Une opération menée par la police a permis de mettre au jour un réseau présumé de trafic opérant depuis une villa située avenue Crécerelles, à Flic-en-Flac. L’intervention, qui s’est déroulée dans la soirée du 20 mars, a conduit à plusieurs interpellations et à la saisie d’éléments compromettants. L’opération a été menée sous la supervision de la Woman ASP Appadoo à la suite à d’informations crédibles indiquant que des activités illicites avaient lieu dans cette résidence. Un mandat de perquisition a été obtenu et une équipe d’intervention, dirigée par l’inspecteur Sunnia, a été mobilisée.
À leur arrivée sur les lieux à 20h25, les forces de l’ordre ont trouvé la porte d’entrée principale ouverte, ce qui leur a permis d’accéder sans difficulté à la villa. Dès leur entrée, les policiers ont découvert un homme et trois femmes assis dans le salon. L’homme en question s’est présenté comme étant le responsable des lieux, tandis que les trois femmes, toutes de nationalité malgache, ont été identifiées grâce à leurs passeports.
Un habitant de Rose-Hill (53 ans) a été découvert sur la cage d’escalier, et il semblait sur le départ. Lorsqu’il a été interrogé sur sa présence, il a spontanément déclaré avoir eu des relations intimes avec l’une des femmes avant de demander à quitter les lieux discrètement, par crainte de représailles.
Poursuivant leur perquisition, les policiers ont exploré le premier étage de la villa. Deux chambres ont été inspectées, et dans chacune d’elles, un couple a été trouvé en plein rapport sexuel. Après identification, il s’est avéré que les couples n’étaient pas mariés et une des femmes est Mauricienne alors que l’autre est Malgache.
Lors de son interrogatoire, la Malgache a déclaré qu’elle travaillait régulièrement pour le gérant de la villa et qu’elle était rémunérée à hauteur de Rs 1 000 par client. Ce témoignage, combiné aux autres éléments recueillis, a renforcé les soupçons quant à l’existence d’un réseau structuré d’exploitation de personnes à des fins de prostitution.
Les policiers ont procédé à une fouille approfondie des lieux. Dans les deux chambres, plusieurs préservatifs ont été retrouvés – trois dans la première et cinq dans la seconde. Une fouille sur le responsable de la villa a permis la saisie d’une somme d’argent en différentes coupures, soit Rs 6 500, deux billets de 20 euros et un billet de 200 ariarys malgaches. Un sac à main noir, en possession du gérant de la villa, contenait pas moins de 103 préservatifs, ce qui renforce la thèse d’un réseau bien organisé. Interrogé sur ces découvertes, l’homme a admis qu’il fournissait ces préservatifs aux clients et qu’il gérait les activités de la villa chaque jeudi.
Au terme de l’opération, le responsable de la villa a été placé en détention au poste de police de Flic-en-Flac, en attendant sa comparution devant la justice. Les trois femmes de nationalité malgache, victimes présumées de trafic humain, ont été placées sous protection et seront transférées vers un centre d’accueil spécialisé. Les autres individus présents dans la villa, notamment les clients et un autre homme trouvé sur place, ont été interrogés avant d’être relâchés sur instruction des autorités. Car la loi ne prévoit pas de sanction contre les clients engagés dans la prostitution.
Cette opération met en lumière l’ampleur du problème de trafic humain, qui continue de sévir malgré les efforts des forces de l’ordre. Pas plus tard qu’en février, toujours à Flic-en-Flac, la police avait arrêté un habitant de Phoenix (50 ans). Il avait accompagné deux femmes dont une Malgache dans la région pour les forcer à se prostituer. L’enquête se poursuit afin d’identifier d’éventuels complices et de démanteler d’autres réseaux.