L’affaire de fuite de photos et vidéos intimes de Sweety Moheeputh, âgée de 46 ans et son compagnon, Me Akil Bissessur (40 ans), pourrait avoir des incidences sur l’enquête sur la saisie de 52 grammes de drogue synthétique à Palma le 19 août. D’ailleurs, Me Vimal Rajkoomar, avocat de la quadragénaire, a évoqué la possibilité d’un «tampering with evidence» du côté de la police du fait que ces séquences intimes se trouvaient sur le téléphone cellulaire de sa cliente. L’appareil avait été saisi par la PHQ Special Striking Team lors de son arrestation. Dans sa plainte au Central CID hier, Sweety Moheeputh a ciblé certains membres de cette unité qu’elle soupçonne être les auteurs de la fuite de ses photos et vidéos intimes.
Doomila Moheeputh , assistée de Me Vimal Rajkoomar, avance que lors de l’opération menée par l’équipe de l’ASP Jagai à son domicile à Palma le 19 août, une Woman Police Constable (Wpc), Exhibit Officer, a pris son cellulaire comme pièce à conviction. Elle était accompagnée de deux autres collègues. Le trio était constamment avec la suspecte pendant la fouille.
Elle affirme ne pas être en mesure de dire qui était responsable de son téléphone portable pendant le trajet vers le quartier général de la Western Division à Rose-Hill et jusqu’aux Casernes centrales aux petites heures du matin du 20 août. Elle a confirmé avoir signé un document au Central CID au sujet de son téléphone saisi.
La compagne de Me Bissessur explique qu’elle n’a mis aucun code ou de Lock sur l’appareil. Ainsi, il suffit d’allumer et de Swipe l’écran pour avoir accès à ses données. Elle a confirmé qu’il y avait des photos et des vidéos intimes d’elle et de son compagnon. Elle dit avoir appris que ces enregistrements personnels sont partagés sur les réseaux sociaux Tik-Tok et WhatsApp depuis samedi. Elle avance que ces éléments ne se trouvaient que sur son cellulaire et sur aucun autre appareil. Ainsi, elle estime que la fuite proviendrait de la police. Elle s’est aussi rendue à l’Information & Technology Unit de la police pour confirmer que les enregistrements vidéo et les photos en circulation sont bien les siens.
Sweety Moheeputh soupçonne que c’est une femme qui tenait son cellulaire pour jouer la vidéo. Entre-temps, un de ses collègues a filmé l’écran portable de la quadragénaire. Cette dernière avance que c’est une policière qui tenait l’appareil car elle aurait échangé quelques mots avec un collègue. Elle demande à l’IT Unit de filtrer les quelques propos tenus à voix basse pour essayer d’avoir plus de renseignements sur les policiers incriminés.
À la fin de sa plainte, elle n’a pas souhaité faire de déclaration à la presse. Me Rajkoomar a expliqué que sa cliente est perturbée par cette fuite depuis le week-end. «Elle n’arrive pas à dormir. Cette affaire lui a causé un préjudice irréparable, soutient-il.
Il avance que c’est un acte vraiment grave. « Kan ena evidence inn secured, aster nou trouve ena bann lame exteryer kapav tamper avek sa », dénonce-t-il. En soulignant que « maintenant, la balle est dans le camp de la police ».
Me Bissessur, qui se trouvait aux Casernes centrales hier pour soutenir sa compagne, dit espérer que « cette affaire ne finit pas dans un tiroir comme la police a fait avec les photos en circulation de Madame Kistnen ». Il dit n’avoir pas porté plainte étant donné que c’est l’appareil de Sweety Moheeputh qui est concerné. Cependant, Akil Bissessur se dit prêt à loger une Private Prosecution si jamais il n’y a aucune avancée. « Cette fuite montre comment certains policiers opèrent dans le pays », accuse-t-il en ajoutant que «bizin reoriant so radar lor sa ban polisie la ». Il n’exclut pas que d’autres enregistrements puissent faire l’objet de fuites plus tard pour le nuire. Entre-temps, il a confirmé qu’il sera au Central CID cette semaine pour poursuivre son interrogatoire sur l’affaire de drogue saisie.