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FESTIVAL ÎLE COURTS: Baby Blues

Elle voulait un enfant, nous pas du tout… Hélas, elle a perdu le bébé. On ne sait pas trop pourquoi. Ce qui est plus sûr, c’est que Le choix d’une vie, première réalisation de Ravi Sembhoo, s’articule autour de la frustration de Maya de ne pouvoir être mère, alors que dans le collège qu’elle dirige, une ado est enceinte.
Ce sujet, inspiré de faits réels, touche par son universalité, encore faut-il savoir le raconter. Entre les mains de Ravi Sembhoo, le court métrage prend une allure tout autre que son potentiel dramatique du départ.
Le choix d’une vie, dès ses premiers plans, affiche la couleur, d’ailleurs plutôt multicolore à la façon d’un feuilleton sorti tout droit de Bollywood, avec ses acteurs qui surjouent, le français et les dialogues n’aidant pas beaucoup. Il ne manque que les zooms énergiques sur les visages pendant une révélation du scénario suivis d’une musique tonitruante. Heureusement, dans Le choix d’une vie, les notes musicales, au piano, sont plus reposantes. Pourtant, il peut nous arriver de pouffer quand Maya ne va pas bien, de rire pendant que son mari pleure, ou de nous esclaffer devant une apparition de la Vierge (si, si !).
Certes, l’on peut prétendre que tout cela n’est que du cinéma, sauf que le metteur en scène n’assume pas à fond ce côté feuilletonesque mélodramatique extrême. Il est trop occupé à magnifier (avec une sacrée grosse loupe, en croyant qu’il tire le meilleur des acteurs !) les émotions des protagonistes. Il est tout aussi démonstratif dans sa façon de filmer les situations (fondus, travellings latéraux). Le résultat sonne bien évidemment faux, car l’histoire, bel et bien sérieuse, est caricaturée, alors qu’on note en même temps un souci de proposer des finitions techniques travaillées.
La trame n’aide pas non plus. On a le sentiment qu’il manque des éléments pour comprendre. Et lorsque la fin arrive, qu’on nous force à avaler une sorte de grosse cuiller moralisatrice pleine de sucre, on bascule dans un autre extrême, tout aussi caricatural. Les sourires niais, les voix affectées, la dernière robe rouge « tendance » remplacent les visages tendus et les émotions Santa Barbara-esques.
Comme dans le titre, un choix (de regarder) s’impose. Heureusement, il ne sera pas celui d’une vie, mais bien d’un instant.

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