Fishy Business – Placements à fonds perdus : le rachat des créances douteuses d’une VVIP (Rs 454 M) conclu

En défaut de paiement, cette entité, engagée dans le tourisme haut de gamme, avec parmi ses promoteurs/actionnaires une Prominent Very Very Important Person sur l’échiquier national, se trouve toujours dans la tourmente financière avec des risques potentiels vis-à-vis de ses banquiers. En effet, les informations, circulant sous le manteau, indiquent que de multiples échéances de repaiement des facilités bancaires n’ont pas été respectées jusqu’ici avec des interventions alléguées pour que les détails de cette Hot Political Potato ne soient pas exposés sur la place publique dans le Run-Up des prochaines élections générales. Le dernier décompte disponible laisse voir des dettes accumulées de l’ordre de Rs 3,6 milliards, contractées auprès de certaines institutions bancaires, incluant la Mauritius Investment Corporation Limited. Depuis juin dernier, quand Le-Mauricien avait soulevé le lièvre, l’état de la situation n’aurait pas enregistré de progrès notables.

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Opérant principalement dans le secteur hôtelier, les promoteurs développent en même temps un vaste projet immobilier de villas de luxe dans le Tourist Belt de la côte Ouest. La société a déjà bénéficié d’emprunts massifs alors qu’elle n’a pas soumis ses comptes au Registrar of Companies depuis deux ans déjà à la manière Ansam tou posib… Pire, cette affaire de dettes massives impayées, gardées sous tapis pour ne pas déclencher de scandale, a pris un drôle de tournant la semaine dernière. L’information circule depuis peu dans certains milieux autorisés, mais auprès des différentes institutions impliquées, le mot d’ordre est motus et bouche cousue pour ne pas accentuer la pression, susceptible d’accumuler des Political Interests dans une posture délicate, surtout à quelques jours de la dissolution de l’Assemblée nationale.

Dans un premier temps, cette société avait contracté un emprunt de Rs 500 millions auprès d’une importante banque commerciale de la capitale, lesquelles facilités bancaires sont déjà considérées comme des Impaired Assets, faute de remboursements ou de refinancement. L’entité, s’appuyant sur des High Level Levers, a ensuite soumis une demande pour un autre prêt de Rs 200 millions, mais le Credit Committee de la banque en question n’a pas approuvé ce deuxième emprunt. La compagnie a un autre Exposure auprès d’une deuxième banque, spécialisée dans le Writing Off de dettes en faveur des Politically Exposed Persons (PEP), d’un montant de Rs 1,2 milliard.

Des pressions ont déjà été exercées au sein de cette banque en vue de procéder à une restructuration de la dette. Un Top Gun siégeant sur le Credit Committee a exprimé son désaccord et a vite été transféré. Le troisième emprunt que la compagnie n’est pas en mesure d’assurer les échéances de remboursements est celui contracté auprès de la Mauritius Investment Corporation Limited dans le sillage de l’opération de sauvetage des secteurs stratégiques avec les répercussions de la pandémie du Covid-19. En 2022, elle a bénéficié d’une enveloppe de Rs 650 millions, mais les engagements financiers auprès de cette filiale de la Banque de Maurice auraient atteint Rs 1,9 milliard. Le total de ses dettes se chiffrerait ainsi à Rs 3,6 milliards.

Si deux des institutions financières ayant octroyé des prêts à cette entreprise sont sous le Remote Control du gouvernement et exécutant les directives des Top Chefs de Lakwizinn du Prime Minister’s Office, par contre la troisième institution qui a octroyé un prêt de Rs 500 millions est à cheval sur le respect des procédures, les échéances et la bonne gouvernance, et veut récupérer ses créances. Prise de panique et bien décidée à sauver les meubles, la Political Executing Arm du groupe – réputée pour faire trembler tous ceux qui s’approchent de trop près – serait intervenue en vue d’amener la conclusion en quatrième vitesse du rachat de ce prêt spécifique alors que cette même institution bancaire gère déjà des facilités bancaires de Rs 1,2 milliard même si techniquement, elle ne dispose pas – du moins officiellement – de Repayment Capacity et qu’elle ne publie pas ses états financiers. C’est ainsi que ces derniers jours, en toute discrétion, le Deal de ce transfert de créances douteuses (Non-Performing Loans) s’élevant à quelque Rs 454 millions a été opéré d’une banque commerciale à une autre.

Des milieux financiers s’interrogent sur la pertinence du Board Credit Committee de la banque d’entériner une telle décision – à contre-courant des pratiques bancaires les plus élémentaires –, alors que la compagnie n’assure même plus le remboursement de ses dettes. Par quel tour de magie cette décision a-t-elle été prise et qui était aux manettes pour forcer la main aux Top Guns de cette banque ? Des questions se posent sur les raisons de cette manœuvre inter-bancaire d’assurer le transfert de ce Loan avec un potentiel Writing Off en vue dans la conjoncture.

Du côté des deux banques commerciales impliquées, tenues par les dispositions de la Banking Act au sujet du caractère confidentiel des opérations intervenant au nom d’un client, l’on se garde de faire le moindre commentaire au sujet en apposant une fin de non-recevoir à toute demande de confirmation d’autant plus qu’en juin dernier lors des premières révélations au sujet de cette même affaire dans les colonnes de Le-Mauricien, une sévère mise en garde contre toute fuite d’information avait été distribuée à la ronde dans le réseau des banques commerciales, soit si koze, ferme…

 

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