LA PETITE PLUME D’ABEY
Je n’ai pas toujours pensé grand bien des gens souff rant de troubles mentaux, plus précisément ceux qu’on croise dans les rues. A vrai dire, ils m’ont toujours effrayé. J’avais peur qu’ils m’attaquent et me fassent du mal. Et je me demandais à chaque fois comment pouvait-on les laisser circuler ainsi. Puis, un beau jour j’ai eu la claque de ma vie. J’étais à la table d’un petit restaurant des Plaines-Wilhems avec de la musique entraînante en fond sonore.
Un homme, visiblement atteint d’une maladie mentale, s’approcha et commença à danser joyeusement. J’avais peur à l’idée qu’il s’approche de moi pour me faire du mal – faut vraiment être fou pour voir le mal partout à ce point ! L’homme, tout en dansant, vit son reflet dans la vitre d’une voiture qui était garée à côté. Il eut un tel fou rire, le bonheur pouvait définitivement se lire sur son visage. Par la suite, quelqu’un me dit « Moi je suis triste en voyant ces gens, ils n’auraient sûrement pas voulu et choisi d’être ainsi ».
A ces paroles, tout se chamboula dans ma tête. Nous sommes des éternels insatisfaits, on passe notre vie à essayer de trouver le bonheur. Certains ne le trouveront jamais… A cet homme, qui à priori ne cadre pas dans notre société, il n’a fallu qu’une seconde, qu’un reflet pour goûter à un instant de pur bonheur, son bonheur à lui… Vous savez ce qu’il fit après ? Il ramassa les déchets laissés par les autres et alla tout mettre à la poubelle. Il ne sait certainement pas ce qu’est un discours écologique mais il avait tout compris… J’ai lu quelque part que l’on juge l’intelligence des hommes par leurs œuvres, par leurs actes. Je sais que certains parents se culpabilisent pour leurs enfants différents des autres.
Ne vous sentez jamais ainsi. Les parents sont toujours soucieux du bonheur de leurs enfants. Les vôtres savent exactement où le trouver, et en bonus, indiquent aux autres le chemin…