Bonne gouvernance : Le bureau du DG de l’ICAC Navin Beekarry dans l’oeil du CCID

Le dossier de la rénovation de cette aile du QG de l'ICAC revient sur le tapis, l'équipe de l'ACP Armoogum s'intéressant à l'aspect de Conspiracy/Forgery

L’enquête policière sur la rénovation du bureau du directeur général de l’Independent Commission against Corruption (ICAC), Navin Beekarry, semble connaître des rebondissements depuis le remplacement du DCP Heman Jangi par l’ACP Armoogum. Les dernières informations sont qu’un cadre de la commission anti-corruption aurait même été entendu par les enquêteurs la semaine dernière. Cette affaire avait fait grand bruit en 2020 avec des soupçons à l’effet que des procédures du Tender Committee avaient été enfreintes. Avec la relance de cette enquête, le Central CID aurait visiblement à l’œil le bureau du patron de l’ICAC, avec des convocations High Profile présentées comme étant inévitables.

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Le CCID aurait dans son viseur l’affaire de rénovation du bureau du directeur général de l’ICAC avec les dessous controversés entourant le choix de la société pour entreprendre les travaux consistant en l’agrandissement de son espace. La piste d’enquête porte sur un cas de complot et de falsification de document pour épingler un cadre dont la direction voulait visiblement faire porter le chapeau pour fuite d’informations confidentielles. Il semblerait qu’avec le départ du DCP Heman Jangi, l’équipe de l’ACP Kistnasamy Armoogum dépoussière certains dossiers, où figure cette affaire qui devait être initialement un cas de fuite d’informations au niveau du QG de la commission anti-corruption au Reduit Triangle.

En effet, le 3 juin 2020, le Tender Committee de l’ICAC avait invité des entreprises à soumettre leurs offres pour l’installation de cloisons en aluminium ou en bois. Les trois soumissionnaires en lice étaient Furnicon Ltée, Panache & Co Ltd et Micaplus Ltd. Le Tender Committee, qui s’était rencontré une semaine plus tard après l’appel d’offres, avait immédiatement écarté l’offre de Furnicon, chiffrée à Rs 567 650, estimant qu’elle était trop chère. La soumission de Panache & Co Ltd était jugée Non-Responsive et Micaplus avait coté à Rs 222 000 pour des cloisons en bois.

Le Tender Committee allait dans un premier temps recommander au conseil d’administration de l’ICAC l’offre de la firme Micaplus Ltd pour des partitions en aluminium, à hauteur de Rs 188 472, avant que le Supervising Officer de la Corporate Services Division ne décide de choisir l’offre de Micaplus pour les cloisons en bois à Rs 222 000. Mais au final, l’on aurait assisté à un revirement total de la situation et c’est Panache & Co Ltd, qui était Non-Compliant, qui a décroché le contrat pour Rs 162 035.

Cette controverse avait été abordée au niveau du comité parlementaire de l’ICAC, et la direction de la commission anti-corruption avait choisi d’instruire un auditeur interne de rédiger un rapport afin de rationaliser les décisions prises. Le board de l’ICAC aurait aussi décidé d’initier une enquête interne afin d’identifier le Whistleblower de cette polémique. Cet exercice allait être confié au directeur des Corporate Services, sous la tutelle du département IT.

L’administrateur du réseau de l’ICAC est sollicité pour rédiger un rapport sur ceux qui ont eu accès au dossier d’appel d’offres et d’identifier le coupable, mais visiblement, l’enquête ne désignera personne en particulier. Sauf que selon certaines informations qui ont transpiré, un rapport aurait laissé voir des soupçons vers un membre du personnel en particulier, pris en grippe par le management. D’ailleurs, c’est sur la base de ces indications que des instructions ont été données pour référer ce Leakage à la Cyber Crime Unit pour enquête policière, avec le Central CID supervisant ce dossier.

Mais voilà, revirement de situation lors des dépositions. L’auteur du rapport incriminant aurait déclaré qu’il a été forcé d’orienter l’exercice dans une certaine direction, que certains Log Files auraient été modifiés. Il aurait ajouté qu’il n’est professionnellement pas d’accord avec les conclusions du rapport.

Le principal concerné aurait d’ailleurs soumis sa démission de la commission anti-corruption après avoir consigné cette déclaration au CCID. Sous l’ère Jangi, les ordres ont toutefois été donnés pour convoquer celui qui est soupçonné par la direction de l’ICAC, mais les enquêteurs se sont rendu compte que rien ne l’incrimine, hormis le rapport faussé.

Le dossier changera de mains à maintes reprises au CCID et des témoins de l’ICAC ont été entendus. Finalement, avec départ du DCP Heman Jangi, un énième témoin a été entendu la semaine dernière, avec cette fois l’équipe de l’ACP Armoogum s’intéressant au volet Procurement, de potentiels délits de Conspiracy à la Commit an Illegal Act, et de falsification du rapport à l’origine de l’enquête. Affaire à suivre…

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