- Une quasi-injonction, sous forme de menace de sanctions, servie par l’IBA à cette station de radio privée suite à une série d’émissions sur les amendements liberticides à l’IBA Act
La station radio privée Top FM, dont la licence n’a été renouvelée que pour une année sous la nouvelle loi, est désormais placée sous stricte surveillance. Ce coup de semonce émane de l’Independent Broadcasting Authority (IBA) hier après-midi suite à une série d’émissions radiophoniques diffusées entre le 23 novembre et le 6 décembre. L’instance régulatrice des ondes menace ainsi la radio de Balkrishna Kaunhye de sanctions si le mode opératoire de la radio Top FM n’est pas revu à sa satisfaction.
Cette démarche, sous forme d’intimidation à la liberté d’expression, intervient moins d’un mois après le vote sur les amendements controversés apportés par le Premier ministre Pravind Jugnauth, au Parlement, soit le 30 novembre dernier. L’IBA est arrivée à la conclusion que les émissions débats et autres Talk-Shows sur ce thème perçu comme « controversial issues of public importance » n’auraient pas été menées en toute impartialité, identifiant un total de 25 intervenants ayant pris position contre les amendements à l’IBA Act et seulement deux qui se sont prononcés en faveur.
Brandissant la menace de sanctions à l’encontre de Top FM, l’IBA soutient qu’en cas de non-conformité à certaines clauses du Code of Conduct for Broadcasting Services, selon les conditions rattachées à la licence de la radio privée et aussi des articles de 21(6) et 21(7) de l’ IBA Act il n’aura d’autre choix que de sévir.
L’autorité régulatrice de l’audiovisuel prend à partie la radio de Balkrishna Kaunhye sur les émissions débats et aussi les Talk-Shows qui ont été diffusés au sujet des amendements votés à l’Independent Broadcasting Authority Act au Parlement. La missive servie à Top FM hier après-midi, avance que la station de radio n’aurait pas traité ces « controversial issues of public importance » de manière équilibrée et aurait enfreint les dispositions du code de conduite des Broadcasting Services dont la clause 5 (1).
« In presenting a programme in which controversial issues of public importance are discussed, a broadcasting licencee shall make reasonable efforts to fairly present significant points of view either in the same programme or in a subsequent programme forming part of the same series of programmes presented within a reasonable period of time and in substantially the same time slot », met en avant l’IBA comme faute reprochée à Top FM, soit que la radio n’aurait pas tenu de débats équitables à ce sujet.
Ces émissions visées par l’IBA ont été diffusées du 23 novembre au 6 décembre, soit un total de six dont une était conjointement tenue avec Radio Plus. L’IBA souligne que durant ces programmes radiophoniques, 25 invités se sont prononcés contre les amendements apportés par le Premier ministre Pravind Jugnauth à l’Assemblée nationale en deux séances parlementaires, soit les 23 et 30 novembre.
L’IBA juge « unfair » qu’il n’y aurait eu que deux intervenants qui s’étaient prononcés en faveur des changements aux lois régissant les ondes. L’IBA, par le biais de son Acting Director Ajay Ramphul, qui signe la correspondance à Top FM, estime que cette dernière aurait aussi enfreint des conditions rattachées à sa licence d’opération notamment les paragraphes 25.1, 25.3 et 25.6 en ce qui concerne la notion d’impartialité.
« Whenever controversial subjects are being broadcast, the Licensees shall ensure that an appropriate range of views is sought thereon or whenever the licensee intends to broadcast a controversial subject, it shall ensure that an appropriate range of views is sought thereon before such subject is broadcast. Moderators should refrain from using the air to vehicle their own opinion and comment », souligne-t-il.
L’autorité régulatrice indique également que pour l’heure, elle aurait jugé approprié d’adopter une « soft approach » vis-à-vis de Top FM. Cette dernière est sommée de se conformer aux règlements dans le cadre de ses programmations, faute de quoi, des sanctions seront appliquées.