining part of the funding, Government is in the presence of several options, including amongst others – (i) a loan from a consortium of local commercial banks;  (ii) a line of credit from the Government of India;  (iii) loans from international and financial institutions, and  (iv) a combination of these three options or other financing options », avait ajouté le ministre Bodha à l’Assemblée nationale le 28 mars dernier.
Indépendamment des facteurs économiques, financiers et techniques, l’élément politique, sous la forme de la démission de l’Assemblée nationale du député Roshi Bhadain pour protester contre ce projet, devra peser de tout son poids. L’hôtel du gouvernement ne cache pas ses appréhensions devant cette éventualité, reléguant du même coup au second plan les propositions budgétaires du 8 juin prochain. Dans certains milieux politiques, l’on avance que le leader de la Reform Party pourrait également choisir cette même date pour provoquer une élection partielle au N° 18.
Néanmoins, à ce stade, aucune date n’a été précisée pour cette démission, même si Roshi Bhadain est en contact régulier avec le leader de l’opposition et son colistier à Belle-Rose/Quatre-Bornes, Xavier-Luc Duval. « La démission de Roshi Bhadain est Right Now on the card », indique-t-on. Le principal concerné, qui poursuit ses consultations avec ses mandants sur le terrain, confirme ses intentions, signifiées déjà depuis le 24 janvier dernier, au lendemain de son refus de faire partie du nouveau gouvernement, issu du Deal Papa/Piti.
« Si le gouvernement persiste avec le projet de métro express, et surtout avec ce que prévoit le plan du tracé pour la ville de Quatre-Bornes et les autres régions concernées, « je ne vous offre aucune alternative que de démissionner de l’Assemblée nationale ».  « Mo dwa mo plas a bann dimounn dan mo sirkonkripsion Belle-Rose/Quatre-Bornes. Mo bizin rann zot zot vot  pou ki zot desid ki zot oule. Nou pa kapav les defigir Quatre-Bornes koumsa », a précisé le leader de la Reform Party au Mauricien en prévision de l’allocation de ce contrat.
Roshi Bhadain proteste principalement contre l’élimination de deux “lanes” le long de la route St-Jean pour accueillir les rails du métro express, rendant la circulation routière plus difficile sur ce tronçon, l’élimination de la promenade le long de l’avenue Victoria, du bazar de Belle-Rose, ou encore de l’Arab Town et de la promenade Roland Armand, à Rose-Hill, sans compter les facilités de loisirs et de sports dans la région de Beau-Bassin. « Il ne faut pas oublier les tracasseries des familles avec les acquisitions obligatoires à la va-vite », ajoute Roshi Bhadain.
« Avec cette élection partielle, qui deviendra inévitable si le gouvernement maintient le projet de métro express dans sa forme, les électeurs du N° 18 seront appelés à dire s’ils sont d’accord avec le gouvernement pour ce projet. Mais, il y a encore le Deal Papa/Piti, qui devra revenir sur le tapis au premier plan lors de cette campagne électorale », s’appesantit Roshi Bhadain, qui garde le suspense quant à sa démission de l’Assemblée nationale…

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