Échiquier politique : Mobilisation et concertation !

Le PM à la télévision, hier soir, annonce une enquête initiée par le nouveau Board de MT « sur toutes les transactions de l’ex-CEO »

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L’opposition dénonce le Kadna de 15 minutes par orateur lors des débats sur le Finance Bill de demain à l’Assemblée nationale

Nouvelle réunion en ce jour des leaders de parti siégeant au sein de l’opposition parlementaire suite à l’interdiction de la police pour la manifestation du jour

En cette fin de semaine, l’échiquier politique est en effervescence avec les différentes formations politiques en mode mobilisation et concertation. Face à la campagne d’accusation de haute trahison dans l’Illegal Third Party Access à la SAFE Landing Station de Baie-du-Jacotet, le Premier ministre et leader du MSM, Pravind Jugnauth, a cru pouvoir capitaliser sur deux sorties en fin de journée et en début de soirée d’hier. D’abord devant une audience comprenant ses partisans de Quartier-Militaire/Moka (No 8), réunis à Quartier-Militaire. Ensuite à la télévision nationale, juste après le Prime Time News Bulletin d’hier soir. Un seul objectif pour Pravind Jugnauth : se dédouaner de ce scandale de Sniffing du réseau internet. Dans les rangs de l’opposition, un nouvel élément de mécontentement est venu se greffer au tableau des dénonciations.

Pour les débats sur le Finance Bill, projet de loi piloté par le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, de demain, chaque parlementaire de l’opposition ne se verra attribuer que 15 minutes pour son intervention avant très probablement l’ajournement pour les vacances d’hiver.
Après avoir harangué ses partisans à Saint-Pierre, hier après-midi (voir texte plus loin), Pravind Jugnauth, s’est approprié de la plateforme de la MBCTv pour revenir sur le dossier qui empoisonne le quotidien du gouvernement depuis le 1er juillet.

« En tant que Premier ministre et ministre de l’Intérieur, je suis responsable de la sécurité intérieure. L’année dernière, mon bureau avait obtenu certaines informations concernant la sécurité de notre réseau de communication. Cela m’a amené à ordonner un Survey indépendant par des techniciens spécialisés. Il y a eu des échanges entre mon bureau et l’ex-CEO de MT. En avril de cette année, un Survey technique a été effectué à Baie-du-Jacotet par des techniciens indiens accompagnés des cadres de Mauritius Telecom. Cette équipe de techniciens indiens a été recommandée par le gouvernement indien à travers le National Security Adviser », dira-t-il sur un ton monocorde.

Comme tel a été le cas jusqu’ici dans ses explications au sujet de cette affaire, Pravind Jugnauth est revenu pour rejeter « les allégations accusant l’Inde de s’être ingérée dans notre réseau de télécommunications, dans nos emails et nos comptes bancaires » tout en demandant à la population de ne pas prêter foi à ces accusations. Toutefois, il ajoutera que le nouveau conseil d’administration de Mauritius Telecom a pris la décision d’initier « une enquête sur toutes les transactions de l’ex-CEO de Mauritius Telecom », Sherry Singh.

Dans les rangs de l’opposition, l’on ne semble pas faire grand cas de ces sorties publiques de Pravind Jugnauth car « peu importe ses explications, l’objectif demeure sa démission à la tête du gouvernement ». Dans la conjoncture, la préoccupation des partis, représentés à l’Assemblée nationale, est ailleurs. Ainsi, pour les débats sur le Finance Bill, inscrit à l’ordre du jour des travaux parlementaires de vendredi, les orateurs de l’opposition ne pourront intervenir que pour un maximum de 15 minutes seulement.

« C’est inacceptable ce que propose le gouvernement, qui fait tout pour cadenasser l’opposition que ce soit pour la Private Notice Question, les interpellations parlementaires et les débats. Le Finance Bill, présenté après la présentation du budget pour donner force de loi aux mesures annoncées par le ministre des Finances, prévoit d’apporter des amendements à 83 textes de loi sur plus de 208 pages. Nous ne comptons pas rester les bras croisés et si c’est comme cela, nous allons boycotter ces débats. En tout cas, au sein de l’opposition, nous allons nous concerter aujourd’hui pour décider de la marche à suivre », a fait comprendre au Mauricien le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval dans la soirée d’hier, rappelant que déjà trois parlementaires de l’opposition font l’objet de suspension.

Des tractations dans la soirée d’hier laissaient voir que le gouvernement consentirait à accorder 30 minutes par intervenant si le nombre est inférieur à cinq. Mais l’opposition maintient que le tarif de 30 minutes est un droit acquis parlementaire.
Les leaders des trois partis politiques, siégeant au sein de l’opposition à l’Assemblée nationale, à savoir Xavier-Luc Duval, Navin Ramgoolam et Paul Bérenger, qui se rencontreront aujourd’hui, vont également passer en revue la situation politique et la campagne de mobilisation et de pression de la rue en vue de faire partir Pravind Jugnauth. La manifestation du jour dans les rues de la capitale et interdite par le commissaire de police, Anil Kumar Dip, devra revenir sur le tapis avec une nouvelle date probablement arrêtée pour la semaine prochaine en dépit de l’opération ploye ferme en quatrième vitesse au Parlement…

Narendranath Gopee, (FCSOU)

« Le PM doit step down »

« Le Premier ministre a tenté de se dédouaner à travers sa déclaration à la MBCTV. Il a convaincu tout simplement ses fans mais pas la majorité de la population. Il continue de changer de version des faits et sa déclaration n’a apporté rien de nouveau. Il serait mieux pour lui de step down en tant que Premier ministre, le temps que la police puisse faire son enquête en toute indépendance. Tant qu’il sera Premier ministre, la police ne sera pas en mesure de faire son enquête dans la transparence. Sa déclaration à la nation est une bataille perdue pour lui. »

Navin Ramgoolam : « Pravind Jugnauth is a pathological liar »

« Hier, lors d’un point de presse, j’ai démontré, preuve à l’appui, que Pravind Jugnauth est un Serial Liar. Voici une nouvelle preuve. Il a dit une grosse fausseté lorsqu’il a affirmé que depuis 1983, il y a un National Security Adviser de l’Inde. Cela date de 1982 pas 1983. Il a, de plus affirmé qu’entre 1995 et 2000, alors que j’étais Premier ministre, il y avait un Anglais comme Security Adviser.
« Lorsque j’ai remporté les élections en 1995, le Security Adviser qui était déjà en poste était Jagdip Taimini. Je n’avais pas demandé son départ et je l’ai maintenu comme Security Adviser. À la fin de son contrat, lors d’une visite officielle en Inde un autre Adviser a été choisi en la personne de Nandi.
« Par la suite, j’ai perdu les élections, un autre Security Adviser avait été nommé sous le gouvernement MSM. Lorsque je suis revenu en 2005, un autre ressortissant indien avait été nommé, Govind. Un autre Security Adviser l’a succédé à savoir M Gurindersing. À la fin de son contrat une autre Security Adviser, M. Mukerjee, avait été nommé.
« Est-ce que Pravind Jugnauth considère que tous les noms que j’ai cités sont des noms anglais ? Il veut faire du communalisme en faisant mention de 1983 et pas 1982 alors que Bérenger était dans le gouvernement. Il a un problème. He is a pathological liar. Personn pa kapav pran so koze kont.
« Concernant sa révélation que depuis l’année dernière il a des informations au sujet de la sécurité du réseau de communication, qui lui a informé qu’il y avait un problème de sécurité ? Il me semble qu’il ment. Il faut que quelqu’un lui ait affirmé qu’il y avait un problème de sécurité. Maintenant qu’il y a eu un Survey, il faudrait qu’il y ait un rapport. Pour rassurer la population, il doit rendre ce rapport public. Il fait rire lorsqu’il affirme que l’opposition met les institutions en péril or c’est lui qui nomme ses chatwa partout .»

Arvin Boolell : « Le PM est en chute libre »

« Le Premier ministre est en chute libre. Il réagit tardivement et montre très clairement qu’il agit comme un garçon de course de l’Inde. Je félicite Anil Gayan pour ce qu’il a dit sur la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale. Pour que le respect soit mutuel, Delhi ne peut pas nous donner des instructions. Nous perdons notre indépendance dans le cadre des actions collectives et dans le cadre des organisations, dont nous sommes membres. Maurice n’est pas un vassal de l’inde. »

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