– Après Londres, les représentations de la compagnie aérienne nationale à Singapour, Cape-Town et Kenya « closed » par mesure d’économie, avec l’Inde, l’Allemagne et la Suisse à prévoir
– En prévision du Last Administration Call, avec la Watershed Meeting annoncée pour décembre, l’enveloppe de Rs 9 milliards du budget pourrait se révéler « insuffisante » pour le Turn-Around Plan
Nouvelle étape franchie dans le délestage financier en vue de faire la compagnie aérienne nationale, Air Mauritius, la “Zoli Tifi”. À un peu plus d’un mois de l’échéance de la Watershed Meeting, imposée par la Bankruptcy Division de la Cour suprême, les administrateurs nommés d’Air Mauritius, Sattar Hajee Abdoula et Arvind Gokhool, passent à l’étape supérieure. Ainsi, la fermeture des bureaux d’Air Mauritius à l’étranger est confirmée ces jours-ci, en marge de la dernière étape du Turn-Around Plan devant être avalisé au début de décembre par les créanciers, notamment internationaux, d’Air Mauritius. Toutefois, au vu de l’envergure des problèmes à régler et du montant de l’ardoise de la compagnie, tout semble indiquer que l’enveloppe de l’ordre de Rs 9 milliards, prévue dans le premier budget de Renganaden Padayachy, pourrait se révéler « insuffisante ». C’est du moins ce qu’on laisse entendre dans les milieux autorisés.
Dans la conjoncture difficile que traverse la compagnie aérienne nationale, les administrateurs nommés, qui ont mis à exécution des propositions drastiques de réduction de la masse salariale à partir de ce mois, s’attaquent à la représentation d’Air Mauritius sur le plan international post-confinement. Après Londres, le couperet est tombé à Singapour, le “hub” pour la desserte de l’Asie du Sud-Est, Cape-Town, en Afrique du Sud, et le Kenya. Dorénavant, Air Mauritius ne sera pas représentée officiellement dans ces destinations avec la fermeture de ces bureaux par mesure d’économie. À prévoir également, nous revient-il, la fermeture des locaux de MK à Delhi, Berlin et Genève.
Toutefois, pour les besoins légaux, les administrateurs nommés d’Air Mauritius ont dû saisir les instances judiciaires compétentes dans ces pays avec une « notice of application for recognition under the UNCITRAL Model Law on Cross-Border Insolvency ». Pour les besoins de la mise en administration de la compagnie aérienne nationale, décidée le 22 avril dernier, la Singapore High Court prévoit d’entendre cette pétition lors d’une séance lundi prochain. Cette démarche a pour objectif de permettre aux autorités de Singapour de reconnaître officiellement Sattar Hajee Abdoula et Arvind Gokhool en tant que « foreign representatives of Air Mauritius Limited ».
Ce même exercice devra être réitéré dans les autres pays, avec la fermeture des Regional Offices en attendant que la nouvelle direction, assurant la relance d’Air Mauritius, ne décide de la stratégie avec la Full Re-Opening of Borders devant devenir “effective” dans les mois à venir. Entre-temps, les derniers détails du Turn-Around Plan d’Air Mauritius sont actuellement mis au point au vu du rendez-vous crucial des créanciers annoncé pour début décembre.
L’avenir de la compagnie aérienne dépendra des conclusions de la Watershed Meeting of Creditors. Les créanciers devront se prononcer sur différents aspects de ce plan, dont le calendrier et le quantum des créances. Dans les milieux officiels, même si l’option de la liquidation de la compagnie aérienne est considérée comme « extremely remote », l’on tient à faire comprendre que le principal actionnaire, notamment le gouvernement, devra revoir le montant des fonds à être injectés.
Les dernières indications sont que les Rs 9 milliards, envisagées dans le budget, devraient être augmentées pour faire face aux nouvelles exigences de créance et d’opération à venir pour un « redécollage soutenable et durable d’Air Mauritius ». Et ce, en dépit des réductions substantielles dans la masse salariale et adoptées à compter de ce mois d’octobre.
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Le retour d’un ex-EVP comme nouveau CEO évoqué
Dans les milieux proches du dossier Air Mauritius, l’on ne comprend pas l’empressement de certains à l’Hôtel du gouvernement de procéder à la nomination, dans la conjoncture actuelle, d’un nouveau Chief Executive Officer pour la compagnie nationale d’aviation. En cette fin de semaine, des tractations seraient en cours dans la haute hiérarchie gouvernementale pour tenter d’imposer un nouveau CEO, qui sera responsable du nouvel envol de MK, avec la fin de l’administration de Sattar Hajee Abdoula et Arvind Gokhool, prévue début décembre.
Cette nouvelle qui circule est d’ailleurs diversement commentée par les représentants des employés, qui déplorent le fait que certains au pouvoir soient plus préoccupés à placer leurs favoris qu’à dévoiler le nouveau “business model” de la compagnie aérienne nationale. Ainsi, depuis quelques jours, les informations, transpirant de sources avisées chez MK, évoquent avec insistance le retour d’un ancien Top Gun, limogé récemment dans le cadre de l’administration de la compagnie, comme le nouveau CEO d’Air Mauritius. L’intéressé bénéficierait du soutien indéfectible d’un des alliés politiques du chef du gouvernement, Pravind Jugnauth, auprès de Lakwizinn du PMO.