Le bilan de cette première séance du Question Time est relativement lourd dans les rangs de l’opposition. Le Speaker, Sooroojdev Phokeer, de concert avec la majorité gouvernementale a obtenu de très lourdes suspensions contre quatre membres de l’opposition, soit Paul Bérenger six séances de suspension, Patrick Assirvaden et Rajesh Bhagwan cinq chacun et Joanna Bérenger trois séances de suspension. En toile de fond de cette opération Ratibwaze du Speaker n’a été autre que les dessous de l’allocation d’un contrat avec des engagements financiers de Rs 5 milliards à Corexsolar sur la base d’un contrat foncier fictif.
L’opposition avait protesté de façon véhémente devant la façon de faire de la présidence de la séance, qui avait coupé court au Question Time alors que le député de l’opposition avait déjà signifié son intention de proposer une seconde interpellation supplémentaire au ministre au sujet des réunions sur le contrat de Corexsolar se déroulant au ministères des Utilités publiques. Les invectives ont fusé de toutes parts au sein de l’hémicycle alors qu’à l’heure des sanctions, quatre membres de l’opposition sont passés à la trappe Phokeer.
Ainsi, suite au visionnage des enregistrements par le Speaker, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a présenté, une première motion a l’Assemblée nationale pour réclamer la suspension du leader du MMM, Paul Bérenger, pour les six prochaines séances parlementaires.
Cette annonce du chef du gouvernement a provoqué des brouhahas. Rajesh Bhagwan, n’a pas apprécié la présentation de cette motion Without Notice. Ainsi il a laisse entendre que zot envi al dormi. Sooroojdev Phokeer a alors Named le député de l’opposition. Il a ainsi demande au député du MMM de se retirer du Parlement.
Le Speaker a alors demande au Sergeant-at-Arms d’exécuter sa décision. Le député du MMM ne s’est pas laissé faire et a déclaré à l’égard du Speaker que très bientôt « ce sera son tour de partir ».
Auparavant, le Speaker affirme n’avoir pas apprécié le fait que le mot »cochon » a été lance par le leader du MMM à son égard. Il a dit que tout le monde a entendu ce que leader du MMM a déclaré au Parlement. Il a aussi cité l’épithète sauvage.
Il a aussi fait savoir à l’Assemblée nationale qu’a la fin de la séance consacrée aux questions parlementaires, Patrick Assirvaden a conteste sa décision de façon énergique et aurait agi de façon grossly and disordely. Le député travailliste devait écoper de cinq séances de suspension.
De son côté, la PPS Subhasnee Luchmun Roy est intervenu pour affirmer qu’aucun membre du Parlement n’a le droit de faire des allégations non-fondées à l’encontre d’un autre membre de l’hémicycle. Elle a ainsi déclaré que Joanna Bérenger aurait prononcé le mot corrompu à moins cinq reprises à l’égard du ministre de l’Energie, Joe Lesjongard.
Le Speaker a ainsi fait savoir qu’il a l’intention de réécouter l’enregistrement ayant trait à cette partie de la séance avant de donner son Ruling. Au même moment, Karen Foo Kune-Bacha (MMM) a fait savoir qu’elle a entendu quelqu’un prononcé le mot »colon » au Parlement.
Le Deputy Chief Whip, Kenny Dhunoo, a aussi demandé au Speaker de vérifier si Joanna Bérenger aurait utilisé son téléphone au Parlement. En fion de compte, Joanna Bérenger sera suspendue pour trois séances pour avoir proféré le mot corrompu à l’adresse du ministre Lesjongard.
Ainsi, la fin de la tranche du Question Time d’hier a été tout en électricité. D’abord la dernière interpellation portait sur le scandale du contrat Corexsolar avec un Tag financier de Rs 5 milliards et un High Voltage Clash entre le ministre des Utilités publiques, Joe Lesjongard et Patrick Assirvaden, président du parti Travailliste. La situation tendue s’est transformée en hostilité lorsque le Speaker, Sooroojdev Phokeer, a accordé une Supplementary Question au Backbencher de la majorité, Ashley Ittoo, tendant une perche au ministre de tutelle pour s’attarder sur le Chairmanship du président du Labour au CEB sous le gouvernement travailliste.
Alors que le député de l’opposition, en dépit de ses multiples sollicitations, avait cru pouvoir avoir le dernier mot avec une ultime supplémentaire, le Speaker devait déclarer de manière péremptoire que Question Time is over. Cette décision de priver l’opposition du droit à cette dernière balle parlementaire a soulevé de véhémentes protestations avec pour conséquences des suspensions entre six à trois semaines aux quatre membres de l’opposition susmentionnés. Patrick Assirvaden voulait savoir si le ministre Lesjongard avait présidé des réunions du Renewable Energy Committee (REC) du CEB à son bureau de ministre à Port-Louis. Joe Lesjongard a fait comprendre qu’il n’a jamais présidé ce comité qui avait parmi ses attributions de se pencher sur les contrats alloués par le CEB.
Auparavant dans sa réponse liminaire sur les dessous du contrat de Corexsolar par le Central Electricity Board le ministre Lesjongard a fait ressortir que le gouvernement a fixé des objectifs clairs pour la dé-carbonisation du secteur énergétique, notamment le Target de 60 % d’énergies renouvelables dans le mix national et l’élimination progressive du charbon d’ici à 2030.
« At the level of the Central Electricity Board (CEB), several prosumer schemes that is, where the consumer is given the opportunity to produce energy to offset his energy consumption, of capacity not exceeding 2MW have been set up for the different categories of the population to produce, consume and sell energy. These categories include households, owners of electric vehicles, low-income families in the vulnerable group, residents of NHDC Housing Units, NGOs, charitable institutions, religious bodies, the corporate sector, smart cities, hotels, commercial sector and public entities, among others », fait-il ressortir.
Le ministre en a profité de l’occasion pour lancer des piques en direction de Patrick Assirvaden, notamment sur les projets énergétiques envisagés sous le régime du parti Travailliste. « Il est bon de rappeler le manque de transparence entre 2005 et 2014, où il était d’usage d’attribuer d’énormes contrats directement à des promoteurs à la suite d’offres non-sollicitées, des Unsolicited Bids. Je peux déjà citer trois projets, dont Sarako, CT Power et Eole Plaine des Roches. En premier, le contrat de 20 ans signé en mai 2013 entre le CEB et Sarako Ltd pour la fourniture d’énergie électrique avec la mise en opération d’une ferme solaire de 15MW à La-Ferme, Bambous. Un contrat alloué sans aucun exercice d’appels d’offres. Le tarif auquel le CEB achète l’électricité à Sarako est actuellement de Rs 8.03 l’unité en comparaison à Rs 2.74 payé à la compagnie Green Yellow qui a bénéficié dun contrat de 10 MW récemment suite à un exercice d’appel d’offre. Les deux cas sont comparables car les deux sont des fermes solaires sans batterie », soutient le ministre.
Il a rajouté une nouvelle couche avec le contrat CT Power à la suite d’un Unsolicited Bid. Il avance que le CEB avait attribué un contrat à CT Power et signé un Power Purchase Agreement le 27 décembre 2013 pour la fourniture de 2 x 55 MW d’énergie à partir d’une centrale à charbon. Il dénonce le fait que ces contrats sont intervenus « alors que le gouvernement de l’époque prétendait construire un avenir vert pour Maurice à travers la vision Maurice Ile Durable du Premier ministre d’alors, et passer à des sources d’énergie renouvelables ».
En ce qui concerne Corexsolar, Joe Lesjngard a fait ressortir que les contrats attribués à Corexsolar International depuis 2020 jusqu’à présent ont été à la suite d’exercice d’appels d’offres ouverts, soit au niveau du CEB, soit par l’intermédiaire du Central Procurement Board. Il se fait un point d’honneur d’affirmer dans tous ces exercices, la compagnie était la Lowest Bidder.
Assirvaden (PA) : J’ai deux questions pour le ministre et nous verrons si le ministre veut jouer à la transparence. Le ministre est au courant de la liste de contrats donnés à Corexsolar suite à un scandale étalé dans la presse. C’est le REC du CEB qui recommande au Board to award or not award des contrats. Est-ce que le ministre peut dire dans la transparence si pour les contrats alloués à Corexsolar jusqu’ici lui en tant que ministre a-t-il présidé ou participé à des réunions du REC à Air Mauritius Building à son bureau ?
Lesjongard (JL) : Monsieur le président, je préside un bon nombre de comités sur une base quotidienne mais je n’ai jamais présidé le REC, qui se penche sur l’allocation des contrats du CEB.
Le Speaker interrompt Patrick Assirvaden pour sa seconde supplémentaire et permet au Backbencher MSM Ashley Ittoo d’interpeller Joe Lesjongard.
Ittoo : Le ministre peut-il nous dire qui était le Chairman du CEB quand des discussions s’étaient tenues entre le CEB et l’Unsolicited Bidder CT Power ?
JL : L’honorable membre qui me pose cette question était à l’époque le Chairman du CEB quand le contrat de CT Power avait été alloué par le CEB. A cette époque le CEB avait identifié un projet similaire qui devait être réalisé à Montagne-Jacquot. Après avoir reçu toutes les soumissions et après évaluation, la décision avait été prise de ne pas aller de l’avant avec cet exercice. Par qui ? Par le Chairman de l’époque qui m’interpelle aujourd’hui. C’est cette même Chairperson qui avait présidé une réunion pour allouer le contrat de CT Power le 26 juillet 2006.
Intervention du Speaker, qui énulère la liste des interpellations, qui ont été retirées de l’ordre du jour. Patrick Assirvaden proteste devant l’attitude de Sooroàjdev Phokeer qui pouruit l’énumération de la liste. Il demande au député de laisser faire car il décidera ensuite. Puis à la conclusion de la liste, le Speaker met le feu aux poudres.
Speaker : Time is over.
PA: Monsieur le Président j’avais dit que j’avais une autre question. Le ministre est en train de mentir. Le 11 septembre
Speaker : Order ! Quiet ! Quiet !
Paul Bérenger : Aret montre ledwa. Met sa ledwa la dan ou nene
Rajesh Bhagwan : Don’t show fingers
Speaker : On a Point of Order. I have already started announcing (les PQs qui ont été retirees), let me finish.
Avec le Sooroojdev Phokeer annonçant que Time is Over et les micros de tous les députés coupés, des échanges hostiles ont eu lieu entre le leader du MMM et le Speaker aussi bien que dans les deux camps au sein de l’hémicycle. Ces remarques à l’adresse du Speaker devaient servir de justificatifs pour la distribution de suspensions à la ronde.