– Enquêtes pour meurtre, accident mortel, chute fatale, et un bébé naissant dans un avion abandonné et sauvé in extremis
La police a du pain sur la planche en ce début d’année avec plusieurs enquêtes en cours sur les faits divers rapportés ces derniers jours. Un meurtre à Surinam, un accident fatal à Wooton, la chute fatale d’un garçonnet de huit ans à Beau-Bassin et un bébé abandonné dans la poubelle d’un vol d’Air Mauritius à Plaisance sont autant de cas ce début d’année.
Au premier jour de l’an, la police a résolu un cas de meurtre maquillé en chute. Jacques Désiré Laval Teeluck (63 ans) avait été retrouvé mort dans son lit à Surinam le 31 décembre. Il portait des blessures à la tête. Ses proches ont prétendu qu’il aurait fait une chute dans les escaliers.
Sauf que l’autopsie pratiquée par le médecin légiste, le Dr Prem Chamane, a conclu à une hémorragie inter-crânienne. Il a confié aux enquêteurs que la victime aurait subi des coups à la tête. Un Foul Play était soupçonné. La Criminal Investigation Division (CID) de Souillac s’est rendue chez la victime où quatre membres de sa famille ont été arrêtés.
Au cours de son interrogatoire, l’épouse de Jacques Teeluck, Maryline Teeluck (59 ans) a avancé qu’elle était une femme battue. N’en pouvant plus des coups que lui aurait fait subir son époux, elle a emménagé chez sa fille à l’étage de la maison alors que le sexagénaire vivait au rez-de-chaussée. Le 31 décembre, une dispute a éclaté au sein du couple. La suspecte avance que son époux ne cessait de lui balancer des jurons, l’accusant d’entretenir une relation avec un autre homme.
La quinquagénaire avance que Jacques Teeluck a menacé de l’agresser. En compagnie de son petit-fils Jerianoh Jugmohunsing (19 ans), elle est descendue au rez-de-chaussée pour confronter la victime. Selon elle, son époux a tenté de les agresser avec un outil et ce faisant, il a perdu l’équilibre. Ils lui auraient alors assené des coups avec un morceau de bois.
En notant que le sexagénaire ne bougeait plus, le duo, aidé par la fille du couple, l’a placé sur le lit. De son côté, le petit-fils avance qu’il n’a pas frappé son grand-père en rejetant le blâme sur Maryline Teeluck. Comme la victime ne s’est pas réveillé après des heures, ils ont appelé un médecin en faisait accroire que la victime est décédée à cause d’une maladie.
Cependant, le médecin n’a pas voulu émettre un certificat de décès et il a référé le cas à l’hôpital et la police. Finalement, l’épouse, la fille et le petit-fils de Jacques Teeluck ont été arrêtés, de même qu’un policier. Ce dernier répond d’une accusation provisoire de complot car la CID de Souillac le soupçonne d’avoir donné certaines instructions à cette famille pour maquiller ce meurtre.
Par ailleurs, ce début d’année a été fatal pour un garçonnet de huit ans. Ryley Wayne Bernard s’est rendu chez sa grand-mère (50 ans) à Beau-Bassin le 30 décembre 2021 pour récupérer ses cadeaux de Noël. Le petit a pris les escaliers le lendemain pour se retrouver au troisième étage où il a fait une chute. Sa grand-mère a expliqué aux enquêteurs qu’elle effectuait les tâches ménagères et elle croyait que le petit jouait dans la maison. En notant son absence, elle l’a cherché partout. C’est alors qu’un voisin lui a confié avoir entendu un bruit anormal à côté de la maison et qu’il croyait que c’était un pétard.
Des volontaires se sont dirigés vers le lieu en question et ils ont vu le garçon en sang. Ce dernier a été transporté à l’hôpital Jeetoo où il a été placé en observation à l’Intensive Care Unit (ICU). Ryley Bernard a rendu l’âme le 2 janvier où l’autopsie a conclu son décès à un Cranio-Cerebral Injuries. Ses funérailles ont eu lieu le lendemain chez sa mère à Pointe-aux-Sables. La police se penche pour une chute accidentelle et ne soupçonne aucun foul-play à ce stade.
La mère du garçonnet a demandé aux limiers d’approfondir son enquête car selon elle, ses proches lui donnent des versions contradictoires sur les circonstances de ce drame. Dans le cadre de l’enquête, les policiers ont prélevé deux échantillons de sang sur le vêtement de la victime qui ont été envoyés pour analyse au Forensic Science Laboratory.
Qui plus est, le 1er janvier, la police a enregistré le premier accident fatal sur l’autoroute à Wooton. Sahejahan Bhukoo (58 ans) pilotait une moto électrique quand un Contract Bus l’a percuté. La victime, un receveur d’autobus de Providence, était inerte sur la route portant de multiples blessures. Un médecin du Samu devait confirmer le décès du quinquagénaire sur place.
L’autopsie du Dr Maxwell Monvoisin a attribué sa mort à un choc dû à de multiples blessures. Le conducteur du mini-bus (30 ans) a été testé négatif à l’alcootest. Il a été provisoirement inculpé pour homicide involontaire au tribunal de Curepipe mardi.
Par ailleurs, la police de La Tour Koenig enquête sur une violente agression dans le centre commercial de la localité où un maçon (46 ans) a eu le poignet gauche sectionné par un kouto sinwa le 1 er janvier. La police l’a retrouvé en sang avec son agresseur présumé (40 ans) à côté de lui. Les deux étaient en sang.
Le maçon a été transporté à l’ICU de l’hôpital Jeetoo où il a subi une intervention chirurgicale. Le présumé agresseur a été emmené au poste de police avec son arme. Aucun des deux ne veut expliquer les circonstances de cette bagarre. Les enquêteurs soupçonnent une affaire de drogue à l’origine de cette rixe.
Finalement, c’est un miracle qui s’est produit sur le vol MK 289 en provenance de Madagascar samedi soir. Vu que c’est un High Risk Country et soupçonnant qu’il pourrait avoir un colis de drogue à bord, une équipe de douaniers de la Mauritius Revenue Authority (MRA) et de limiers de l’ADSUest montée à bord pour une inspection.
Un Customs Officer (41 ans) a inspecté l’unité des toilettes L26 de l’appareil et ne parvenait pas à ouvrir une petite poubelle. Il a sollicité l’aide du personnel de bord car il entendait un bruit anormal. Le quadragénaire croyait que c’était un animal dont un passager s’est débarrassé. En l’ouvrant, le personnel a découvert un bébé en vie et des traces de sang sur des papiers toilettes.
Le personnel médical a été sollicité à bord où un médecin a pris en charge le garçonnet et il a confirmé que le petit venait de naître. Le bébé a été transféré à l’hôpital Nehru de Rose-Belle où il a été intubé. Son état est jugé stable.
Entre-temps, les passagers de ce vol n’ont pas été autorisés à quitter l’enceinte de l’aéroport international SSR. Finalement, une Malgache, Angelica Nanahary (20 ans) a été identifiée comme étant la mère. Un examen médical a confirmé ce fait et la jeune femme a été placée en observation dans le même établissement que son enfant. Dans une première déclaration à la police, elle avance qu’elle est célibataire et qu’elle ignorait qu’elle était enceinte. Elle a décroché un contrat de travail de deux ans dans une compagnie mauricienne. La jeune femme avance qu’elle a ressenti des douleurs durant le vol et en se rendant aux toilettes, elle a donné naissance à un bébé.
Elle ajoute qu’elle était traumatisée et qu’elle croyait que l’enfant était mort à la naissance. Elle l’a mis dans la poubelle. Elle sera poursuivie en justice pour Child Abandonment. Selon la police, le bureau de l’État Civil émettra un document attestant la naissance de l’enfant, mais il n’aura pas la nationalité mauricienne à ce stade. Des discussions seront entamées à travers l’ambassade malgache à Maurice pour déterminer si la famille de l’enfant dans la Grande île pourra le prendre en charge. À noter que plusieurs médias internationaux ont fait état de cette affaire dont la BBC.