OLIVIER PRECIEUX
« Je suis tombé par terre,
C’est la faute à Voltaire…
Le nez dans le ruisseau,
C’est la faute à Rousseau »
Les paroles de Gavroche dans Les Misérables de Victor Hugo font écho à notre situation actuelle. À qui la faute après ce cyclone où l’Ile Maurice se trouve le nez dans le ruisseau de la rue Poudrière ?
Une tempête tropicale et tout à coup le système étatique a montré que défaillances et faiblesses. Après ce désastre écologique et sociétal, un questionnement subsiste : à qui la faute ? Le Premier ministre Jugnauth et le ministre Husnoo disent qu’ils ont écouté les experts avant toute décision. L’opposition, quant à elle, proclame que le MSM et les autorités ont mal géré ce cyclone. Les écologistes viendront peut-être, et avec raison, mettre la lumière sur le bétonnage à outrance de notre Ile Maurice pour expliquer ces inondations. Dans cette affaire, chaque parti a une parcelle de vérité.
La météo. Sans être expert dans ce domaine mais on peut comprendre que les prévisions météorologiques se basent sur des critères quantitatifs bien établis. Ainsi, les avertissements se déterminent par ces « standards ». Y a-t-il eu erreur d’appréciation du cyclone par la station de la météo ? Qu’en est-il d’une réévaluation de ses propres critères de prévisions? Des experts mauriciens ont les compétences nécessaires pour le réajustement de ces critères pour déterminer les avertissements cycloniques.
L’écologie. « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs », disait le président Jacques Chirac sur l’écologie au IVe Sommet de la Terre au Sud-Afrique en 2002. L’écologie « brûle » à Maurice et on regarde ailleurs. La cause principale des inondations à Maurice est le développement à outrance sans que les promoteurs portent une attention réelle à la protection de la nature. Le développement foncier a vu du béton sortir de terre. Le système capitaliste n’épargne pas la nature de notre île. Le développement durable est mis de côté pour un objectif principal : l’accumulation de la richesse.
L’Ile Maurice est signataire de la COP 21 en 2016. La COP 21 a pour objectif de maintenir « l’augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2°C au-dessus des niveaux préindustriels » et de poursuivre les efforts « pour limiter l’augmentation de la température à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels » (1). Avec la progression du béton sur l’écosystème mauricien, les effets sur l’écologie peuvent être irréversibles et contribuer à l’effet de serre. De ce fait, notre signature de la COP21 ne serait que fictive.
L’écologie est un défi de plus en plus important pour notre Ile Maurice et le Monde. Au-delà de se jeter la pierre, « ki sann la inn fote ? », il faut trouver un consensus national au-delà des partis politiques pour trouver un juste milieu où la nature et la population en sortiront gagnants.
1.https://unfccc.int/fr/a-propos-des-ndcs/l-accord-de-paris