Du choc des contrastes…

Mardi dernier, deux événements, se déroulant presque en simultané à quelque 500 mètres l’un de l’autre dans la capitale, ont produit pas un effet, mais un choc de contrastes à soulever des interrogations. Voire même des doutes. Pourtant, dans les deux cas, la finalité était des plus nobles et portait sur l’exercice d’approfondissement de la conscience politique et citoyenne  ou encore d’élargir l’espace de la démocratie au sein de la république de Maurice.

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Ce mardi-là, l’hémicycle de l’Assemblée nationale ressemblait à tout, sauf à ce Temple of Democracy, dont aime se vanter Soorojdev Phokeer, dont la mission première est d’agir comme un arbitre, « taking charge of debates to make sure that the members of Parliament can partcipate freely while keeping to te rules ». Un autre attribut de celui qui se voit investir de cette charge au sein de l’hémicycle est que ‘the Speaker also has managerial duties to ensure that Parliament runs smoothy. »

Si lors d’un match de football ou toute autre compétition sportive par équipe, le carton rouge est sorti systématiquement et à la ronde contre une majorité des joueurs d’un camp spécifique sur le terrain, il doit y avoir un problème. Mais, si les sanctions suprêmes sont agrémentées d’invectives, en sus d’être gratuites, s’avèrent encore plus dégradantes et humiliantes les unes que les autres, et venant de l’arbitre, the Guardian of Fair Play, l’équation est encore plus grave..

Les qualités intrinsèques d’un arbitre se déclinent sous forme de rigueur, d’engagement, d’intégrité, de gestion du stress et des conflits, du sens du gestion de crise et de la communication. Et plus la tension s’accroît, plus l’arbitre doit se montrer pointu dans sa démarche  pour ne pas laisser la situation échapper entre ses mains. C’est logique car the Show must go on.

Mais ce que le public a pu témoigner pendant trois minutes peu avant 13 heures, mardi dernier, à l’Assemblée nationale, est loin de refléter cet esprit de Fair Play ou encore ce respect de l’autre. Tant le vocabulaire usé et abusé volait au ras de pâquerettes sans compter cet ordre au Sargeaht-at-Arms de Flush him from the Chamber. Une image, projetée par un Honourable Member, qui ne mérite pas de qualificatif .

Ces séquences mouvementées sont en apposition, avec un contraste plus flagran, à ce qui se déroulat dans un autre temple, au sens propre, à oins d’un kilomètre de là. Et presque à la même heure. A l’évêché de Port-Louis, une douzaine de jeunes, de divers horizons, entouraient le nouvel évêque de Port-Louis, Mgr Jean-Michaël Durhöne, pour le lancement de sa première lettre pastorale.

L’appel prend la forme d’une émancipation citoyenne avec pour thème Zeness, dibout pou to pei! Quoi de plus noble comme initiative à l’adresse de la jeunesse républicaine, en cette année d’élections générales. Surtout cette mission confiée à cette jeunesse pour « construire la mauricianité tant espérée avec le communalisme ne faisant pas partie de l’ADN du citoyen mauricien. »

Plus contrastantes encore sont les valeurs préconisées pour assurer cet éveil de la conscience citoyenne, traduisant ce qu’exhorte  l’hymen national à vivre « as one people, as one nation, in peace, justice and liberty » et les scènes, témoignées par ces mêmes jeunes et par extension l’ensemble de la jeunesse républicaine, se déroulant au Temple of Democracy.

Au titre de l’apprentissage de la démocrartie, qui n’est pas exclusvement réservée à la jeunesse, la lettre pastorale souligne qu’il n’y a pas de démocratie sans comportements démocratiques. « Il s’agit d’apprenre à connaître et à respecter l’autre dans sa différence. C’est aussi privilégier le débat au combat tout en développant le dialogue vrai. La démocratie s’apprend, par la pratique, tout au long de sa vie ».

Mais l’épisode de mardi dernier à l’Assemblée nationale, qui est en passe de devenir, si hélas elle ne l’est, une Hallmark of the Honourable Members of the August Assembly, se positionne à des années –lumière de ce postulat. Le danger peut être qu’avec la recrudescence de ce comportement aussi dérangeant qu’il soit, l’on soit tenté de se détourner de la politique.

Mais force et de constater qu’envers et contre tout, le jeune est appelé à son devoir de citoyen, soit  « de t’engager à la construction de l’avenir de la société mauricienne. C’est à toi de contribuer à redonner à la politique ses lettres de noblesse. en te réappropriant la politique et la citoyenneté, l’engagement politique peut devenir un chemin d’espérance. »

Un message transmis à une période des plus propices avec  les différentes échéances électorales attendant de se préciser. Ils seront des dizaines de milliers, peut-être un inscrit sur dix, à exercer leur droit civique pour la première fois. Et comme le Premier ministre indien, Narendra Modi, l’a dit à l’ouverture des bureaux de vote de la plus grande démocratie au monde : chaque vote compte.

Et le message Zeness, dibout pou to pei peut atténuer ce choc des contrastes pour faire jaillir la lumière…

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