Forum d’affaires : entreprises françaises à la conquête de l’Afrique subsaharienne

  • Marc Gagnard (Business France) : « La nouvelle génération africaine est très entrepreneuriale »

Les entrepreneurs français opérant à Maurice et dans l’océan Indien se sont familiarisés avec l’économie sud-africaine et affûtent actuellement leurs armes en prévision du Forum Afrique australe/océan Indien, qui se déroulera les 15 et 16 octobre prochain, à Johannesburg, premier Business Forum avec le nouveau gouvernement sud-africain. La Chambre de commerce France-Maurice (CCIFM), la CCI France-Afrique du Sud et Business France préparent leurs membres à participer activement à ce forum, et l’Economic Development Board de Maurice sera de la partie.

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La France est un acteur économique majeur en Afrique australe (Afrique du Sud, Angola, Botswana, Comores, Eswatini, Madagascar, Malawi, Lesotho, Maurice, Mozambique, Namibie, Zambie et Zimbabwe), région qui présente de nombreuses opportunités. L’Afrique australe compte, avec l’Afrique du Sud et l’Angola, deux grandes puissances africaines. La croissance démographique est dynamique dans cette région et s’accompagne de l’essor de la classe moyenne.

Catherine Dubreuil, animatrice de la Commission relations régionales de la CCFIM, explique qu’il faut explorer de façon plus approfondie les opportunités d’affaires avec l’Afrique du Sud (la CCIFM se réunit déjà une fois par mois pour échanger sur la coopération régionale).
Marc Cagnard, directeur de la zone Afrique subsaharienne Business France (agence chargée du développement international des entreprises françaises et des investissements internationaux en France) se réjouit que l’EDB de Maurice ait donné son accord de principe pour s’associer à ce Forum d’affaires de Johannesburg, d’autant que l’Afrique subsaharienne est une « zone dynamique en pleine transition à pleins d’égards, que ce soit sur le plan politique, économique, social, climatique ou démographique ». Il intervenait lors d’un webinaire récemment avec la participation des Chambres de commerce et d’industrie de la région, incluant la CCIFM.

Il y a aujourd’hui 1,2 milliard d’habitants en Afrique subsaharienne, et ce chiffre évolue rapidement. « Un humain sur quatre sera Africain en 2050. La population devient très connectée et la technologie progresse très vite en Afrique. La nouvelle génération qui arrive est très entrepreneuriale. L’urbanisation va croître à grande vitesse. 40% de la population est urbaine aujourd’hui, mais demain, ce sera 60%, et cela représente des besoins colossaux en infrastructures, gestion de l’environnement et traitement de déchets, notamment. »

Concernant l’Afrique du Sud précisément, l’African National Congress (ANC) était au pouvoir depuis la fin du régime de l’apartheid. Mais pour la première fois, le parti n’a pas obtenu la majorité absolue en mai dernier et a constitué un gouvernement d’union nationale, avec notamment le DA, principal parti d’opposition connu pour sa bonne gestion de la Province du Cap.

« C’est une bonne nouvelle pour les milieux d’affaires », pense Marc Cagnard. Et de parler de proximité culturelle de l’Afrique avec la France, soulignant que Business France opère huit bureaux en Afrique subsaharienne, notamment au Kenya, en Ethiopie, en Angola et en Afrique du Sud. « Nous mettons en relation les entreprises françaises qui viennent de France et qui souhaitent identifier des partenaires locaux. Nous accompagnons un peu plus de 2 000 entreprises dans ce cadre tous les ans. »

Véritable puissance régionale, l’Afrique du Sud compte un PIB par habitant parmi les plus élevés du continent, avec une classe moyenne très importante, et une population très jeune et très connectée. C’est le seul pays africain membre des BRICS (avec l’Ethiopie) et du G20. « C’est une économie très puissante, diversifiée, moderne et structurée. Il y a eu des problèmes au niveau de la distribution électrique, mais le problème semble maintenant résolu » poursuit-il.

L’Afrique du Sud compte des ressources naturelles très abondantes, des sols très riches en minerais et hydrocarbures, un réseau routier de bonne qualité, un secteur financier et bancaire très solide, ainsi qu’un secteur privé dynamique et puissant. « Quel que soit votre secteur d’activité, vous allez trouver des contreparties locales très intéressantes. Il y a une stabilité politique et une fiabilité des institutions. Globalement, c’est bon pour le milieu des affaires. »

Marc Cagnard ajoute que le Business Forum sera sans doute le premier forum d’affaires organisé avec l’Afrique du Sud post-élections. « Il faudra mobiliser des officiels qui vont nous présenter leur stratégie dans différents domaines afin de voir ensuite comment nous positionnerons notre offre », poursuit le responsable de Business France. L’Afrique du Sud compte déjà quelque 480 implantations françaises à ce stade.

Stephane Leny, responsable de la filière Industrie & Cleantech chez Business France, souligne que le pays s’est développé grâce à son secteur minier, qui joue un rôle important, et que pour évoluer dans ce secteur, il est important de trouver un partenaire local. Il a parlé du Load Shedding, qui a beaucoup affecté l’économie sur les deux dernières années. « Mais on n’a pas eu de coupures électriques depuis trois mois. C’est bon signe, mais ça peut revenir. » Par ailleurs, le pays est en situation de stress hydrique avec un niveau de ressources en eau par habitant parmi les plus faibles du monde.

Erwanne Meilhoc, directrice de la French South African Chamber of Commerce and Industry (FSACCI), évoque, elle, les services d’implantation en Afrique du Sud. Elle parle des opportunités à saisir au Business Forum Afrique australe-Océan Indien, expliquant que tout dépendra de la vitesse de la reprise économique.

Elle souligne certains manquements au niveau de l’éducation technique, précisant notamment que « la France peut participer à résoudre ce problème ». La FSACCI peut aider les entreprises françaises et mauriciennes à s’installer en Afrique du Sud.

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