Fêtes nationales : compte à rebours

Le compte à rebours en vue de la célébration des fêtes nationales, prévues pour cette semaine, a commencé. Le gouvernement veut que cette cérémonie prévue au Champ-de-Mars soit comme lors des dernières élections, à savoir une célébration de l’unité nationale. Ce qui explique que le thème des célébrations nationales soit « As one people as one nation ». Comme le Premier ministre l’a affirmé récemment, si le Premier ministre indien, Narendra Modi, a pris la peine de faire le déplacement jusqu’à Maurice, malgré ses engagements en Inde et au niveau international, il faut que les Mauriciens laissent de côté leurs occupations quotidiennes pour manifester leur présence à Port-Louis.
Cette visite premier-ministérielle permet d’envoyer un message fort sur les relations étroites qui lient la République de Maurice et celle de l’Inde depuis plusieurs décennies. Hormis les liens qui unissent nos deux populations, tenant compte que la majorité de la population mauricienne est d’origine indienne, l’Inde a toujours été aux côtés de Maurice depuis l’accession à l’indépendance, en mars 1968. Comme le rappelle Raouf Bundhun, qui est l’invité du Mauricien cette semaine, Indira Gandhi a été le premier chef de gouvernement étranger à visiter l’île Maurice indépendante en 1970. Elle devait revenir à Maurice à au moins deux reprises.
Par la suite, tous les présidents et premiers ministres indiens ont été, à un moment ou un autre, l’invité d’honneur du gouvernement de Maurice pour la fête nationale. Au fur et à mesure que l’Inde émerge économiquement et politiquement sur le plan international, le partenariat entre nos deux pays s’est consolidé. C’est ainsi que Maurice, en compagnie d’autres pays de la région, a été partie prenante de toutes les activités organisées en Inde, alors que la Grande péninsule présidait le G20 en 2023 et participait au sommet qui avait vu l’admission l’Union africaine dans ce groupe.
De plus, Maurice continue de bénéficier des projets et activités lancés dans différents domaines par l’Inde dans le cadre du Quad, qui regroupe l’Inde, les États-Unis, le Japon et l’Australie. La sécurité maritime, la lutte contre la pêche illégale et la piraterie, la gestion des risques et des catastrophes, la surveillance régionale dans le domaine météorologique ainsi que le développement de l’énergie solaire font partie de ces activités. Tenant compte de l’importance que Maurice est en train de prendre dans la région, avec la conclusion du deal anglo-mauricien sur les Chagos, Maurice devait pouvoir solliciter une participation plus active au sein du Quad, soit comme membre, soit comme observateur.
On attend avec impatience les discours que devrait prononcer le Premier ministre indien à Maurice lors de son passage à Maurice. Pas plus tard que vendredi, le vice-Premier ministre, Paul Bérenger, dans son discours prononcé dans le cadre des débats sur le discours-programme, insistait sur l’importance du partenariat avec l’Inde pour combattre la surpêche, surtout le thon, ainsi que la pêche illégale.
En attendant, ce week-end sera dominé par la célébration de la Journée internationale de la femme. Une réunion organisée par l’aile féminine du MMM est prévue à Rose-Hill ce samedi, alors qu’une célébration nationale sera organisée au SVICC ce dimanche matin. Aujourd’hui, tout le monde reconnaît qu’il y a eu beaucoup de progrès accompli, aussi bien sur le plan légal, professionnel, social et politique. Beaucoup a aussi été accompli depuis l’indépendance par la force de combats menés par les femmes elle-même. Mais comme le souligne la Speaker, Shirin Aumeeruddy-Cziffra, dans le cadre d’une conférence organisée à l’IFM cette semaine, il y a encore beaucoup à faire, en premier mieux en matière de représentation féminine au Parlement.
Elle souligne qu’il a fallu attendre 1995, dans le sillage de la conférence mondiale organisée à Pékin, pour qu’il y ait une prise de conscience de la nécessité que la Constitution soit amendée pour introduire le terme « sexe » sur la liste de discrimination énoncée dans la section 16 (3) de la Constitution. Elle estime aujourd’hui qu’en plus du mot « sexe », les personnes handicapées et d’autres situations sur lesquels il ne faut pas faire de discrimination doivent être introduites dans la section 16 (3) de la Constitution. Pour elle, le combat pour la reconnaissance des droits de la femme doit se poursuivre dans la solidarité entre femmes, mais aussi avec la participation des hommes.

Jean Marc Poché

- Publicité -
EN CONTINU
éditions numériques