Le Guide - Législatives 2024

Dissolution prochaine de l’Assemblée : les signes précurseurs

Il est maintenant presque certain que la dissolution du Parlement interviendra peu après l’équinoxe d’été, qui aura lieu à Maurice dans la matinée du 23 septembre prochain. L’équinoxe, comme on le sait, marque l’entrée de l’hémisphère sud dans la période estivale. C’est aussi le début de la saison cyclonique, du retour de la chaleur et des pluies, qui culminent normalement durant la période de fin d’année. Cette année, la chaleur sera accentuée par la campagne électorale qui s’annonce, et qui débouchera sur les élections générales qui, dit-on, ne sont pas gagnées d’avance par les principales forces en présence. Peu de personnes se hasardent d’ailleurs à faire des pronostics.
Les signes annonciateurs de cette dissolution annoncée se multiplient et continuent de se manifester à travers les successions de mesures annoncées. La dernière en date concerne les prêtres et les fédérations religieuses employant des prêtres. Il n’est un secret pour personne que ces organisations constituent en effet un maillon important pour les organisations politiques, surtout lorsqu’elles sont au pouvoir. Leur capacité d’influencer les esprits n’est pas négligeable.
Un autre signe non négligeable est la baisse du taux d’intérêt directeur par le comité de politique monétaire de la BoM. Est-ce une coïncidence si le gouverneur a choisi ce moment précis pour annoncer la baisse du taux directeur en vigueur depuis 21 mois de 50 points de base ? Tous ceux ayant des prêts bancaires peuvent pousser un soupir de soulagement. Pour le gouverneur de la banque centrale, cette mesure est indicatrice de la bonne santé de l’économie et du processus déflationniste dans lequel le pays serait engagé, même si ce n’est pas très visible pour les ménagères.
La révision des Remuneration Orders annonçant la réforme des salaires dans toute une série de secteurs a, elle, été annoncée de manière unilatérale cette semaine, forçant le secteur privé, par le biais de Business Mauritius, à exprimer de sérieuses réserves. Pour le secteur privé, cette réforme est en vérité un coup de semonce et mérite une étude en profondeur. Certains chefs d’entreprise craignent en effet que ce sera un coup fatal à la politique d’industrialisation dans laquelle se sont engagés les industriels mauriciens, qui ne seront pas en mesure de payer deux augmentations salariales respectives. Il serait intéressant de voir comme le secteur privé bougera ses pions dans les prochains jours.
Mais c’est assurément le Petroleum Pricing Mechanism de la STC qui a pris le plus tout le monde de court cette semaine. Alors que les rumeurs laissaient planer une baisse des prix des carburants la veille, les automobilistes ont en effet été surpris de voir que les prix auront été maintenus au même niveau. Beaucoup pensent que le gouvernement a gardé la bonne surprise pour la bonne bouche à la veille des élections générales. Au train où vont les choses, on peut s’attendre à tout. Toutefois, certains ont appris à leurs dépens que rien n’est acquis en politique, même s’il se trouve qu’on est Premier ministre adjoint. Ainsi, Steven Obeegadoo a perdu subitement son sourire cette semaine à l’annonce qu’un terrain serait octroyé à sa mère à Port-Louis pour la création d’un home. Il multiplie les efforts actuellement pour donner des explications, mais le mal est fait.
En attendant l’annonce de la date des élections générales à Maurice, sur le plan international, c’est la lutte féroce entre Kamala Harris et Donald Trump en vue de la présidentielle du 5 novembre qui retient le plus l’attention. Il revient aux électeurs américains de faire leur choix démocratiquement. Toutefois, une dimension essentielle de la campagne ne devrait pas nous laisser indifférents : l’utilisation des réseaux sociaux pour la désinformation et la diffusion de fake news. Il nous faut dès maintenant réfléchir sur la façon de se prémunir contre ce fléau, qui peut faire beaucoup de dégâts dans un pays comme Maurice, où la population est encore vulnérable en ce qui concerne le numérique. Il n’y a qu’à voir le nombre de personnes qui se laissent piéger par les faux profils sur Facebook pour s’en convaincre. La vigilance doit donc être de mise, et il faut nous réunir dès maintenant comme des fact trackers.

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Jean Marc Poché

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