Dans l’attente d’une paix définitive

Le monde retient son souffle en attendant l’entrée en vigueur du cessez-le-feu de six semaines qui doit débuter dimanche dans le conflit sanglant entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza. Ce cessez-le-feu conclu vendredi, et qui est le premier pas vers une éventuelle paix entre les belligérants, doit débuter par la libération des premiers de la centaine d’otages israéliens encore retenus par le Hamas, alors qu’Israël devrait libérer un nombre important de prisonniers de guerre également.
Tout le monde souhaite qu’aucun incident durant la journée de samedi ne vienne remettre en cause cette paix obtenue de haute lutte par les négociateurs du Qatar et des Etats-Unis. Il y a de quoi croiser les doigts lorsqu’on sait que, depuis l’annonce de l’accord de cessez-le-feu, les bombes israéliennes ont tué plus de 80 personnes.

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Tout avait commencé le 7 octobre 2023 lorsque le Hamas avait effectué une incursion surprise en Israël, tuant quelque 1 200 personnes et faisant 250 otages. La réplique d’Israël ne se sera pas fait attendre et aura dépassé toutes les limites humanitaires, tuant pas moins de 50 000 personnes, et aplatissant impitoyablement toute la bande de Gaza. Ce qui avait amené la CIJ  à condamner le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, pour crime de guerre.

Cette guerre a embrasé toute la région, touchant même le Liban, où opérait le Hizbullah, et qui a vu l’intervention de l’Iran et des Houthis du Yémen. Selon des observateurs avertis, cette crise aurait facilité le renversement du régime de Bachar Al-Assad, en Syrie, par l’organisation sunnite de Hayat Tahrir-al-Cham.
En attendant, l’annonce du cessez-le-feu a été accueillie par des explosions de joie chez les Palestiniens, à Gaza, qui ont vécu dans la terreur durant ces 15 derniers mois et qui gardent l’espoir de retrouver un jour la paix et que la guerre cède la place à des discussions politiques devant déboucher un jour sur la création d’un État palestinien. C’est ce que nous souhaitons en tout cas de tout cœur. On ne sait si le trafic maritime pourra reprendre normalement dans la région du Canal de Suez et de la Mer Rouge, après avoir été sérieusement perturbé par les attaques des Houthis contre les navires commerciaux.
Ce développement intervient à la veille de l’entrée de Donald Trump à la Maison Blanche, le 20 janvier, en tant que 47e président des États-Unis pour un mandat de quatre ans. Fort d’une écrasante victoire lors de la dernière présidentielle en novembre, il a multiplié les déclarations sur la situation et le commerce international.

À Maurice, on attend avec un mélange de sérénité et d’appréhension sa prise de position concernant les négociations entre Maurice et la Grande-Bretagne sur la souveraineté de Maurice sur les Chagos. Ne faisant pas confiance aux négociations par téléphone, les deux parties ont favorisé ces dernières semaines le déplacement de leurs négociateurs. C’est ainsi que la délégation mauricienne, dirigée par l’Attorney General, Gavin Glover, a fait deux déplacements à Londres en moins de 15 jours. On ne sait toutefois si, lors de ce deuxième déplacement, il était porteur de l’accord du gouvernement aux propositions britanniques.

L’idée de ne pas avoir à se précipiter pour signer le traité avant l’arrivée de Donald Trump avait été émise par Paul Bérenger fin de l’année dernière afin d’éviter toute surprise. D’aucuns pensent que le nouveau président américain n’a aucune raison de s’opposer aux propositions britanniques. Comme l’avait souligné le Foreign Secretary britannique dans une déclaration parlementaire le 7 octobre dernier, la situation actuelle « impacted on our relationship with the US, who neither wanted nor welcomed the legal uncertainty and strongly encouraged us to strike a deal ».

Il avait mis l’emphase sur la situation embarrassante dans laquelle se trouvait la Grande-Bretagne, dont la position est condamnée aux Nations unies et ailleurs. « It undermined our international standing. We are showing that what we mean is what we say about international law and desire for partnerships with the Global South. This strengthens our arguments when it comes to issues like Ukraine or the South China Sea », avait insisté le ministre britannique. Et d’observer que le président Biden et le secrétaire d’Etat Blinken, ainsi que l’Inde, avaient approuvé l’accord. L’ambassadeur de l’Union européenne suggère, dans une interview accordée au Mauricien, que les questions des Chagos ainsi que de l’Ukraine soient vues dans le prisme de la loi internationale. Qu’est-ce qui empêcherait Donald Trump d’accepter cet accord ? Attendons voir !

Jean Marc Poché

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