Les différentes parties constituant la plate-forme commune syndicale anti-Pay Research Bureau, menée par la Fédération des Syndicats du Service Civil (FSSC), misent sur un rendez-vous sollicité auprès du Premier ministre, Navin Ramgoolam, avec un unique item à l’agenda : les recommandations salariales du PRB pour les employés du secteur public. Les prochaines 254 heures s’annoncent déterminantes dans la mobilisation de la fronde syndicale anti-PRB car en l’absence de toute confirmation de la rencontre au Prime Minister’s Office pour mercredi, il faudra s’attendre à voir une radicalisation syndicale de la protestation contre le PRB. Mais la véritable question qui se pose, est si l’ensemble des salariés adhéreront au mot d’ordre syndical qui sera lancé avec l’échéance du 5 novembre pour l’Option Form se précisant davantage pour prendre avantage du nouveau barème salarial adopté par le gouvernement.
Interrogé par Le Mauricien ce matin, le président de la FSSC et principal animateur de la plate-forme syndicale anti-PRB, Naraindranath Gopee, a apporté des précisions au sujet de l’importance attachée à cette réunion avec le Premier ministre, Navin Ramgoolam. Les syndicalistes envisagent de saisir l’occasion de cet échange avec le gouvernement pour établir les lacunes et manquements du rapport soumis par le directeur du PRB, Mohun Parsad Aujayeb, la nécessité de procéder à la nomination d’une Anomalies Commission pour revoir les recommandations salariales à la place de l’exercice sur Errors and Omissions et la révocation du directeur du PRB.
« Nous misons beaucoup sur les prochaines consultations avec le PM, qui devraient probablement se tenir mercredi selon les retombées de la réunion avec le secrétaire au Cabinet la semaine dernière. Désormais la balle est clairement dans le camp de Navin Ramgoolam et nous espérons qu’il fera preuve de sagesse en fixant une rencontre avec la plate-forme commune anti-PRB. Dans l’éventualité où cette rencontre n’a pas lieu, nous avons plusieurs autres stratégies syndicales qui sont à l’étude, dont une manifestation monstre des fonctionnaires », a fait comprendre, ce matin, le président de la FSSC.
« Dans la conjoncture, je peux affirmer que les fonctionnaires et les employés des corps para-étatiques sont very wild contre ce dernier rapport du PRB. Donc, un refus de Navin Ramgoolam de nous rencontrer sera synonyme d’un severe blow pour le gouvernement. Nous répétons que nos actions futures dépendront du fait si Navin Ramgoolam désire nous recevoir ou non. Entre-temps, les consultations se poursuivent sur une base régulière au niveau de notre plate-forme sur la marche à suivre pour faire prévaloir nos droits », soutient Naraindranath Gopee.
Entre-temps, le véritable test du rapport du PRB avec une hausse moyenne des salaires de 17 %, et non 22 %, demeure l’Option Form. À ce jour, le ministère de la Fonction publique a imposé un délai arrivant à échéance le 5 novembre prochain aux fonctionnaires en leur demandant s’ils optent pour le nouveau barème salarial et les conditions de service révisées. La plate-forme commune a par ailleurs soumis une demande officielle auprès du gouvernement pour une extension du délai concernant la soumission de l’Option Form.
Jusqu’à l’heure, le gouvernement n’a pas encore réagi à cette demande syndicale en vue de repousser la date butoir. Entre-temps, la pression se fait déjà sentir dans certains ministères avec l’Administration demandant aux fonctionnaires de se presser pour faire connaître leur décision au sujet de l’Option Form. Intervenant lors de l’assemblée des délégués syndicaux de la plate-forme commune anti-PRB, le président de la Government Service Employees Association (GSEA), Radhakrishna Sadien, a mis en garde contre « ces mêmes pressions exercées au sein d’un important ministère pour que les Option Forms soient soumis au plus tard le 31 ».
Les prochains jours risquent d’être déterminants avec le « Last Call » du ministère de la Fonction publique pour la soumission de ces formulaires. La véritable question qui se pose dans la conjoncture demeure si l’ensemble des fonctionnaires suivront tout éventuel mot d’ordre syndical de boycott de la révision salariale.
Le mouvement syndical ne s’est pas encore aligné sur une attitude unanime face aux recommandations du rapport du PRB même si l’unanimité se fait déjà à la révocation du directeur du PRB. La plate-forme commune est dans l’attente d’une rencontre avec le chef du gouvernement pour dégager une stratégie, l’Union of Private Secondary Education Employees (UPSEE) a déjà fait preuve de la grogne de ses membres en faisant brûler symboliquement une copie du rapport du PRB lors d’un rassemblement samedi, suivant l’exemple des syndicats de l’administration à Port-Mathurin le précédent week-end.
De son côté, le président de la Fédération des Syndicats du Secteur Public (FSSP), Rashid Imrith, a écrit officiellement au gouvernement pour réclamer le paiement d’une augmentation intérimaire de Rs 2 000 ou de 22 % à ceux qui ont bénéficié moins que ce montant et la nomination d’un commissaire salarial indépendant pour revoir les recommandations salariales dans la fonction publique et les corps parapublics.
FSSC : « La balle du PRB est dans le camp du PM »
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