Débats sur The Water Resources Bill – Reza Uteem, MMM « C’est un festival de l’eau qui aura lieu »

Reza Uteem (MMM) s’est d’emblée demandé où est passée la « belle promesse » de fournir de l’eau sur une base 24/7, avant de dresser un tableau peu reluisant de la fourniture erratique dans plusieurs régions du pays. Il a fait ressortir qu’alors que Maurice est abondamment arrosée par la pluie en début d’année, des coupures drastiques sont subies dans la fourniture en eau en fin d’année.

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Pour Reza Uteem, il est évident qu’il y a une mauvaise gestion des ressources. Il maintient que la situation s’est considérablement dégradée ces dernières années, notamment sous le présent gouvernement. Ainsi, chaque année, des centaines de millions, voire de milliards de roupies, sont votées dans le budget pour un meilleur approvisionnement, mais sans qu’il n’y ait d’amélioration dans la fourniture en eau.

Malgré la taxe de Rs 4 sur chaque litre de carburant pour assurer le remplacement des tuyaux vétustes, plus de 60 % de la fourniture d’eau se perdent à travers des fuites dans le réseau d’adduction, l’un des taux les plus élevés au monde. C’est qu’affirme le député du MMM.

Aucun nouveau réservoir d’eau n’a été construit par le gouvernement, malgré les besoins pressants en eau dans plusieurs régions du pays, et ce alors que le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, annonce dans son discours du budget, année après année, et cela depuis 10 ans, la construction du barrage de Rivière-des-Anguilles.

Le président de la Commission économique du MMM a aussi maintenu que la situation est chaotique à la CWA et devenant pire d’année en année. Il a fait ressortir que la Water Resources Commission, prévue sous le projet de loi, n’est pas une véritable commission, mais plutôt un département du ministère de tutelle.

Il a aussi dénoncé le fait que ce projet de loi octroie trop de pouvoirs au ministre par rapport à la gestion des ressources en eau, ce qui est quelque chose de « dangereux », à son sens. Ce sera ainsi le ministre qui octroiera les permis pour l’exploitation des ressources en eau, et décidera unilatéralement des conditions attachées à ces permis. Le ministre pourra même exonérer de redevances un exploitant de ressources en eau, alors qu’il s’agit là d’un bien public « et non celui d’un parti politique », a fait ressortir Reza Uteem.

En outre, le projet de loi ne prévoit aucun droit d’appel suivant une décision contestable du ministre, alors que sous la loi existante, un tel recours existe bel et bien. Le projet de loi prévoit bien un recours en Cour suprême, mais seulement s’il y a violation d’un droit constitutionnel. Or, de tels recours en Cour suprême sont très contraignants, et leur champ d’application très limité.

Reza Uteem a aussi dénoncé l’anticonstitutionnalité du projet de loi, vu qu’il ne prévoit aucune compensation en cas de perte subie par un exploitant après une décision du ministre, ce qui va à l’encontre des sections 3 et 8 de la Constitution.
Il a conclu, disant que ce projet de loi ne vient nullement améliorer la gestion des ressources en eau mais qu’il y aura une détérioration de la situation, vu les pouvoirs démesurés accordés au ministre.

« Il y aura une braderie de nos ressources en eau aux petits copains et aux petites copines, et cela à la veille des élections. Ce sera un véritable festival de l’eau », a conclu Reza Uteem.

Arvin Boolell, leader de l’opposition : « Government has failed miserably »

Le leader de l’opposition, Arvin Boolell, s’est montré critique par rapport aux dispositions du Water Resources Bill. Il estime que le pays est « on the threshold of dissolution of Parliament », affirmant que « government has failed miserably », notamment sur le plan de l’eau potable, avec des problèmes en matière d’approvisionnement dans presque toutes les régions de l’île, et des doléances de citoyens se multipliant. Il mettra en exergue que « dams are full and yet the population is still facing water cuts. »
Arvin Boolell souligne qu’il y a nécessité à réévaluer les besoins en eau de chaque secteur de l’économie et à « set realisable targets ». Il a indiqué que le budget prévoit Rs 20 milliards en vue d’améliorer la fourniture d’eau, avec des projets à La-Nicolière, Pont-Lardier, la construction de réservoirs et du Rivière des Anguilles Dam, « mais ils ont échoué ».

Le leader de l’opposition affirme que « water supply is a luxury in Mauritius » et que le gouvernement n’a tiré aucune leçon des scandales. Quant à la situation à la Central Water Authority, il avance que la porte est ouverte à la corruption, ajoutant « thank God the days of this government are numbered. »

D’autre part, il dénonce le fait que certaines dispositions du Water Resources Bill sont controversées, notamment la Compulsory Acquisition : « The Power to initiate compulsory land acquisition is worrying. The law has to be crystal clear in relation to compensation if ever there is acquisition of the land », fera-t-il ressortir.

Arvin Boolell a fait comprendre que les pouvoirs du ministre sous cette nouvelle loi sont inquiétants : « L’agenda du régime est clair, it will pull all strings ! » Il a également prévenu que « the allocation of water rights should not be a cash cow for the regime ». Il a mis en avant que « the only authority to allocate or remove water rights has always been the court ». Enfin, il a déploré que les problèmes d’eau actuels limitent la production de sucre et de légumes.

Mahen Seeruttun, ministre de l’Agro-Industrie
« Mécanisme robuste pour réglementer l’utilisation de l’eau »

Le ministre de l’Agro-industrie et de la Sécurité alimentaire, Mahen Seeruttun, trouve que ce Water Resources Bill est un « monumental shift » en vue d’un avenir plus prospère pour le secteur agricole : « Nous avons connu beaucoup de défis car pendant trop longtemps nos ressources en eau ont été gérées en silo, sans coordination appropriée. »
Il a expliqué que les lois existantes traitent de « portions » du secteur, sans approche holistique et ce système « fragmenté » a mené à des « inefficiencies ». Pour lui, ce projet de loi va contribuer à la croissance économique et au développement du secteur agricole, en assurant la « long term water security » dans le pays. Cela, tout en sauvegardant nos intérêts et en garantissant que les planteurs aient une « fair allocation » des ressources en eau, pour mieux planifier leurs cultures.

Mahen Seeruttun argue que les planteurs pourront améliorer leurs récoltes en termes de qualité et de quantité et que le projet de loi est un « game changer », favorisant de nouvelles perspectives. 
Le Water Resources Bill aidera au monitoring de l’utilisation de l’eau, d’après lui, et à la promotion de meilleures pratiques en termes de water management. Le ministre indique que les Water Use Permits vont remplacer le système de Water Rights et que ce système rationalisera les procédures administratives et représente un mécanisme « plus transparent ».

Dans son ensemble, il est d’avis que le Water Resources Bill apportera un « mécanisme robuste pour réglementer l’utilisation de l’eau ».
Le projet de loi reconnaît l’importance des sources alternatives d’eau autres que la Ground Water et la Surface Water qui ne sont guère suffisantes pour répondre à la demande croissante de tous les secteurs économiques.

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