Drug Planting de la SST : Le mystère du sac noir de Vimen Sabapati dévoilé

L’ex-WPC Goomanee révèle que le sac paraissait léger « avan ki zot pran sak zot ale apre zot revini ar sak-la… »

- Publicité -

L’IT Unit décrypte l’enregistrement de l’arrestation du 3 mai 2023 à la rue La Poudrière par l’escouade du SP Ashik Jagai

L’ex-Woman Police Constable Bandiny Mourandie-Goomanee, affectée à la PHQ Special Striking Team (SST) du surintendant Ashik Jagai, avec ses dernières révélations autour du sac noir de Vimen Sabapati, avec soi-disant 10 kilos d’héroïne d’une valeur de Rs 150 millions, est venue dévoiler les méthodes présumées de drug planting adoptées. Après sa déposition en bonne et due forme, elle s’est rendue dans les locaux de l’Information and Technology Unit de la police, hier, en vue de remettre son portable avec les séquences de l’arrestation de Vimen Sabapati pour être décryptées. C’est sur son appareil qu’elle avait enregistré l’arrivée de Vimen Sabapati aux Casernes centrales après son arrestation à La Poudrière le 3 mai 2023. Elle a fait des vidéos dans le bureau de la PHQ SST sur son téléphone personnel avec l’approbation de son supérieur sur l’application WhatsApp.
Or, ce ne fut que bien après qu’une équipe de la Scene of Crime Office (SOCO) était arrivée pour prendre les photos des dix kilos d’héroïne déclarés. L’ex-WPC Goomanee a confirmé au Central CID hier que les images sur son appareil sont originales et n’ont pas été edited. Il revient à présent aux experts de la police de confirmer ce fait après une analyse approfondie.
Il est aussi prévu que Vimen Sabapati fasse une déposition au CCID sur ce sujet pour réclamer une enquête sur les dessous de son arrestation. Il a toujours maintenu qu’il a été victime d’une opération de drug planting de la part de la SST. Entre-temps, l’interrogatoire des membres de l’ex-SST interviendra après que l’IT Unit de la police aura soumis un rapport au Central CID.
Dans sa déposition, l’ex-policière Goomanee a expliqué que le jour de l’arrestation de Vimen Sabapati, il y a eu un briefing avec son équipe à Phœnix. Dans un premier temps, l’objectif était de repérer la Ford Raptor de Vimen Sabapati et de le suivre. Sauf qu’après, son supérieur lui a demandé de retourner à Port-Louis et d’attendre rue La Poudrière. Elle ignorait comment son supérieur avait su que la Ford Raptor serait dans cette rue plus tard et c’est sur place que ses collègues avaient intercepté Vimen Sabapati. Un sergent lui a demandé d’enregistrer la fouille du véhicule où il y avait un sac noir. Mais son supérieur avait stoppé la fouille, disant que l’exercice se poursuivrait aux Casernes centrales.
L’ancienne policière ne mentionne pas de découverte de drogue à ce stade, mais a affirmé que le sac en question paraissait léger. Dans le bureau, a-t-elle dit, un collègue a pris le sac noir considéré comme pièce à conviction pour s’éloigner dans une autre pièce. Puis, tous les protagonistes incluant Vimen Sabapati ont été appelés dans ce deuxième bureau. Selon Goomanee, elle a remarqué que le sac noir semblait « plus rempli ». Elle a ajouté que « zot pran sak zot ale. Zot revini ar sak-la… » Les autres policiers ont alors retiré des sachets de drogue dans le sac noir où une forte odeur se dégageait, alors qu’auparavant, celui-ci ne sentait rien. Plusieurs personnes dans la pièce se sont mises à tousser.
Une autre policière a remis une bouteille d’eau à Vimen Sabapati qui en a bu une certaine quantité. Par la suite, un autre policier a demandé au suspect de se rendre aux toilettes, car il n’en aurait pas l’occasion après. L’ancienne policière a affirmé avoir vu son collègue, la WPC J., verser l’eau de la bouteille consommée par Vimen Sabapati sur le sac noir.
Une autre contradiction relative au sac noir de Vimen Sabapati est qu’un membre de l’escouade du SP Jagai avait déclaré que la drogue avait été découverte à la rue La Poudrière lors de l’interpellation, alors que les enregistrements confirment que le sac n’avait été ouvert que dans les locaux de la PHQ Special Striking Team.
Après cet épisode, le SP Jagai lui avait demandé de lui remettre la vidéo. Néanmoins, l’ex-constable Goomanee a gardé l’original des séquences sur son portable. C’est après son transfert de la SST en décembre 2024 qu’elle a aperçu Vimen Sabapati, qui est en liberté conditionnelle. Elle lui a raconté cet épisode se déroulant dans le bureau de la SST. L’entraîneur de muay thaï a alors juré un affidavit mentionnant le nom de la policière Goomanee. Et d’ajouter que le SP Jagai lui avait alors demandé de lui remettre la vidéo pour ne pas être arrêtée pour complot. Face aux pressions, elle a fini par démissionner de la force policière.

- Publicité -
EN CONTINU
éditions numériques