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Cris du cœur

En plein dans le mille, une fois de plus, pour le cardinal Maurice Piat. Son homélie traditionnelle, à Sainte-Croix, dans le cadre du pèlerinage du Père Laval, jeudi soir, est un véritable cri du cœur, où il dénonce et déplore deux grands fléaux qui gangrènent notre jeunesse, à savoir l’échec académique et les drogues. Le religieux, solidement engagé, a réitéré un vibrant appel aux autorités concernées ainsi qu’à tout un chacun pour veiller sur « les brebis sans berger », dressant un tableau très cru et sans fard de notre société.

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Le travailleur social infatigable, Cadress Rungen soulignait, dans nos colonnes, la difficulté d’avoir 14 ans à Maurice, de nos jours. Avec les deux ans de pandémie, expliquait-il, de nombreuses familles, surtout les plus vulnérables, n’ont eu d’autre choix que de retirer leurs gosses de l’école. Ce qui a de lourdes conséquences, forcément.

On se demande ainsi ce que les ministères de l’Éducation et de la Jeunesse ont mis en place à cet effet. Dans le sillage des bouleversements post-Covid-19, est-ce que des études sont réalisées pour établir un état des lieux, serti d’un “road map”, pour cibler les efforts comme il se doit ?

Le secrétaire général de l’Onu a convoqué, cette semaine, le Sommet sur la transformation de l’éducation, qui se tiendra le 19 septembre, durant la 77e session de l’AG de l’Onu. Cet exercice aura pour tâche de « mobiliser l’ambition politique, l’action, les solutions et la solidarité nécessaires pour transformer l’éducation en faisant le point sur les efforts déployés pour rattraper les pertes d’apprentissage liées à la pandémie, en réinventant les systèmes éducatifs pour le monde d’aujourd’hui et de demain », explique l’Unicef. Prions que les autorités mauriciennes soient présentes à ce rendez-vous, non pas pour y faire du tourisme, et que les personnes compétentes reviennent avec les outils nécessaires pour réaliser un travail concret !

Cette semaine, riche en événements, a été marquée par la libération de Me Akil Bissessur et de sa compagne. Tous deux ont passé 19 jours en détention. Durant lesquels Pravind Jugnauth animait ses meetings réguliers, sur un air de campagne électorale, et où il crachait farouchement, régulièrement, sur l’avocat. Assurant, dur comme fer, que les limiers derrière cette enquête ont « may li en plin siouple ! »

L’arrestation, mais surtout la libération, de cet homme de loi qui a fréquemment, c’est vrai, nargué Pravind Jugnauth et son inner circle, via ses posts sur les réseaux sociaux, ont bien fait jaser, voire divisé, dans nos chaumières. À quel rayon ranger cet épisode ?

Dans le même souffle, quelle lecture donner au départ brutal de Kalyanee Juggoo du Parti travailliste ? Jouissant d’une solide réputation de “die hard labour”, secrétaire général des Rouges pendant neuf ans (2013 à 2022), ancienne ambassadrice de Maurice en Inde (1989 à 2002) et fidèle lieutenant de Navin Ramgoolam ces 35 dernières années, l’ancienne députée du No 4 (Port-Louis Nord/Montagne-Longue), a claqué la porte, disant avoir été « humiliée » et souffert de « mauvais traitements » au sein de son parti. Y aurait-il des “dirty cheap tricks” derrière tout cela ?

L’air devient de plus en plus pollué par les innombrables scandales, manquements et ratages en tous genres. Dans un pays où les voyants économiques et financiers sont au rouge vif, et où sur le plan social, ça menace de craquer à tout moment, le gouvernement de Pravind Jugnauth ne trouve toujours pas l’urgence d’un changement de cap. Ce qui asphyxie davantage le peuple, c’est certainement cet entêtement tant du chef du gouvernement, de ses ministres, députés, PPS que de ceux qui gravitent dans son giron à ne pas “foot the bill” de leurs fautes et leurs irresponsabilités.

Le départ des monuments qu’ont été, à leur échelle respective, la reine Elizabeth II et Mikhail Gorbachev, peut-être l’un des chefs d’état russe le plus populaire de l’Histoire, marque la fin d’une époque. Ces leaders politiques laissent évidemment leur empreinte indélébile : le monde dans lequel nous vivons est bâti sur des bases auxquelles ils ont largement contribué. Quel sera l’héritage de ceux qui nous dirigent en cette période où l’argent est roi ?

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