Magicienne illusionniste, Béryl Trupin, d’origine franco-mauricienne, est captivante sur scène. Après avoir fait venir une cinquantaine des meilleurs danseurs chinois pour un spectacle à succès en 2025, elle planifie la quatrième édition du Festival Misdirection en novembre avec une pléiade de magiciens champions de magie de plusieurs pays.
Avec sa belle silhouette et sa voix particulière, Béryl Trupin a un grand atout dans sa manche : apporter du rêve. Elle peut faire voler un hélicoptère sur scène, faire des tours de magie drôles mais avec tout le sérieux possible. Elle a découvert sa passion pour la magie grâce à son père, le magicien français, le grand Patty Bad. Son premier numéro de colombes la révèle à 14 ans, puis elle ose créer à tout juste 15 ans un numéro de télépathie avec sa sœur.
Créative, audacieuse, marrante, Béryl dégage de la bienveillance. « Ce que je souhaite avec un spectacle, c’est partager un instant de joie, de l’émerveillement. Je suis une artiste qui s’attelle à transmettre des émotions pour faire voyager mon public. Je crois au merveilleux, que l’impossible est possible. Quand on est magicienne, chaque jour repose sur un défi majeur, il faut se dépasser. »
Béryl a séduit avec son spectacle, Là-haut, emportant les enfants dans un tournoiement de ballons multicolores. Il y a quatre ans, lorsqu’elle crée son entreprise Blue Béryl, en prolongement de son talent d’artiste pour rester dans la création, elle découvre qu’animer des ateliers avec des petits, c’est leur apprendre à retrouver la confiance et à libérer leur part de créativité. « Être dans le lâcher-prise permet à un enfant de se libérer de sa charge émotionnelle et de voir le monde sous un autre angle. En devenant de petits magiciens ayant le contrôle sur leurs émotions, ils parviennent à se dépasser. Le résultat est bluffant. »
L’idée prend forme au cours de son spectacle Là-haut. Béryl se rend compte des questionnements sur l’art et la part de mystère autour de son métier. Certains voyaient en elle une superwoman, mais ce n’est que lors des ateliers de magie que Béryl révèle le potentiel qui émane de chaque enfant. « Les enfants sont authentiques. J’avais de l’appréhension en créant mon entreprise, le challenge était de faire durer le rêve de l’enfant. Le fait d’avoir réussi à les emmener à garder cette part de merveilleux en tête les a conduits à opter pour leur propre rythme de l’abécédaire du petit magicien. L’art du merveilleux opère dans chaque enfant. Je ne veux pas de clone, mais de vrais créateurs. D’où la raison pour laquelle je prends une dizaine d’enfants dans mes ateliers et pas plus. Mon rôle est d’écouter et de guider la personnalité de l’enfant à travers des cours de magie tout en privilégiant le travail de groupe. Je m’adapte au rythme de l’enfant en l’amenant à découvrir son côté créateur. »
Créer du beau
Béryl Trupin est une passionnée. En l’écoutant parler, on est pris dans son rythme de vie accélérée. « J’ai ce sentiment de fierté de créer quelque chose de beau. L’atelier est un cocon de rencontres pour donner à l’enfant l’espace souhaité et cette envie de s’amuser ensemble. » Elle exprime sa fierté que son premier spectacle, Là-haut, au départ prévu pour les Réunionnais et qui finalement a été joué à Maurice, a balayé toutes ses peurs. Il y avait à cet instant précis chez elle la joie de se produire pour la première fois à Maurice.
« Un entrepreneur doit pouvoir sortir de sa zone de confort. J’ai toujours été dans cette optique de me démarquer pour réaliser l’impossible qui reste dans l’ADN de la magicienne que je suis. Comme entrepreneuse, j’ouvre des portes, je me frotte aux gens de tous les niveaux, et surtout on ne se laisse pas impressionner quand on est artiste, on se doit d’être et de rester authentique. On ne peut pas jouer un rôle sur scène en étant faux. Dans la durée, cela ne tient pas la route. Il faut être habité par ce que l’on fait, avoir le feu sacré », clame l’artiste.
Béryl Trupin a su faire montre de son talent au sein de l’Équipe de France de Magie. Et elle a eu le privilège d’être sélectionnée pour présenter la France aux championnats d’Europe, tout en remportant le titre de vice-championne de France en 2016-2017. Elle électrise la scène à chacun de ses passages ; elle est toujours en quête d’aventures. D’où la mise en place du Festival de magie Misdirection tous les ans. Elle utilise des techniques originales, et ses prestations sonnent comme une poésie enchanteresse.
Pour Béryl, la magie est un art reposant sur des techniques, mais il faut aussi avoir un don. Elle est d’avis que les vrais magiciens ne font pas que du “papier collé”. « On est recruté pour notre individualité et quand on est artiste, on est une entité unique. C’est l’histoire de chaque magicien qui le différencie des autres. Plus jeune, je travaillais à un rythme élevé, aujourd’hui j’ai réadapté mon rythme de travail avec la même discipline. C’est faux de dire qu’on réussit seule, on réussit avec une équipe en ayant de la maturité émotionnelle. Un entrepreneur doit avoir de multiples talents, et pour moi, tous mes spectacles font partie de mon histoire. Je vis une histoire personnelle à travers chacun de mes spectacles avec mon public. »
Aller à la conquête de ses rêves tout en amenant les petits à marcher sur ses pas, tel est le prolongement du métier de magicienne. Béryl ne finit pas d’étonner et envoie toujours plein d’amour et d’énergie positive à travers ses spectacles. Insuffler de l’émotion reste sa principale qualité. Et on a hâte de la revoir sur scène pour des spectacles de magie encore plus rodés.