Un peu plus de 40 ans ! Tel est le temps qui nous sépare de l’apparition d’un terme qui nous est aujourd’hui à tous familier, à savoir le « changement climatique ». Avec d’emblée une question : qu’avons-nous fait depuis 40 ans pour y remédier ? Pas besoin d’y répondre, tant nous savons tous – exception faite des climatosceptiques – que l’agonie du vivant se poursuit à un rythme effrayant, avec des températures battant chaque année les records précédents.
La preuve encore récemment en Roumanie, en Bulgarie, en Hongrie, en Croatie, en Macédoine, en Italie, ou encore en Grèce, où les températures ont dépassé par endroits les 40 °C en juillet. Idem aux États-Unis, où plus 140 millions d’Américains ont été placés en alerte canicule pendant la même période, que ce soit en Californie, dans le Nevada, en Arizona, et même dans l’Oregon et à Washington. Avec ses 54 °C, jamais la vallée de la Mort n’aura aussi bien porté son nom. Quant aux Émirats Arabes Unis, ils ne sont pas en reste, avec, le 17 juillet dernier, une température ressentie de… 62,2 °C à Dubaï. Quant à Maurice, excepté au petit matin, il n’aura échappé à personne que l’hiver sera apparu certains jours particulièrement doux.
C’est un fait, le réchauffement climatique est plus que jamais d’actualité en 2024. Ses signes sont d’ailleurs de plus en plus tangibles, comme le prouve la hausse croissante du nombre d’événements extrêmes. Des événements qui, cela va sans dire, continueront à devenir à la fois plus fréquents, mais aussi plus intenses. C’est notamment le cas des précipitations, qui atteignent des niveaux records. Sur ce point, faut-il rappeler les douloureux épisodes pluvieux ayant marqué chez nous le début de l’année, dans le sillage notamment du passage du cyclone Belal ? Une histoire qui, hélas, devrait se répéter, à en croire les climatologues.
Et puisque l’on parle de Belal, il faut savoir que les tempêtes tropicales intenses sont promises non pas à se multiplier, mais en revanche à gagner en intensité au cours des prochaines années, avertissent les experts. Autant dire qu’avec une moyenne de 84 de ses mégastructures dévastatrices nommées chaque année, nous ne sommes pas sortis d’affaire. Même constat quant aux épisodes de canicules. Et ne croyez pas que celles-ci ne concernent que les pays les plus exposés aux températures extrêmes; ce serait une erreur. Demandez par exemple aux Canadiens le souvenir qu’ils gardent de juin 2021 ! Tous vous répondront avoir connu une vague de chaleur sans précédent, avec des températures dépassant les 45 °C dans plusieurs villes, soit plus de 20 °C que les normales saisonnières !
Et ce n’est pas tout. La foudre, elle aussi, devrait nous frapper plus souvent, poursuivent les scientifiques. Ajoutant que pour chaque degré supplémentaire de réchauffement, le foudroiement devrait augmenter de… 12%. Pour leur part, les côtes seront de plus en plus régulièrement inondées à travers le monde, et ce, en raison d’une fonte accélérée des calottes glaciaires et d’une expansion thermique de l’eau des océans, avec pour effet de faire grimper le niveau de la mer.
Inutile également de rappeler qu’avec le changement climatique, les feux de forêt affichent également une tendance à la hausse depuis quelques années déjà. Ainsi, chaque année, ce sont plusieurs centaines de millions d’hectares de forêts qui partent en fumée, soit environ l’équivalent de six à sept fois la France… Pire : aucune région n’est épargnée. Des milliards d’arbres qui, du fait de leur disparition soudaine, viennent ajouter à la problématique du réchauffement, puisque rendus incapables de capter nos excès de CO2.
À tout cela, certains esprits – certes pas des plus lumineux – prétexteront que, dans le même temps, l’on assiste à une multiplication des épisodes de froid extrême. À cela, nous leur répondrons que bien que cela puisse paraître contre-intuitif, ces phénomènes sont eux aussi liés au réchauffement de la planète. Et plus exactement de la stratosphère qui, avec le recul des glaces dans les mers du nord, viennent perturber le vortex polaire. Et voilà comment l’air froid en arrive à se déplacer vers des zones situées plus au sud, autrefois relativement épargnées.
Autant de preuves, s’il en fallait encore, que la situation appelle une réaction urgente. L’humanité, mais aussi le reste du vivant, se trouve à la croisée des chemins, tous menant encore pour l’heure vers une nouvelle (et dernière ?) extinction de masse. Histoire de rappeler à ceux qui croiraient encore qu’il nous reste du temps que demain, c’est déjà maintenant !