Fin d’une traversée 

Le décès subit de Belingo Faro, immense multi-instrumentiste, est un véritable coup de massue pour les musiciens et les mélomanes. Lui qui a grandi dans une famille de musiciens, l’opportunité lui a été offerte de toucher à tous les instruments pour, au final, faire du piano son instrument de prédilection.  Belingo a tourné dans beaucoup de groupes musicaux dès son jeune âge et a coloré les soirées dans les hôtels de l’île. Artiste complet doté d’une ouïe parfaite, il a été un pionnier du jazz moderne détenant la capacité de jouer des temps impairs avec une aisance déconcertante. Son statut de professeur de musique lui a permis d’inspirer beaucoup de jeunes à aller en ce sens.

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Cet immense musicien a passé des décennies tant à l’île Maurice qu’à l’étranger à subjuguer par sa maîtrise et une créativité au rythme puissant au son feutré. Appartenant à cette génération qui aimait partager la connaissance musicale, toute rencontre avec Belingo était une véritable source d’inspiration tant musicale que philosophique. Le regretté Ernest Wiehé parlait de Belingo comme « un musicien qui vient d’un autre système solaire » tellement son ingéniosité était énorme. Génial improvisateur, ses compositions sont des expérimentations folles de divers courants musicaux.

Et puis voilà, dans l’après-midi du dimanche du 6 avril 2025, sur scène, dans un cadre idyllique à Beau-Plan, alors qu’il avait commencé à placer les premiers accords,  Belingo se sépara éternellement de ses amis musiciens qu’il aimait, de ses œuvres novatrices et de son île laissant tous en émoi.

Si Dalida chante ‘mourir sur scène’, Belingo a, lui, choisi de tirer sa révérence sur scène avec un accent de jazz.

Merci pour ce que tu as fait pour la musique ! Un héritage est gravé.

DIDIER JEEWOOTH

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