Fermeture ou pas : La GRA prend le contrôle total en attendant le High-Level Committee

La HRD n’est pas dissoute mais fonctionne provisoirement sous l’ombrelle de la GRA
La Gambling Regulatory Authority (GRA) a annoncé officiellement la fermeture de la Horse Racing Division (HRD) et la prise en charge de ses opérations par l’instance régulatrice du jeu, marquant ainsi un tournant dans la gestion des courses hippiques à Maurice. Deux communiqués successifs, datés du 22 janvier 2025 et du 5 février 2025, viennent clarifier la situation et répondre aux interrogations soulevées par cette restructuration.

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Dans son premier communiqué, la GRA a informé le public que, conformément aux articles 15(A)(1) et 15(A)(2) de la Gambling Regulatory Authority Act (2007), tous les pouvoirs de la Horse Racing Division ont été transférés au Gambling Regulatory Board, avec effet au 14 janvier. Cette décision a entraîné la fermeture immédiate des bureaux de la HRD, situés à Happy World House, Port Louis, et le transfert des opérations vers le siège de la GRA, au Newton Tower.

La GRA justifie cette réforme comme une initiative visant à restaurer l’image des courses hippiques, à réviser les structures existantes et à rétablir la confiance du public dans ce secteur marqué par des controverses et des tensions ces dernières années.
Avec les spéculations médiatiques autour d’une supposée dissolution complète de la HRD, la GRA a apporté des clarifications dans un second communiqué daté du 5 février. L’autorité souligne que la HRD n’a pas été supprimée mais qu’elle opère désormais sous l’ombrelle directe de la GRA, en attendant les recommandations du High-Level Committee sur les courses hippiques.

En conséquence, le Horse Racing Committee (HRC), qui supervisait la gestion et l’administration de la HRD, a bel et bien été dissout, et les locaux de la division fermés définitivement. Les employés de la HRD ont quant à eux été relocalisés dans les bureaux de la GRA, avec certains poursuivant leur dernier mois de préavis, tandis que d’autres ont été réaffectés à d’autres unités de l’organisme régulateur.

Quel est désormais le statut de la GRA ?

Avec cette réorganisation, la Gambling Regulatory Authority devient l’unique entité responsable de la régulation des courses hippiques à Maurice. Ce transfert de compétences pourrait signaler une centralisation accrue du pouvoir décisionnel, avec une surveillance renforcée du secteur. La dissolution du Horse Racing Committee (HRC) marque également un changement stratégique dans la gouvernance des courses, qui semblent désormais plus étroitement contrôlées par les instances étatiques.

Toutefois, l’avenir de la gestion des courses reste en suspens, car la GRA attend les recommandations du High-Level Committee avant d’adopter de nouvelles mesures structurelles. Il est donc probable que d’autres annonces viennent préciser l’orientation future des courses hippiques à Maurice.

Cette transformation suscite des réactions mitigées. Des voix saluent une volonté de modernisation et de régulation plus stricte, tandis que d’autres redoutent une mainmise accrue des autorités sur le secteur hippique. L’évolution des courses hippiques dans les prochains mois sera donc un dossier à suivre de près.

Alors que la GRA est en phase de recomposition

Suspension de Nevin Singh, le premier grain de sable
• Il lui est reproché de s’être adressé à une instance sans l’autorisation obligatoire de son CEO.
• Au comité d’appel de la GRA la veille, Nevin Singh avait affirmé— pour un renvoi d’une session du comité d’appel— avoir obtenu l’aval du président de la GRA, qui nie
À peine remise sur les rails avec sa nouvelle direction, la Gambling Regulatory Authority (GRA), sous la présidence de Veeshal Chumroo et la direction de Divya Ringadoo, connaît déjà son premier couac. Son responsable juridique, Nevin Singh, a été suspendu avec effet immédiat pour avoir transmis une correspondance officielle au comité d’appel de la GRA sans l’aval préalable du CEO. Ce faux pas administratif, qui peut sembler anodin, constitue pourtant le premier grain de sable dans une machine censée redresser un secteur gangrené par des années de controverses. Jusqu’ici, la nouvelle direction de la GRA semblait avancer avec fermeté et célérité pour instaurer un changement de paradigme, en phase avec les attentes du public et du gouvernement.

Nevin Singh a reçu sa lettre de suspension hier matin et devra prochainement comparaître devant un comité disciplinaire pour fournir ses explications. Cette sanction s’inscrit dans un contexte plus large de réorganisation interne de la GRA, amorcée après le départ de l’ancien CEO, A. Ponnusawmy. L’objectif affiché est de renforcer l’indépendance de l’institution, après des années de controverses où des décisions ont été perçues comme favorisant People’s Turf au détriment du Mauritius Turf Club.

Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que Nevin Singh se retrouve au cœur d’une polémique. En 2021, sous l’influence de Dev Beekharry, il avait déposé une plainte jugée infondée contre les dirigeants du Mauritius Turf Club, Jean-Michel Giraud et Jean-Philippe Lagane. Défendus par Me Gavin Glover, ils avaient vu la plainte classée sans suite par la Central CID. À l’époque, Singh était perçu comme un simple exécutant des stratégies de la GRA contre le MTC.

La crise actuelle a éclaté lors d’une réunion du comité d’appel de la GRA sur une affaire de dopage impliquant l’entraîneur Preetam Daby. Me Yousouf Aboubaker, Senior Counsel, président de cette instance, a vivement réagi à une lettre signée de Nevin Singh, réclamant le report de la séance. Selon des informations, Yousouf Aboubaker a dénoncé une tentative d’ingérence de la GRA dans les prérogatives de son comité d’appel, qui est le seul habilité à décider du sort des sessions d’appel.

Interrogé par Me Aboubaker, Nevin Singh a affirmé avoir agi sur instruction du Chairman de la GRA, Veeshal Chumroo, ce que ce dernier conteste fermement. L’incident a provoqué une onde de choc, conduisant l’avocat de Preetam Daby, Me Nazroo, à réclamer l’ouverture d’une enquête légale ou policière pour examiner ce qu’il considère comme une violation grave aux lois encadrant les pouvoirs du comité d’appel.

La suspension de Nevin Singh met au final en lumière les tensions internes croissantes au sein de la GRA. Si les récents changements de direction avaient pour ambition de tourner la page des précédentes dérives, des doutes subsistent quant à la trajectoire réelle de l’institution. Le nouveau Chairman, perçu comme manquant d’expérience en matière de gouvernance, prend des initiatives parfois en décalage avec la volonté politique de neutralité affichée par la réforme en cours.

Vers un tournant décisif ?
Cette suspension marque-t-elle une volonté de restructuration ou révèle-t-elle plutôt des luttes d’influence persistantes au sein de la GRA ? La dissolution de la Horse Racing Division et son absorption par la GRA avaient déjà suscité des interrogations. Aujourd’hui, cette nouvelle crise pourrait encore fragiliser la gouvernance des courses hippiques à Maurice.

Dans ce contexte inattendu de turbulences, la GRA a récemment lancé un appel à candidatures pour un nouveau Head of Legal Division. Ce poste stratégique vise à renforcer l’encadrement juridique de l’institution. L’évolution de cette affaire sera donc déterminante pour l’avenir de la GRA et du secteur hippique.

Cependant, l’affaire Singh révèle que des acteurs n’ont pas encore saisi l’ampleur de leur mission. Lors de la réunion du comité d’appel de la GRA mercredi, dans le cadre de l’affaire Daby, l’intervention de Nevin Singh a semé le trouble. Cet incident souligne une réalité persistante : des considérations externes et l’influence de divers lobbys continuent à parasiter le processus de réforme. Les mêmes erreurs du passé menacent de faire dérailler à nouveau un secteur qui tente tant bien que mal de se réinventer.

Reste à voir si l’institution saura surmonter ces turbulences ou si ce grain de sable en annonce d’autres, plus conséquents…

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