Le Central CID a démarré son enquête à la suite des anomalies notées lors du “recount” des résultats du No 19 (Stanley/Rose-Hill) le 1er février au collège GMD Atchia de Port-Louis. Une “special cell” dirigée personnellement par le DCP Heman Jangi, patron du CCID, compte faire la lumière sur deux choses. La première concerne le bulletin de vote du No 1 (GRNO/Port-Louis-Ouest) retrouvé dans une “ballot box” du No 19.
Deuxièmement, les enquêteurs tenteront de faire la lumière sur les deux bulletins de vote qui ne portent pas le sceau de la Commission électorale. Concernant la différence de 73 bulletins de vote « manquant », la police a confirmé qu’elle n’a reçu aucune requête à ce sujet pour enquête. « C’est à la Commission électorale de faire son enquête pour savoir s’il y a eu erreur quelque part, que ce soit au niveau du “counting” ou autre. C’est à la lumière de ses conclusions transmises à la police au cas où il y aurait des soupçons d’un quelconque délit que nous allons enquêter à ce sujet », a confirmé un haut gradé de la Central CID.
Dans un premier temps, c’est le bulletin du No 1 retrouvé dans un des “ballot box” du No 19 qui intéresse les enquêteurs. Ces derniers comptent remonter jusqu’au votant en s’appuyant sur le “serial number” se trouvant dessus. Chaque bulletin de vote dispose d’un numéro unique sur son “cover”.
Auparavant, les enquêteurs se tourneront vers la Commission électorale pour confirmer si cette personne s’est bien présentée dans un bureau de vote du No 1 le 7 janvier 2019. Il faut savoir que deux Election Officers, des fonctionnaires, rayent le nom du votant dès qu’il/elle se présente dans la salle de vote. Si le CCID obtient confirmation que la personne a bien voté, elle sera interrogée aux Casernes centrales pour des explications.
Outre cette dernière, les deux fonctionnaires et le Presiding officer de cette salle de classe du No 1 seront aussi entendues aux Casernes centrales. La police souhaite établir comment ce bulletin de vote a pu quitter la pièce. Les enquêteurs jugent que cette responsabilité relève de l’électeur en question et que les officiers également devaient s’assurer que le bulletin avait bien été glissé dans la “ballot box”. Le CCID ne souhaite pas s’aventurer sur les possibilités pour expliquer comment le bulletin a pu se trouver au No 19. Le “special cell” compte procéder par étapes dans cette affaire.
En ce qui concerne les deux bulletins de vote qui ne portent pas le sceau de la Commission électorale, le CCID n’a pas encore confirmé à ce stade si l’enquête a démarré. À lundi, les enquêteurs étaient dans l’attente de certaines précisions auprès de la Commission électorale. La police aura ensuite à confirmer l’identité des deux votants à travers le “serial number” sur les bulletins. Sauf que pour ce cas, le manquement semble venir des officiers électoraux qui ont pour tâche de vérifier que chaque bulletin est en règle. C’est le Returning Officer du No 19 et son personnel qui doivent s’atteler à cette tâche et la police n’écarte pas une convocation pour recueillir leurs versions.
En ce qui concerne la différence de 73 bulletins lors du recomptage des voix, le CCID n’est en présence d’aucune plainte à ce sujet. La “special cell” estime que ce serait un manquement ou erreur lors du comptage. En l’absence d’un élément « fort » pouvant soutenir qu’il y aurait eu un délit de fraude lors du comptage en novembre 2019 concernant ces 73 bulletins, la police préfère renvoyer la Commission électorale à ses responsabilités pour s’occuper de cet item. Mais si cette institution estime qu’il y a matière à une enquête policière, l’équipe du DCP Jangi se dit prête à le faire.