Désinvoltes !

Mais quelle désinvolture de la part de la ministre Chukowry ! Voulant endosser le costume de la grande défenseuse, cette femme, qui détient une carrière respectable dans l’éducation secondaire, n’a rien trouvé de mieux que de s’en prendre et à parodier Jyoti Jeetun, nouvelle venue dans l’arène politique, et rétorquer, en bhojpuri, aux réflexions émises par Jyoti Jeetun, qui intervenait sur les ondes d’une radio privée la semaine dernière. Dorine Chukowry a été très mal inspirée, à voir les réactions des internautes et lire leurs commentaires, qui pleuvent depuis ! Elle doit bien s’en mordre la langue…

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Comme la plupart des Mauriciens, parmi les observateurs politiques et sociaux, la cherté de la vie est invariablement une préoccupation majeure. Dans l’interview qu’elle donnait, Jyoti Jeetun a fait écho des maux du citoyen moyen. Avec un grand naturel et une aisance tout aussi simple à s’exprimer dans une langue qui lui est chère, le bhojpuri. Ce faisant, cette femme, qui jusque-là était CEO d’un groupe du privé, et pas des moindres, a prouvé qu’elle est très sensible et réaliste face aux tribulations que vivent ses compatriotes. Un point pour elle, puisqu’en se jetant dans l’arène, elle est bien évidemment très consciente que nul ne lui fera de cadeaux !

En face, quand Dorine Chukowry se fend de ses « Pa vinn anbet gran dimounn, Mme Jeetun ! » et autres « Aur kya chahela ? (Que voulez-vous de plus ?) », ou encore « Aisan PM chahela ! (c’est ce genre de PM dont nous avons besoin) », la ministre se rend-elle seulement compte qu’au lieu de gagner en crédulité, elle ne fait qu’afficher son fanatisme et son aveuglement pour son parti et son Premier ministre ? Et donc, perdre des points…
Que Dorine Chukowry fasse ses descentes dans des commerces, flanquée de ses officiers, et délivre des amendes, est une chose. Il y a effectivement plein de personnes sans scrupule qui profitent de la faiblesse des consommateurs. Mais que ces exercices soient largement diffusés lors des JT de la station nationale, de moins en moins crédible celle-là, sous le joug d’un autre aveugle et fanatique du pouvoir, équivaut à de la pure propagande. Car la ministre ne fait que ce pour quoi elle perçoit un gros salaire, pompé des poches du citoyen ! Et que Mme Chukowry vienne, au nom de son parti, jouer à la superhéroïne volant au secours de son gouvernement, à quoi d’autre s’attendait-elle, sinon à se ridiculiser ?

C’est un fait qu’avec diverses allocations, subventions et aides, Pravind Jugnauth a sorti une belle frange de Mauriciens de la misère extrême. Cependant, cela ne veut pas dire que tous les Mauriciens mènent la belle vie, moyennant les roupies distribuées à gauche et à droite par Jugnauth fils et son Grand Argentier, Renganaden Padayachy ! Jyoti Jeetun (encore un point pour elle) a très judicieusement demandé : « D’où provient tout ce capital ? » Question sans réponse, évidemment. Ces sous ne viennent pas des comptes bancaires de Pravind Jugnauth ni de ses ministres. Mais des caisses de l’État, et donc l’argent du contribuable. Telle une néophyte, Dorine Chukowry, ministre avec un parcours de pédagogue, est tombée dans le panneau par le biais de sa grande sortie contre Jyoti Jeetun. Une nouvelle venue qui est devenue, grâce à Madame la ministre, une redoutable adversaire… déjà !
La désinvolture a aussi caractérisé (énormément) le court discours de Benyamin Netanyahou dans le sillage de l’assassinat du chef politique du Hamas, Ismail Haniyeh. En justifiant ce meurtre par sa chasse inlassable contre les terroristes, et en cherchant à cautionner les crimes contre les enfants, femmes et vieux Palestiniens qui tombent, chaque jour, sous les balles des soldats sionistes d’Israël.

Netanyahou pense-t-il sérieusement que le monde est à ce point dupe de ses exactions à peine déguisées ? L’attaque du début de semaine, qui a vu l’élimination de plusieurs leaders islamistes, pourrait hélas dégénérer en conflit généralisé. C’est la crainte principale de beaucoup, politiques et leaders comme citoyens du monde. La situation qui s’enlise entre la Russie et l’Ukraine, et l’impact direct sur le commerce international, surtout, fait qu’un autre conflit n’est certainement pas ce dont notre monde a besoin, n’est-ce pas ?

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