En avant Moris : « Un ramassis de petites décisions et un show triste»

Un budget sans queue ni tête. C’est ainsi que Patrick Belcourt, leader du parti politique En avant Moris, qualifie le budget. Il avance qu’il y a de grands oubliés parmi les mesures annoncées par le ministre des Finances, Renganaden Padayachy. Il a déploré l’absence d’inclusion sociale et de solidarité. Il ajoute qu’une Taxe à la Valeur Ajoutée (TVA) différenciée était nécessaire pour éviter la dilapidation des fonds publics.

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Le budget a été un show triste, dit Patrick Belcourt, qui est d’avis que l’avenir du peuple est en jeu. D’emblée, il a estimé que les artistes, les mères célibataires et les personnes en situation de handicap sont les grands oubliés, avec l’absence de mesures concrètes pour les soulager.

« Les artistes ont été mis à genoux avec le Covid-19. Aujourd’hui, ils souffrent encore de cette situation. Mais le gouvernement n’a rien proposé de concret pour leur permettre de sortir de cette situation », trouve-t-il.

Il a considéré choquant le fait que le gouvernement n’a rien fait contre le gaspillage et les mauvaises décisions, alors que le peuple est en train de souffrir. « Aujourd’hui, on va reprendre des milliards de roupies pour remettre entre les mains de ceux qui ont été pointés du doigt dans les rapports de l’Audit. On aurait dû sanctionner les ministres et les fonctionnaires qui n’ont pas été à la hauteur de la confiance de la population », s’insurge-t-il.

Patrick Belcourt a qualifié les mesures annoncées de « ramassis de petites mesures ». Il ajoute que ce budget n’a rien d’un budget inclusif et solidaire. « D’un côté, il y a le peuple qui est en train de souffrir et de l’autre, les prédateurs des fonds publics pour qui, c’est du business as usual » , dénonce-t-il.

Pour le leader d’En avant Moris, l’introduction d’une TVA différenciée sur certains produits de luxe aurait été appropriée, au lieu de dilapider les fonds publics. « Si quelqu’un peut acheter une livre de riz basmati à Rs 300 par exemple, il peut bien payer la TVA sur ce produit. Idem pour l’abolition des taxes sur les voitures électriques. Qui va profiter de cette mesure ? Ce sont ceux qui ont déjà de gros moyens. Ces voitures coûtent des millions de roupies et les personnes qui en achètent ont les moyens de payer la taxe », fait-il comprendre.

De même, il se demande à quoi vont servir les Rs 1 000 accordées à ceux touchant moins de Rs 50 000, si ces derniers croulent déjà sous le poids de la cherté de la vie.
« Si on avait baissé le prix de carburants par exemple, cela aurait eu un impact plus élargi. Non seulement sur les ménages, mais également sur les PME. Mais là, on s’est contenté de fer labous dou à court terme », dit-il encore.

L’abolition de la taxe municipale équivaut à un bribe électoral à la veille des élections municipales reportées déjà en deux occasions. « C’est comme un magicien qui a sorti un lapin de son chapeau. Il ne faut pas prendre les Mauriciens pour des imbéciles », prévient-il.

À ce sujet, Nazeem Jungee, président du parti, relève à titre d’exemple que la taxe municipale avait rapporté Rs 39,4 millions à Beau-Bassin/Rose-Hill en 2021, soit 10% de ses revenus bruts.

« Avec l’abolition de la taxe, cela voudra dire que les municipalités sont dépendantes du gouvernement pour tout. Déjà, presque la totalité du budget accordé par le gouvernement est engloutie par les salaires et allocations. On n’a créé aucune source de revenus pour aider les villes à se développer », explique-t-il.
En avant Moris est en faveur d’un concept de développement intégré, où les conseils des villes et villages auraient les moyens d’attirer des investisseurs au lieu de se contenter d’asphalter les routes.

Parlant des facilités offertes aux planteurs, Patrick Belcourt a dénoncé la politique get figir du gouvernement, en citant l’exemple d’une coopérative de Camp-Levieux, qui a fait une demande pour une portion de terrain agricole depuis 2020, sans succès.
Neeta Juddoo est revenue sur les vidéos avec des scènes de torture policière, invitant à ne pas mettre tous les policiers dans le même panier. Elle a rappelé toutefois que Maurice a signé des conventions des droits humains et qu’elle doit les respecter. Elle a plaidé pour la mise sur pied d’une commission d’enquête présidée par un ancien juge pour faire la lumière sur cette affaire et enquêter sur l’étendue du problème.
Ziad Peerbux regrette, pour sa part, que le gouvernement n’ait pas pensé à réduire les salaires des ministres et députés face à la situation difficile. Il a qualifié ainsi le budget de « honte nationale ».

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