Harvesh Seegolam, ancien gouverneur de la Bank of Mauritius (BoM), a une nouvelle fois été interrogé au bureau de l’Anti-Money Laundering Unit (AML) du Central CID, hier, où il a été confronté aux Statements de différents protagonistes ayant mentionné son nom. L’équipe de l’ASP Dussoye a ainsi voulu obtenir des éclaircissements sur une partie des versions de Mary Queenie Adam, une des chevilles ouvrières de Pulse Analytics et les sondages fictifs en faveur de L’Alliance Lepep de Pravind Jugnauth, et de l’ancien Chief Executive Officer de la Mauritius Investment Corporation Limited, Jitendra Bissessur, particulièrement.
Le premier nommé a référé les enquêteurs au Statement qu’il avait donné avant son arrestation. Il maintient qu’il n’a commis « aucune malversation » en ce qui concerne la demande d’aide financière de Menlo Park Ltd auprès de la Mauritius Investment Corporation Limited (MIC).
Mary Queenie Adam avait fait comprendre aux enquêteurs qu’elle avait obtenu le numéro de Harvesh Seegolam à travers Ziyad Bundhun, Financial Advisor. Elle avait fait une demande d’aide financière de USD 6,3 millions sur le site de la MIC le 14 juin 2024. En août dernier, ajoute-t-elle, l’ancien gouverneur de la BoM voulait s’entretenir avec elle sur le projet Innovation Hub de la Banque de Maurice.
Une présentation à ce sujet a eu lieu le 29 août 2024 au bureau de la MIC en présence de Jitendra Bissessur et Harvesh Seegolam. Sauf que ce dernier affirme que la présentation du projet en question serait liée à l’Innovation Hub, lancé par la Banque Centrale en septembre, et ne concernait pas la demande d’aide financière de Menlo Park Ltd. Harvesh Seegolam, a par ailleurs, soutenu qu’il ne siégeait pas sur le Board de la MIC.
Problème : Mary Queenie Adam a fait une nouvelle application auprès de la MIC le même jour, soit après ladite présentation. Aussi la police est-elle d’avis qu’il y a un lien, car le projet de Menlo Park Ltd cadre avec l’Innovation Hub de la Banque de Maurice, soit un paravent pour faire avancer les tractations.
De son côté, Jitendra Bissessur avait aussi évoqué cette rencontre, laquelle aurait eu lieu à la demande de l’ex-gouverneur de la BoM, selon lui. Ce qui avait poussé les enquêteurs à soupçonner qu’une pression avait été exercée sur l’ancien Chief Executive Officer (CEO) de la MIC. Ce qui ne les empêche pas d’estimer que la responsabilité de ce dernier est engagée dans un possible délit de Conspiracy, car il a assisté à une présentation du projet de Mary Queenie Adam avant que cette dernière ait fait une Fresh Application » auprès de la MIC. Or, selon le processus habituel, l’application doit avoir lieu avant, et la présentation du projet après.
Harvesh Seegolam a une nouvelle fois rejeté toutes les allégations de maldonnes à son encontre lors de son interrogatoire. Il sera entendu lors d’autres séances sur le décryptage de ses outils informatiques.