Le leader de l’Opposition Alan Ganoo a réclamé, lors d’une conférence de presse samedi, l’institution d’un select committee pour faire la lumière sur la fraude massive de Rs 700 millions qui fait actuellement l’objet d’une enquête policière. « Comment se fait-il que malgré tous les moyens dont disposent l’État et les institutions en place, une fraude de cette envergure soit restée “undetected” ? », s’est-il demandé. Alan Ganoo a fait comprendre que le MMM préfère un select committee à une commission d’enquête. Les observations d’une commission d’enquête, a-t-il soutenu, n’ont aucune force de loi. De plus, selon lui, les autorités seront obligées de recommencer à zéro pour intenter des poursuites contre les personnes prises en faute par cette instance.
Un select committee présidé par un parlementaire de la majorité pourrait auditionner en toute discrétion toutes les victimes des fraudeurs et faire avancer les dossiers plus rapidement, a affirmé le leader de l’opposition. Il a observé que le MMM compte plusieurs députés disposés à mettre leur expertise au service du gouvernement, de l’état et de la population. Il a cité entre autres Kee Cheong Li Kwong Wing, Reza Uteem et Veda Baloomoody.
La découverte de la fraude de Rs 700 millions, soutient Alan Ganoo, a fait frissonner la population. Cette fraude, selon lui, a permis de mettre en exergue la démission des institutions concernées devant leurs responsabilités ainsi que la faillite des régulateurs et de l’autorité gouvernementale. Il a estimé que tous les protagonistes de cette affaire devront assumer leurs responsabilités. « Il est trop facile de se renvoyer la balle par voie de communiqués. De plus, le ministre des Finances n’a pas le droit de se dédouaner de cette escroquerie massive », a-t-il dit. Et de rappeler que la Banque de Maurice (BOM) est au courant de toute cette affaire depuis longtemps et a référé tous les dossiers aux autorités concernées.
« Selon nos renseignements, la BOM est au courant de cette opération depuis l’année dernière. Il serait bon de savoir quelle autorité elle a contacté… Pourquoi les mesures n’ont pas été prises en conséquence et pourquoi les autorités n’ont pas agi promptement et correctement ? », s’est demandé Alan Ganoo. Selon lui, la Financial Services Commission (FSC) a failli à sa tâche de chien de garde. « Le contrôle du secteur financier s’est écroulé par manque de vigilance. Cette négligence est inacceptable ! » Alan Ganoo a observé que la Financial Intelligence Unit (FIU) et la police étaient également au courant des transactions illicites. Toutes ces institutions ont pour mission de protéger les consommateurs des produits financiers des abus et assure la bonne marche de notre système. Il se demande si la FSC et les leasing companies ont assumé leurs responsabilités.
Alan Ganoo a insisté sur la nécessité d’établir la responsabilité des institutions et de mesurer l’étendue de la circulation de « black money dans le pays ». Il faut aussi détecter le nombre d’entreprises qui se sont lancées dans de telles activités, a-t-il déclaré, avant de mettre en garde le gouvernement contre toute tentative de cover-up en vue de protéger certaines personnes qui seraient proches de la majorité.
FRAUDE FINANCIÈRE DE RS 700 M : Le MMM réclame un “select committee”
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