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DESSERTES OUVERTES À D’AUTRES OPÉRATEURS : L’UBIW réclame une “Judicial Review” de la décision ministérielle

Une première démarche de l’Union of Bus Industry Workers (UBIW) ayant échoué avec le rejet de sa demande d’injonction par le juge Abdool Razack Hajee Abdoula, le syndicat revient à la charge. Il a logé aujourd’hui une demande d’autorisation pour réclamer une Judicial Review de la décision ministérielle de confier à d’autres opérateurs des routes exploitées jusque-là par la corporation.
Dans un affidavit qu’il a juré pour soutenir sa motion, Imzad Beeharry, président du syndicat précité, déclare que depuis une semaine, des informations circulaient à l’effet que les services offerts à partir des dépôts de la CNT situé à Rivière-du-Rempart, Forest-Side, Ollier, La Tour-Koenig (LTK) et Souillac allaient être privatisés. En d’autres mots que ces routes allaient être confiées à d’autres opérateurs.
Pour en savoir plus, Sada Bungaroo, un chauffeur du dépôt de LTK, représentant syndical de ce dépôt, a le 19 juin dernier, téléphoné à Pradeep Kumar Panday, Traffic Manager au quartier général de la corporation, Bonne-Terre, pour vérifier la véracité des rumeurs.
M. Panday a alors confirmé à M. Bungaroo qu’effectivement, à partir du lundi 24 juin 2013, c’est-à-dire hier, que les routes suivantes ont été privatisées : a) Route 6 : Curepipe (Jan Palach Sud) — Rivière-des-Galets et vice-versa (v/v) ; b) Route 6A : Curepipe — Chamouny et v/v ; c) Route 27 : Rivière-du-Rempart et v/v ; d) Route 52 : Port-Louis — Médine et v/v ; e) Route 119 : Port-Louis — Grande-Rivière-Noire (Trois-Bras Store) et v/v ; f) Route 122 : Curepipe — Camp-Le-Vieux (NHDC) et v/v ; g) Route 141 : Port-Louis (Gare Victoria) — Bord-Cascade et v/v ; et Route 197 : Port-Louis (Gare Victoria) — Rivière-des-Galets et v/v.
Dans une lettre adressée le 20 juin à au ministre des Infrastructures publiques, du Transport intérieur et de la Navigation, Wahkil Lalloo, conseiller technique et négociateur de l’UBIW, réclamait du ministre plus de détails concernant cette décision. Une copie de la lettre a été envoyée aux personnalités suivantes : le PM, le ministre du Travail, le leader de l’opposition, le commissaire de la National Transport Authority (NTA), le directeur général de la CNT et Me Ravi Rutnah, l’avocat du syndicat.
Suivant la réception de cette lettre, Anil Bachoo, le ministre de tutelle, a reçu le lendemain, 21 juin, une délégation du syndicat composée de Christian Velvindron, Alain Kistnen et Sada Bungaroo. Au cours de la rencontre, le VPM Bachoo a confirmé une nouvelle fois la privatisation des routes susmentionnées. Cette décision a été réaffirmée par Cyril Appajala, commissaire de la NTA, toujours le 21 juin, à la presse.
Imzad Beeharry déplore, souligne l’affidavit, que cette décision n’ait fait l’objet d’aucune discussion avec le syndicat et que ni la CNT ni le ministre n’ont cru devoir évoquer la question avec les représentants syndicaux des travailleurs qui sont affectés par cette privatisation.
Il insiste sur le fait que les routes qui ont été privatisées sont parmi les plus rentables car elles « bring the most revenue in the corporation and handing them over in this manner to private sector is most unfair and unreasonable ». Continuant, il dit dans son affidavit : « I aver that there is a wide perception amongst workers that the transfer of ownership of the NTC Routes is a settled red tape strategy to eventually privatise the whole corporation and cause massive redundancies. Respondent N°3 (Ndlr : la NTA) has never published in the press or elsewhere inviting application for allocation of bus routes to private companies or in private ownership thereby breaching their own procedures set out in their Licensing rules. »
Le plaignant veut donc être autorisé à réclamer une révision judiciaire de la décision, qui, assure-t-il, met en péril l’emploi de 2 500 personnes. Il considère que la cour doit agir pour bloquer cette décision dans l’intérêt public.
Outre Me Rutnah, Me Kaviraj Bokhoree, avoué, représente les intérêts des travailleurs de la CNT dans cette bataille légale.

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