Menace de démission en bloc des membres de l’Electoral Supervisory Commission suite aux « insultes répétées » du leader de l’opposition sur le redécoupage électoral
Réunion d’urgence de l’Electoral Supervisory Commission, lundi, pour passer en revue la situation
Lakwizinn du PMO persiste et signe avec la nomination de Me Ammanah Ragavoodoo, l’avouée du PM et leader du MSM, Pravind Jugnauth, au sein de l’ESC
À un peu plus de treize mois de la dissolution automatique de l’Assemblée nationale, l’Electoral Supervisory Commission est doublement ébranlée dans la conjoncture politique. D’une part, les membres de cette instance constitutionnelle, avec pour principale attribution de superviser l’organisation et le déroulement des élections générales au sein de la République de Maurice, ont menacé en fin de semaine de soumettre leur démission en bloc au président de la République par intérim, Barlen Vyapoory. Le principal motif de ce Move est « les insultes répétées et gratuites » du leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, à leur encontre, au sujet du redécoupage électoral. D’autre part, la nomination de Me Ammanah Ragavoodoo, l’avouée du leader du MSM et Premier ministre, Pravind Jugnauth, au sein de l’Electoral Supervisory Commission et de l’Electoral Boundaries Commission en replacement de Me Prem Bissessur, décédé, n’a fait qu’attiser la tension politique autour de ces mêmes instances (voir détails plus loin).
Des recoupements d’informations qu’a effectués Le Mauricien auprès de sources concordantes indiquent que la tension était montée d’un cran dans le sillage de la réunion politique du PMSD à Beau-Bassin, mercredi en début de soirée. Les membres de l’Electoral Boundaries Commission et de facto de l’Electoral Supervisory Commission, ont été pris à partie verbalement par le leader de l’opposition et du PMSD, Xavier-Luc Duval.
Ces derniers temps, avec le lancement des débats sur la réforme du système électoral, Xavier-Luc Duval a pris pour cheval de bataille la délimitation des circonscriptions et pour cible les membres de ces instances constitutionnelles. Dès jeudi matin, les membres de l’Electoral Supervisory Commission, dont la présidence est assurée par Me Yusuf Aboobaker, Senior Counsel, et comprenant entre autres Me Désiré Basset, Senior Counsel, un des membres du Barreau les plus respectés, ainsi Me Nargis Bundhun, Senior Counsel, cachaient difficilement leur irritation face aux commentaires de Xavier-Luc Duval à leur encontre.
« Les membres de l’ESC et de l’EBC ne sont pas contre les critiques quand elles sont formulées in a fair and gentleman manner. Mais ces derniers temps, le leader de l’opposition s’enlise dans de viles attaques, voire des insultes gratuites et répétées, à leur encontre.
Tout semble indiquer que mercredi, il a franchi le seuil du tolérable. Il ne faut pas oublier que l’Electoral Boundaries Commission avait récemment rouvert le volet des auditions publiques sur l’exercice de redécoupage pour consigner les points du leader de l’opposition », fait-on comprendre dans l’entourage des membres de ces instances faisant partie intégrante de la commission électorale.
Dans un premier temps, la menace d’une démission en bloc sur le tas était brandie officiellement avec correspondance adressée au président de la République par intérim, provoquant une crise institutionnelle. Mais à force de persuasion avec pour arguments qu’une telle démarche apporterait de l’eau au moulin du leader du PMSD, l’option de la démission a été gelée en attendant les délibérations d’une réunion d’urgence de l’Electoral Boundaries Commission convoquée pour lundi après-midi.
L’item à l’agenda de cette réunion ne sera nul autre que « les insultes de Xavier-Luc Duval » contre les membres de l’Electoral Boundaries Commission. À ce stade, il n’est pas exclu que ce dossier soit référé formellement au Central CID pour enquête à des fins de diffamation criminelle.
Affaire à suivre…