Enquête judiciaire : Exhumation du corps de Juliette à des fins de contre-autopsie

  • La bande des Moustass Leaks des directives de l’ex-CP Dip au CPMO, le Dr Gungadin, diffusée en Cour avec confirmation de l’identification des voix

Un développement de taille a eu lieu durant l’enquête judiciaire sur le meurtre de Steeve Jacquelin Juliette aux mains des éléments de l’Anti-Drug and Smuggling Uni (ADSU). En effet, la magistrate Neela Ramdewor-Naugah, qui préside cette enquête judiciaire, a ordonné l’exhumation du corps pour déterminer la cause réelle derrière cette sinistre affaire. D’autre part, de plus en plus d’éléments surgissent, accréditant la thèse d’un Cover-Up par la police.

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En début de séance, la magistrate a ordonné, en vertu de ses pouvoirs sous la section 60 de la District and Intermediate Courts Act, que le corps de Jacquelin Juliette, actuellement enterré au cimetière de Poudre-d’Or, soit exhumé à des fins de contre-autopsie. Cela suite à une motion formulée par Me Nataraj Muneesamy, le représentant du Directeur des Poursuites Publiques (DPP) le 18 mars dernier. Pour Me Muneesamy, il y a des Strong Indications qu’il y a eu Foul Play dans cette affaire.

Me Muneesamy a ensuite expliqué en Cour que la date de cette exhumation sera arrêtée par le bureau du DPP et que la contre-autopsie sera pratiquée par un médecin-légiste étranger, choisi par le bureau du DPP. Me Rama Valayden, qui assure un Watching Brief pour la famille Juliette, avait déjà indiqué à la Cour que la famille n’avait aucune objection quant à cette démarche.

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Steeve Jacquelin Juliette, un habitant de Cité Ste-Claire, Goodlands, âgé de 36 ans, avait trouvé la mort dans des circonstances troublantes le 6 janvier 2023, après avoir été sauvagement agressé dans ses parties intimes par des éléments de l’ADSU lors d’une descente à Cité Sainte-Claire, Goodlands.

Les révélations de Missier Moustass lors de la campagne électorale de la fin de 2024 avaient relancé cette affaire, dont une conversation téléphonique entre l’ancien commissaire de police, Anil Kumar Dip et le Dr Sudesh Kumar Gungadin, Chief Police Medical Officer. Durant cette conversation, Dip semblait donner des directives pour que l’autopsie révèle que Jacquelin Juliette était mort de causes naturelles. Le DPP avait alors ordonné une enquête judiciaire au niveau de la Cour de Pamplemousses.

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Le PC Horeesoran sur la sellette

De son côté, le PC Horeesoran, qui avait consigné les Statements de certains membres de la famille Juliette après la mort de Steeve Jacquelin Juliette, a ensuite été appelé à la barre des témoins. Il a été confronté par Me Muneesawmy au Statement de Christopher Pierre Louis, un cousin de Steeve Jacquelin Juliette, qu’il avait consignée.

Une contradiction de taille a ainsi été notée dans ce statement. Le policier avait mentionné que Juliette était mort d’une Acute Pulmonary Oedema. Or, le Dr Gungadin, qui était responsable de l’autopsie, avait écrit qu’il était mort d’une Acute Pulmonary Occlusion. Le PC Horeesoran n’a pu vraiment expliquer cette contradiction, sauf pour dire qu’il était « mistaken ».

Répondant à d’autres questions de Me Muneesawmy, le policier a confirmé que deux mois après avoir consigné les Statements de certains membres de la famille Juliette, il avait été décoré le 12 mars 2023 de la Police Long Service and Good Conduct Medal.

Le PC Horeesoran avait ainsi rédigé un Statement où Sweta Juliette, la sœur de Steeve Jacquelin Juliette, lui avait affirmé qu’elle n’avait trouvé aucune trace de blessure sur le corps de son frère. Or, Sweta Juliette avait maintenu en Cour qu’elle n’avait jamais rencontré le PC Horeesoran le jour où il rédigeait ce Statement, et que ce n’était pas sa signature au bas de ce document.

La bande sonore des échanges entre l’ancien commissaire de police, Anil Kumar Dip, et le Dr Sudesh Kumar Gungadin, a ensuite été diffusée ce jeudi en Cour, en présence du PC Horeesoran. Après plusieurs tergiversations, le policier a fini par admettre qu’il reconnaissait la voix des deux hommes.

La magistrate a alors mis fin à la séance et l’affaire a été renvoyée au jeudi 17 avril.

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