Élections générales : le départ est donné

Le départ fictif, précédant le grand départ de la campagne électorale prévu mardi, et qui débouchera sur les élections générales du 10 novembre, a été donné cette semaine avec la présentation des 60 candidats de L’Alliance Lepep et de ceux de Linion Reform, avant que l’Alliance du Changement ne présente les siens ce lundi.

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Plusieurs grands meetings de lancement sont prévus ce dimanche avec l’Alliance du Changement à Curepipe, alors l’Alliance Lepep a prévu plusieurs rassemblements, dont un à Mahébourg, pour les circonscriptions de la région sud. À partir de mardi, les émissions politiques à la radio et à la télévision viendront s’ajouter aux nombreux meetings et réunions. Pour beaucoup, les nuits durant ces prochains 18 jours de campagne officielle, seront longues.
Les trois évêques chrétiens – à savoir Mgr Michael Durhône et Mgr Moura pour l’église catholique, et Mgr Sténio André pour l’église anglicane, ont, dans un message commun, publié vendredi, rappelé que voter est un devoir sacré. « Parce que nous aimons notre pays, nous vous encourageons à exercer votre devoir de vote comme des citoyens responsables » écrivent-ils, en soulignant que l’abstention n’est pas une option, « car les enjeux sont trop grands ».

Ils invitent chaque citoyen à examiner les programmes des partis politiques pour déterminer si leurs approches sont cohérentes ou non avec la société dans laquelle nous voulons vivre. « Notre vote rappelle notre adhésion à un projet de société et n’exprime pas seulement une mauvaise humeur ou un rejet », insistent-ils, avant de lancer une mise en garde contre l’hypermédiatisation. « Il convient d’être prudent devant la surenchère des informations qui sont diffusées et ne nous laissons pas influencer par tout ce qui est diffusé sur les réseaux sociaux et qui pourrait inciter à la violence communale et verbale, et recherchons autant que possible ce qui est vrai et ce qui est juste. » Le message de ces prélats mauriciens a son pesant d’or.
Sur le plan politique, les activités, qui ont connu une accélération et une intensification ces dernières semaines sur le terrain, indiquent que la lutte pour la conquête du pouvoir se jouera entre les deux principales alliances, à savoir L’Alliance Lepep et L’Alliance du Changement, ce qui se résume à un face-à-face entre le Premier ministre actuel, Pravind Jugnauth, qui affiche une certaine confiance dans la circonscription de Moka/Quartier-Militaire, et l’ancien Premier ministre Navin Ramgoolam, qui a fait un come-back dans son ancienne circonscription, à Pamplemousses/Triolet, où il affiche une présence quotidienne. On se prend à espérer un face-à-face télévisé entre les deux leaders, comme c’est le cas dans les grandes démocraties du monde, comme les États-Unis ou la France, entre autres.
Au niveau des partis extraparlementaires, Linion Moris et le Reform Party, qui ont évolué parallèlement pendant plusieurs mois, ont conclu une alliance pour former Linion Reform, et se présentent comme une troisième force contre les deux principaux blocs politiques, avec leur slogan « ni Pravind ni Navin ».

Ce regroupement dégage une synergie qui pourrait attirer bon nombre d’électeurs indécis ou qui sont inconfortables avec les deux grandes alliances. Il pourrait même réaliser une performance honorable dans une ou deux circonscriptions où se présentent leurs leaders, mais le bon sens indique que cette alliance peut difficilement prétendre à prendre le pouvoir, malgré l’espoir qui les motive. Ce qui fait que leur slogan « ni Pravind ni Navin » pourrait se traduire dans la réalité par « soit Pravind soit Navin ».
L’ambition politique de ses dirigeants et leur action politique pourraient en fin de compte jouer soit en faveur de l’Alliance Lepep ou en faveur de l’Alliance du Changement. Ils sont appelés à jouer un rôle historique.

En ce qui concerne le rôle des autres formations extraparlementaires, tout laisse croire qu’elles feront le jeu du parti au pouvoir. En fin de compte, et comme le souligne Satyajit Boolell dans une interview accordée au Mauricien, « c’est l’électeur, en tant que citoyen responsable, qui doit prendre sa décision et décider de l’avenir de son pays, sans laisser la peur prendre le dessus sur son bon sens lorsqu’il s’agira de choisir pour qui voter ».
Jean Marc Poché

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