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ÉCOLOGIE : Le Bois Mapou un exemple d’évolution vers le gigantisme

L’attention s’est portée ces dernières semaines sur la triste histoire du baobab du musée de Port-Louis qui n’a pu être sauvé de l’affront des termites. Cet arbre exotique appartient au genre Adansonia, dont les espèces endémiques se trouvent à Madagascar et en Afrique. Nous avons à Maurice un arbre endémique souvent décrit comme le “baobab mauricien” ou le mini baobab : le Bois Mapou ou Cyphostemma mappia. Il s’agit d’un cousin de la vigne qui a évolué ici vers le gigantisme.
Le spécimen type du Bois Mapou, qui a été utilisé pour décrire cette espèce, a été récolté par le père de la botanique mauricienne Philibert Commerson au 18e siècle. Cette plante endémique de Maurice porte le nom botanique de Cyphostemma mappia. Elle prend la forme d’un arbuste de deux ou trois mètres de haut, particulièrement quand elle pousse dans des milieux très rocailleux ou pentus, comme par exemple le flanc ouest de la montagne Corps de Garde où quelques spécimens de ce type existent.
Les plus grands spécimens s’épanouissent quant à eux dans des milieux moins austères et peuvent atteindre sept à neuf mètres de hauteur. En vieillissant, leur tronc peut approcher la silhouette du baobab dans une version légèrement ventrue. Le Cyphostemma mauricien est le seul de son genre à posséder un port réellement arborescent. Ce cousin de la vigne, étant devenu un arbre à travers le temps, offre une autre illustration de l’évolution vers le gigantisme qu’on trouve régulièrement dans certaines îles anciennes, volcaniques et océaniques, dont Hawaï, Juan Fernandez, St Hélène en Polynésie, les îles Galápagos ou même la Nouvelle-Zélande.
Comme le baobab, son bois est mou et gorgé d’eau, et ses branches sont épaisses et charnues. Les autres espèces du genre portent généralement des vrilles, typiques des lianes et autres vignes, qui ont disparu sur le Cyphostemma mauricien, ce qui en fait une exception rare. John Gilbert Baker, le botaniste auteur du livre  Flore des Seychelles et de Maurice publié en 1877, indique que le « Cyphostemma mappia était jadis abondant sur la chaîne du Pouce et se trouve actuellement dans les vieilles forêts de la Grande Baie et dans la région de l’île appelée Mapou à qui il a donné son nom ». L’espèce y a depuis disparu.

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