Étude nationale et lutte contre la drogue : le PM cible ses prédécesseurs

  • Pravind Jugnauth : « Certaines personnes, en position d’autorité, avaient choisi de fermer les yeux sur les activités des trafiquants de drogue »

Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a profité du lancement de l’étude consacrée aux toxicomanes (National Survey among People who use Drugs) pour lancer une pierre dans le jardin de ses adversaires politiques et anciens dirigeants du pays, les accusant ainsi d’avoir « toléré pendant longtemps » les trafiquants.

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« Ces trafiquants se sont enrichis au prix de vies humaines à cause d’un faible suivi des autorités. Certaines personnes, en position d’autorité, avaient choisi de fermer les yeux sur leurs activités », a-t-il allégué. Toutefois, il devait parler « d’approche de tolérance zéro envers les trafiquants de drogue et à une équipe de confiance avec pour bilan des saisies de stupéfiants de Rs 471 millions en 2020 et de Rs 4,7 milliards en 2021.

Pravind Jugnauth explique que le gouvernement a introduit une série de mesures pour freiner la prolifération de drogues. L’une d’elles a été l’institution d’une commission d’enquête sur le trafic de drogue en septembre 2015. « Cette commission a publié son rapport en 2018, et la plupart des recommandations concernant les institutions et la politique législative, ainsi que des questions opérationnelles, ont été mises en œuvre », dit-il.

Il dira aussi qu’avec l’aide de l’UNODC, le gouvernement a préparé un Master Plan concernant la lutte contre la drogue afin de surveiller les abus et le trafic de drogue, mais aussi de fournir des informations factuelles pour une réponse appropriée au problème de la toxicomanie. C’est dans le but d’assurer une bonne coordination et un suivi de la mise en œuvre du plan directeur qu’un secrétariat national antidrogue, placé sous l’égide de son bureau, a été créé en 2019.

Pravind Jugnauth a aussi annoncé que des activités de réduction de l’offre, de réduction de la demande ainsi qu’une réduction des risques sont en cours de mise en œuvre. De plus, il préside un conseil de haut niveau sur les drogues et le VIH depuis 2019, rappelle-t-il, afin de superviser la réponse nationale au problème de drogue.

« La guerre contre la drogue est déclarée. Mais le gouvernement ne peut pas tout faire tout seul. Il est essentiel que toutes les parties prenantes s’engagent sur une plateforme collaborative pour s’assurer que les stratégies et les politiques restent réactives et pertinentes », estime encore le Premier ministre. Il a ainsi annoncé que le gouvernement met en place un panel administratif de délinquants toxicomanes à Maurice. « Cette initiative, basée sur le respect des droits de l’homme, apportera un changement de paradigme dans la façon dont nous traitons les personnes ayant des troubles liés à l’usage de substances et facilitera l’accès à ceux qui consomment des drogues aux services de santé. »

Le rapport, qui a été rendu public hier, estime que quelque 55 000 personnes de 18 à 59 ans consomment de la drogue, soit 7,4% de la population.

L’ambassadrice des Nations Unies à Maurice, Christine Umotoni, et le représentant de l’OMS, Laurent Musango, sont aussi intervenus pour parler de l’importance de l’étude, qui servira de base pour tous ceux engagés dans la lutte contre le trafic de drogue et la réhabilitation des victimes.

Christine Umotoni s’appesantit sur le fait que « chaque pas que Maurice fait vers le progrès est un pas pour les pays de la région et un pas pour l’Afrique entière ». Elle ajoute que le Master Plan concernant la lutte contre la drogue et l’étude sur les usagers de drogues sont cités en exemple en Afrique ».

Interrogées par la presse, les parties prenantes, qui figuraient parmi les invités pour la cérémonie de lancement, ont dit vouloir attendre d’avoir étudié le rapport avant de s’engager dans des commentaires.

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