La sonnerie de toute alarme constitue un avertissement d’un danger imminent. Peu importe les circonstances. Donc, il faut prendre des mesures d’urgence pour se protéger et s’assurer d’avoir les moyens pour affronter l’épreuve à venir. Par contre, toute attitude frisant l’alarmisme de quatre sous est un défaut à s’en défaire.
Au vu de ce que chacun de nous a été témoin depuis la semaine écoulée, ce n’est plus une question d’alarme. Pas question de faire allusion au Pwalon so, dont a fait état le Premier ministre, Pravind Jugnauth, lors de l’inauguration du SME Park à Vuillemin au No 8. Me vremem, nou dan dife!
Le réchauffement climatique impose sa loi implacable. L’hémisphère Nord connaît des pics de canicule sans précédent. La Vallée de la Mort en Californie porte bien son nom. Les experts en la matière prévoient que sur la base de tendance enregistrée jusqu’ici, soit 46°C les États-Unis pourraient battre le record mondial de température maximale dans cette Vallée de la Mort. Il y a 110 ans de cela, la température était montée à 56,7° C.
La Grèce, engagée dans une importante opération d’évacuation en cours sur l’île de Rhodes, en proie à des flammes dévastatrices depuis cinq jours déjà, s’apprête sans doute à vivre la plus longue vague de chaleur de son histoire. Cela veut tout dire pour le berceau de la civilisation occidentale. Ainsi, le mois de juillet risque de battre le record du mois le plus chaud enregistré sur Planète Terre.
Mais que dois-je craindre ? Jusqu’à preuve du contraire, dans ma zone de confort, c’est l’hiver austral. D’ailleurs, à la réunion des ministres de l’Energie du G-20, soit des plus puissants de la planète, se tenant à New-Delhi ce dernier week-end, ils ont réussi le tour de force de ne pas mentionner dans le communiqué final le charbon, un des plus gros contributeurs au réchauffement climatique.
Aucune urgence, semble-t-il. Pourtant, une coalition de pays, menée par les îles Marshall, a fait sienne la préoccupation d’une sortie des énergies fossiles, car l’humanité ne peut se permettre d’attendre. Avec la COP-28 sous la présidence du PDG de la compagnie pétrolière des Émirats arabes unis, Sultan Al Jaber, la marge de manœuvre pour renverser la vapeur est encore plus réduite.
Les conséquences désastreuses du dérèglement climatique ne cèdent pas aux caprices même des plus puissants. Et surtout comme on le dit en langage très British, they know no boundaries. Que ce soit l’eau des inondations ou les incendies, sans compter la sécheresse, bonjour les dégâts. Pour parodier le sénateur américain, Hiram W. Johnson, qui avait trouvé en 1917 que « the first casualty when war comes is truth« , la sécurité alimentaire est la première victime de tout déséquilibre de l’écosystème planétaire.
Que ce soit en termes de prix ou de stocks disponibles.Ainsi, dès la fin de la semaine, l’Inde en a fourni la preuve en interdisant l’exportation de riz de ration car sa production ne suffit plus pour nourrir sa population suite à une importante sécheresse.
Hélas, les effets du changement climatique affectent notre assiette quotidienne. Non seulement, il sera question d’approvisionnement, mais aussi de flambée de prix.
Au nom d’une vision à long terme sera-t-il trop demander aux décideurs politiques et aux capitaines de l’industrie de se pencher sur des mesures à prendre pour atténuer les risques d’exacerbation de l’insécurité alimentaire dans le pays ? Au risque de froisser plus d’un au plus profond de leurs susceptibilités, l’on peut dire que we’ve just been paying lip service to food security’.
Concernant le rythme de conversion de terres agricoles en résidences destinées à des High-Net Worth Individuals, ce n’est pas le Grand Argentier, Renganaden Padayachy, qui pourra porter la contradiction. In the Finance Bill, he has gone out of his way to address the issue of land conversion to the tune played by the Mauritius Investment Corporation. Au point où l’opposition a exprimé des craintes d’une compétition entre la MIC et Landscope Ltd.
Par contre, année après année, Lalit ne cesse de tirer la sonnette d’alarme sur la pertinence d’une politique de production alimentaire accordant une prime à la sécurité. Mais la logique a voulu que les idées et projets prônés en matière de politique alimentaire du côté de la Grande-Rivière-Nord-Ouest soient traités de manière marginale.
Vremem pwalon-la kapav so. Ek kapav mem sap dan pwalon, tonb dan dife si l’on ne passe pas à la vitesse supérieure avec une stratégie de production alimentaire taillée à la mesure du réchauffement climatique, dont les effets sur la planète invariablement attendent encore d’être jaugés…