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ÉCHIQUIER POLITIQUE : Les consultations de Clarisse House à l’agenda du Cabinet

Avec la décision attendue du comité central du MMM du jour, signant l’acte de décès du Remake 2000 MSM/MMM, l’échiquier politique devra connaître des bouleversements majeurs dans les jours à venir. En parallèle, les consultations engagées par le Premier ministre, Navin Ramgoolam, avec le leader de l’opposition et du MMM, Paul Bérenger, à Clarisse House, jeudi soir, ont figuré à l’agenda des délibérations du conseil des ministres d’hier matin. Certes, le principal dossier abordé lors de ce tête-à-tête marathon de jeudi soir a été la réforme électorale mais il n’est pas exclu que les esquisses du projet de la deuxième république avec un partage de pouvoirs entre le président de la république et le Premier ministre aient été abordées.
Navin Ramgoolam poursuit toutefois son round de discussions avec une séance de travail, hier après-midi avec le leader de l’Organisation du Peuple de Rodrigues (OPR), Serge Clair, sur le projet de réforme électorale. Depuis la mi-semaine, l’ombre d’élections générales anticipées plane sur le pays avec des indications en fin de semaine que ce prochain scrutin pourrait être envisagé bien avant septembre prochain si ce n’est juste avant le début du Ramadan à la fin de juin prochain.
Des recoupements d’informations effectués par Le Mauricien de sources concordantes indiquent que les discussions de Clarisse House entre Navin Ramgoolam et Paul Bérenger ont fait partie des échanges lors de la réunion hebdomadaire du conseil des ministres d’hier. Très peu de détails ont transpiré quant à la teneur des détails qui ont été communiqués aux autres membres du gouvernement à cette occasion.
« Tout ce qui peut être dit c’est que le Premier ministre est dans un très bon mood. Il est très serein et Happy de l’évolution de la situation. Li inn dir ki bann discussions inn passe très bien », soutient-on dans des milieux ministériels autorisés après la réunion du Cabinet d’hier sans ajouter de plus amples détails sur la nature des discussions ou encore des accords intervenus entre les deux formations politiques jusqu’ici.
Toutefois, ces mêmes sources ministérielles, parlant sous le couvert de l’anonymat, n’ont pas hésité à commenter le projet de deuxième république, qui a forcé le passage lors des discussions politiques à haut niveau. « En 2018, le pays fêtera son 50e anniversaire. Il est normal que les dirigeants politiques du jour se mettent à réfléchir sur l’héritage politique à être légué à la jeune génération. Nous avons besoin de définir un projet de société en vue d’approfondir la démocratie, de moderniser les institutions du pays et inculquer l’esprit du mauricianisme dans chaque Mauricien. Ce projet va de pair avec nos aspirations pour intégrer le groupe de pays classés dans la catégorie d’Upper Middle Income », fait-on comprendre.
Sans apporter de précisions au sujet du projet de deuxième république, ils avancent que « le Premier ministre a promis un document public et accessible à toute la population dans le cadre d’un débat national. Ce qui semble primer c’est cet esprit de dialogue car il l’a dit nou ena ankor pou aprann ».
La prochaine étape sera d’ouvrir des discussions sur le plan politique au sein des instances du parti travailliste. Mais à ce stade, aucune date précise n’a été arrêtée car il semblerait que le leader du Labour s’est donné comme objectif de boucler ce round de négociations avec les dirigeants politiques de tous bords avant de consulter l’exécutif du parti. C’est ce qu’on indique dans les rangs du PTr en cette fin de semaine.
Lors des discussions d’hier avec pour thème la réforme électorale, le leader de l’OPR a affirmé être confortable avec les dispositions actuellement en vigueur, soit l’élection de deux députés pour représenter Rodrigues à l’Assemblée nationale. Par contre, il a fait un véritable plaidoyer en faveur d’un approfondissement de l’autonomie dans l’île, le sujet de prédilection du leader de l’OPR et chef commissaire de l’Assemblée Régionale à Rodrigues.
D’autre part, la possibilité de Snap Elections dans les plus brefs délais se précise de plus en plus. Si dans un premier temps, l’option d’élections générales anticipées pour le mois de septembre était considérée comme étant la plus appropriée, un scrutin se déroulant avant le début du Ramadan, soit vers la fin de juin, n’est pas exclu. Le scénario est qu’avec la publication du Draft Constitutional Bill sur la réforme électorale avec l’élimination de la déclaration ethnique et l’introduction de la représentation proportionnelle, coïncidant avec la reprise de l’Assemblée nationale le 13 mai, les mathématiques pour la majorité constitutionnelle des trois quarts ne collent pas pour faire adopter ce texte de loi.
L’alternative pourrait se résumer à une dissolution de l’Assemblée nationale sur le tas et le rappel du pays aux urnes dans un délai minimal de six semaines. Mais la grande interrogation demeure l’Effective Remedy exigée par le Comité des Nations unies pour les Droits de l’Homme en faveur de Rezistans ek Alternativ au sujet de l’élimination de la déclaration communale sur les Nomination Forms de la Commission Electorale.
« Différentes solutions sont à l’étude. C’est une question fondamentale à résoudre. Nous ne sommes pas encore là et nous espérons qu’importe les bouleversements politiques, le bon sens parlementaire prévaudra lors de la présentation de cet amendement de la Constitution pour éliminer le communalisme dans le système électoral », tente-t-on de rassurer à ce stade des discussions.
Entre-temps, une première opération de remise en ordre dans les affaires publiques devait être initiée lors du conseil des ministres d’hier. Le gouvernement envisage de démarrer les procédures pour l’annulation du bail sur le terrain de 25 hectares alloué au groupe indien Patel Engineering Group, aux Salines pour la réalisation du projet de NeoTown. Depuis 2010 et jusqu’à ce jour, aucun développement majeur n’a été réalisé sur le terrain aux Salines.
Ce projet de création d’une nouvelle ville dans cette région du port a toujours fait l’objet de contestation de la part du MMM soutenant que ce groupe indien n’a pas les muscles nécessaires à cet effet vu que les investissements initiaux étaient estimés à Rs 15 milliards?Pour la petite histoire, la cérémonie de la pose de la première de NeoTown en présence du Premier ministre s’est déroulée à la veille des élections générales de 2010 alors que la récupération de force de ces quelque 60 arpents à Rs 15 millions par an pourrait être exécutée littéralement à la veille des prochaines élections générales.

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