Enjeu — Kaleidoscope politico-électoral – Ces VVIPs ont fait ou subi de plein fouet les événements en 2024

— De la déconfiture de l’assurance Pravind Jugnauth 3.0. au Jigsaw de l’Alliance du Changement de 60/0 et le come-back de Ramgoolam à l’Hôtel du GM dix ans après — Le coq du PMSD de Xavier-Luc Duval complètement déplumé en voulant croire à son rôle de Zoli Mamzel dans le poulailler du Sun Trust — L’honneur retrouvé du commissaire électoral, Irfan Rahman, menant de main de maître les opérations sous la Representation of the People’s Act du 4 octobre au 11 novembre de son lit de convalescence

Un an de cela, soit au tournant de la cinquième année de son mandat en tant que Premier ministre, Pravind Jugnauth n’avait osé croire qu’il y aurait un fatidique 17h13 en ce dimanche 10 novembre. À ce dernier moment précis, le leader de l’Alliance Lepep faisait son entrée au principal centre de vote de la circonscription de Quartier-Militaire/Moka (No 8) et le rictus sur son visage, capté par le photographe du groupe Le Mauricien présent en ces lieux, dévoile toute la déconfiture de l’assurance Pravind Jugnauth 3.0. Celui qui avait été élu dans cette même circonscription depuis 2019, d’abord à la faveur d’un accord avec le Parti Travailliste pour la partielle du 1er mars, puis en alliance avec le même PTr en 2010, et subséquemment en 2014 et en 2019, sait déjà pertinemment bien que le train électoral du MSM s’est bel et bien arrêté en gare.

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À partir de là, rien ne peut être renversé quant à l’issue du scrutin. Les dés sont jetés. Le tout ne se résume qu’à une gestion du temps pour concéder la défaite. Contrairement à sir Anerood Jugnauth, qui l’avait fait le même jour au centre de vote de Rivière-du-Rempart à l’ombre d’un arbre, le 21 décembre 1995, Pravind Jugnauth jouera la montre. Et ce sera le lendemain en début d’après-midi qu’il le fera.

À ce même moment, ce dimanche 10 novembre, plus au nord du pays, notamment dans la circonscription de Pamplemousses/Triolet (No 5), où il est retourné après une escapade électorale à l’Est, notamment à Montagne-Blanche/Grande-Rvière-Sud-Est (No 10), le leader du Parti Travailliste, Navin Ramgoolam, après une traversée du désert de dix ans, prend la mesure de l’enjeu qui se présente, tout en calmant le jeu. Avec la fermeture des bureaux de vote dans moins d’une heure, au fond de lui-même, le leader de l’Alliance du Changement sait que la porte de l’Hôtel du Gouvernement lui sera grade ouverte avec ses partenaires, en l’occurrence Paul Bérenger, leader du MMM, Ashok Subron de Rezistans & Alternativ et Richard Duval des Nouveaux Démocrates, nouveau-né politique d’une scission avec le PMSD.

Certes, en une année électorale, les feux de la rampe sont projetés sur les leaders politiques et autres figurants ou encore la prouesse des candidats sur le terrain. Toutefois, la campagne électorale menant au scrutin, avec pour la première fois la barre du one-million electors franchie, se démarquera par deux faits incontestables, avec les protagonistes ne faisant nullement partie de la liste des candidats et ne bénéficiant d’aucune investiture. Mais leur apport dans le dénouement du processus électoral est plus que déterminant. Et à tout seigneur, tour honneur :

Irfan Rahman, la confiance et la constance
Le commissaire électoral, Irfan Rahman, verra pendant encore longtemps les élections générales du 10 novembre 2024 comme une rédemption, voire une vindication authentique, après un passage en enfer entamé depuis le précédent scrutin du 7 novembre 2019 avec les séquelles des pétitions électorales à n’en plus finir. Les mêmes politiciens qui ont tant décrié le déroulement du vote de 2019 reconnaissent et saluent l’intégrité des mêmes procédures suvies en 2024. Soit la constance de l’État de Droit.
Une confiance renouvelée dans une institution au-dessus de tout soupçon, avec à la tête un commis de l’État, dont les principes demeurent la transparence et l’intégrité. Émergeant d’une campagne de pressions alimentées par des allégations de fraudes électorales, la partie ne s’annonçait nullement de tout repos avec un enjeu politique à haute tension. De graves ennuis de santé sont venus se greffer à cette équation.

Presque à la veille de la dissolution de l’Assemblée nationale du 4 octobre 2024, le commissaire électoral a dû subir une lourde intervention chirurgicale. Contre l’avis de ses médecins traitants, qui lui avaient prescrit un complete bed rest de trois mois, Irfan Rahman n’a nullement abandonné le terrain et encore moins ses plus proches collaborateurs à la Commission électotale, en assurant un monitoring systématique des différentes étapes de sa résidence transformée en QG secondaire de la Commission électotale. Ensuite avec des déplacements en personne au bureau.
Le calme et la sérénité prévalant le jour du vote et lors de la proclamation des résultats en sont la preuve flagrante de cette confiance redeemed, découlant de la constance du respect du Droit.

Missie Moustass Leaks, le Gatecrasher
À quatre jours du Nomination Day, il s’est présenté comme un élément incontournable de la campagne électorale, un rendez-vous quotidien accompagnant candidats et électeurs de même que la population jusqu’à la clôture. Mieux suivi que les leaders politiques sur le terrain. Même la censure décidée par l’ICTA de Dick Ng Sui Wah, avec un blackout total des réseaux sociaux le vendredi 25, n’a pu faire taire Missie Moustass, dont la mission déclarée était d’exposer contre vents et marées les dérives institutionnelles en matière d’infraction flagrante à la liberté d’expression et au respect des droits individuels.

Les Missie Moustass Leaks ont été le véritable gatecrasher, dans le sens le plus large du terme, avec des dégâts incommensurables au préjudice de l’Alliance Lepep, désarmée électoralement face aux assauts quotidiens en termes de dénonciations.
Toutefois, à ce jour, le mystère des Missie Moustass Leaks demeure entier, avec des doutes si les pratiques illégales de tables d’écoute ont été interdites depuis l’avènement du gouvernement de l’Alliance du Changement alors que l’enquête sur les Top Chefs de Lakwizinn aux mains longues n’a fait que commencer avec l’axe Telecom Tower-PMO en point de mire. Le plus vite le mécanisme mis en place pour ces enregistrements illicites est dévoilé, le mieux ce sera en termes de clearing the air.

Pravind Jugnauth, Award de Atann, nou gete !
Tout au long de ce dernier mandat, le Premier ministre et leader de l’Alliance Lepep, Pravind Jugnauth, s’est signalé face à la presse avec cette expression : Atann, nou gete. Que ce soit au sujet des circonstances du meurtre de son chef agent Kaya Kistnen ou dans son offensive contre son ancien bras droit Sherry Singh suite aux révélations de sniffing du réseau SAFE de la station de Baie-du-Jacotet.

En tout cas, le 10 novembre 2024, il aura fallu moins d’une demi-journée à Pravind Jugnauth pour comprendre que son Diego Garcia Rent Book à coups de milliards, le 14e mois aux salariés du public et du privé aussi bien qu’aux bénéficiaires des prestations sociales, ou autres allocations sociales, sans compter la redevance de la MBC gratis n’ont eu aucun effet sur l’électorat en faveur de l’Alliance Lepep.
En cette fin de journée, le Premier ministre sortant aura reçu le message cinq sur cinq que le grand chantier de Maurice, soit du SAJ Bridge au SAJ Hospital et la promesse de l’extension du Metro-Express à travers l’île, s’est tout simplement effondré. Comme un château de cartes.

Toutefois, le leitmotiv de Pravind Jugnauth, Atann nou gete, peut être encore valide avec l’intention déclarée de l’Alliance du Changement, par la voix du Deputy Prime Minister, Paul Bérenger, qui a déclaré, pas plus tard que vendredi soir, que « Nou pe fer lanket. Me vremem, ena dimounn bizin bez dan kaso. Pa par vanzans. Me bizin avoy enn sinial. Fini sa ». N’est-on pas tenté de plagier Pravind Jugnauth en reprenant Atann, nou get enn kou !

L’ex-CP Dip et ses Gro Bogi constitutionnels
Avec ses gros bogi et son approche crevant la limite de la grossièreté, l’ancien commissaire de police, Anil Kumar Dip, mêlé aux combines et complots des anciens Top Chefs de Lakwizinn du Prime Minister’s Office face aux adversaires politiques du précédent gouvernement et même aux law-abding ciitizens, celui qui détenait un constitutional post pour garantir le Law and Order, a été systématiquement pris en flagrant délit d’être du mauvais côté de la barrière. Et avec intention de nuire. Jargon pénal oblige !
Sans commettre d’outrage au judiciaire, l’enquête ordonnée par le Directeur des Poursuites Publiques sur les circonstances du décès de Jacquelin Juliette en janvier 2023 lors d’une opération de l’ADSU à cité Sainte-Claire, Goodlands, se poursuit, avec pour objectif de déterminer le cover-up allégué venant du CP Dip en demandant au Chief Police Medical Officer de ferm lizie lor sa safer-la comme pour protéger les hommes de la Special Striking Team d’Ashik Jagai.

Les empreintes de ses Gro Sabo sont encore visibles dans le scandale de la décision de la Commission de Pourvoi en Grâce en faveur de son fils, sa campagne de déstabilisation des prérogatives et pouvoirs du DPP sous la Constitution, agrémentées des dénonciations unrebutted de Missie Moustass venant alourdir son dossier, il a dû tout quitter, sauf ses indemnités de départ (Lump Sum et pension) à la retraite, aux Police Headquaters des Line Barracks à peine les résultats des élections générales proclamés le 11 novembre dernier.

Adrien Duval, l’effronté politique par excellence
Adrien Duval, le fils du leader du Parti Mauricien Social Démocrate (PMSD), Xavier-Luc Duval, entretenait de grandes ambitions en marge des dernières élections générales. Il a été la cheville ouvrière de la cassure de l’alliance en gestation entre le Parti Travailliste, le MMM et le PMSD, intervenue à la veille des rassemblements politiques du 1er mai dernier.
En guise de récompense, sous la forme du deal politique Piti-Papa par Linpost entre le PMSD et le MSM, Adrien Duval a été propulsé in the Chair of the National Assembly pour quatre séances, un mandat de 78 jours et trois missions à l’étranger. Mieux, il y a encore la pension en tant qu’ancien plus jeune Speaker. Faut le faire.

Cette nullement mince opération visant à déplacer le loudspeaker aura pour conséquence que Zoli Mamzel de la bassecour du PMSD se transformera en coq déplumé et likou touni après le 10 novembre. Poussant l’effronterie encore plus loin, Adrien Duval, intervenant au Parlement, osera faire part de son agacement à l’effet que l’ancien ministre des Finances, Renganaden Padayachy, Son Excellence Monsieur PIB, n’aura pas encore répondu aux révélations catastrophiques du state of the economy, présenté par le Premier ministre et ministre des Finances, Navin Ramgoolam. Pourtant un allié du PMSD aux dernières élections.Une attitude qui renvoit à cette strophe de Carmen à José dans l’opéra de Georges Bizet : « Quelle effronterie ! »

Vikram Hurdoyal, la girouette politique de l’Est
C’est par lui que sont venus les premiers malheurs politiques du leader du MSM, Pravind Jugnauth, depuis le début de cette année. Vikram Hurdoyal avait été révoqué un dimanche soir de février. Jusqu’ici, aucune raison n’a été avancée pour justifier cette décision de Pravind Jugnauth. Depuis ce jour-là, malgré ses prérogatives sous la Constitution, le Premier ministre perdra le contrôle de l’agenda menant aux élections générales, brisant son rêve « nou pou fini nou manda a term ».

L’élection partielle imposée à Montagne-Blanche/Grande-Rivière-Sud-Est (No 10) a eu pour conséquence que des élections générales étaient devenues oblgatoires pour 2024. À un certain moment, le ministre révoqué deviendra l’un des plus virulents critiques du pouvoir à l’Est. Mais Vikram Hurdoyal fera encore parler de lui, car pour le Nomination Day, le Sun Trust lui fera confiance aux dépens du ministre sortant Sunil Bholah, devant migrer à l’abattoir politique de Pamplemousses/Triolet (No 5).
Mais la girouette politique de Vikram Hurdoyal n’avait pas été en mesure d’avertir les Top Chefs de Lakwizinn la direction de l’humeur massacrante de l’électorat et l’intensité de la colère de la masse populaire.

Jean Michel Lee Shim, symbole du Soy
L’Hôtel du Gouvernement voyait en lui le Zorro du Champ-de-Mars pour fat déguerpir la mafia des courses. Jean-Michel Lee Shim, par l’entremise de son petit chaperon orange, en la personne du Senior Adviser au Prime Minister’s Office, Dev Beekarry, avait sur un plateau tout ce qu’il réclamait. Même l’inamovible Champ-de-Mars avec l’expulsion du Mauritius Turf Club plus que bicentenaire.

Mais très vite, le gloss de Jean Michel Lee Shim s’est converti en Soy d’une puanteur intenable dans le monde hippique, au point où la saison 2024 a dû prendre fin plus tôt d’habitude. Les tentatives de Pravind Jugnauth de renouer avec ce qu’il avait stigmatisé, pour dire le moins, pour sauver sa saison hippique et politique ont été vaines. Kan Soy swiv ou, pena sape, dira l’autre, clamant très fort le 60/0 même.
L’Alliance du Changement a confié au ministre de l’Agro-Industrie, Arvin Boolell, la délicate mission d’extirper le Soy de JMLS du circuit avec notamment une première étape de l’opération se déroulant aux infrastructures de Petit-Gamin, présentées come l’alternative à l’hippodrome du Champ-de-Mars.

Padayachy et son silence assourdissant
Avec son compère de la Santé, Kailesh Jagutpal, le Grand Argentier, Renganaden Padayachy, voyait la campagne en rose à Rivière-des-Anguilles/Souillac (No 13). Mais la lame de fond de la colère de l’électorat allait tout balayer. Même les soupçons de sympathies.

Depuis, Renganaden Padayachy, qui s’était vanté d’un PIB, un paramètre de l’économie qui lui est très cher, de one-trillion rupees d’ici à 2029, se distingue avec un silence des plus assourdissants. Les virulentes attaques contre le maquillage, la manipulation des données officielles, lors de la présentation du document State of the Economy se sont avérées kouma dilo lor bred sonz.

Renganaden Padayachy ne s’est nullement aventuré pour défendre son bilan, lui qui a l’habitude de répondre du tac au tac en s’appuyant sur le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et l’Organisation de Coopération de Développement Économique (OCDE). Probablement, les conclusions des enquêtes au sein de la Banque de Maurice, que ce soit par rapport aux Rs 47 millions de Pulse Analytics en provenance de la Mauritius Investment Corporation Limited ou les Rs 8,3 milliards de Silver Bank sont susceptibles de baliser des pistes pour briser ce silence.

Steven Obeegadoo, une adhésion farouche
L’ancien Deputy Prime Minister et leader de la Platform Militan, Steven Obeegadoo, a fait preuve d’une adhésion farouche aux tactiques politiques de Lakwizinn du Prime Minister’s Office. Il a été aussi un allié inaliénable du Loudspeaker Soorojdev Phokeer pour faire sanctionner les parlementaires de l’opposition d’alors, surtout ses anciens camarades de lutte du MMM, et pour cadenasser les critiques et scandales.

Steven Obeegadoo était devenu le spécialiste des motions d’expulsion sous les dispositions des Standing Orders. Il se relayait à merveille, pour ne pas dire comme larrons en foire, avec Sooroojdev Phokeer pour des interdictions de séance.
En dépit de l’arrivée de Xavier-Luc Duval au sein de l’Alliance Lepep, dont le Shadow Deputy Prime Minister, Steven Obeegadoo n’avait pas calmé ses ardeurs. Le test de ce lien dans la durée devra se faire voir dès le début de l’année prochaine quand les différents partis politiques aligneront des candidats aux prochaines élections municipales…

Xavier-Luc Duval, faiblesse du coeur d’un père
Le leader du PMSD, Xavier-Luc Duval, aura payé très cher la faiblesse du coeur d’un père pour son fils en politique. C’est probablement la conclusion des événements politiques en 2024. Aucun candidat du PMSD n’a été élu sous la bannière de l’Alliance Lepep. Seul le fils a pu se tirer d’affaire avec un siège de Best Loser dans une opposition à deux.
Par contre, les Nouveaux Démocrates, menés par Richard Duval, se retrouvent au sein du gouvernement avec un ministre en la personne du leader, une Junior Minister, avec un troisième élu siégeant en tant que backbencher. Une équation difficile à digérer par rapport à la virulence de la campagne menée par le PMSD contre ces dissidents.
Xavier-Luc Duval s’est laissé convaincre par son fils que l’herbe était plus verte que sous le ciel de l’Alliance du Changement. Juste avant les rassemblements stratégiques, le PMSD quitte la table des négociations de Riverwalk.

Isolé dans les rangs de l’opposition au sein de l’Assemblée nationale, Xavier-Luc Duval n’arrivera pas à convaincre l’opinion de la pertinence de sa prise de position. Sa crédibilité politique prendra un sale coup avec les révélations des Missie Moustass Leaks au sujet du complot ourdi au plus haut niveau de l’establishment politique avec la complicité de l’ancien commissaire de police, Anil Kumar Dip, pour atas enn lake ferblan avec le fils Adrien Duval, impliqué dans l’accident de voiture d’Ébène.

Le coup de grâce infligé au leader du PMSD, qui ne se relèvera pas, même s’il s’agrippera à la campagne de Diego Garcia Rent Book avec des milliards. À aucun moment il ne sera en mesure de sauver sa campagne à Belle-Rodse/Quatre-Bornes (No 18), pourtant son fief politique.

Aussitôt après la déroute du 10 décembre, le PMSD prendra sa liberté de l’Aliance Lepep, laissant croire que Xavier-Luc Duval tentera de refaire une virginité politique lors des prochaines élections dans les villes.

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