– Bruno Raya : « Nou ti kone ti pe blok nou, me nou pa ti ena prev »
– Une mise en demeure bientôt à la personnalité incriminée
L’association Professional Events Organisers dénonce une haute personnalité, qui a demandé de bloquer les permis de concerts. Ces révélations découlent des derniers épisodes des Missie Moustass Leaks. Les artistes et organisateurs de concerts, qui se disent révoltés, appellent au calme. Leur conseil légal, Me Kaviraj Bokhoree, a indiqué qu’une mise en demeure sera servie à la personnalité, lui demandant de venir justifier ses propos.
Bruno Raya affirme que le contenu de la bande sonore a poussé les artistes à réagir rapidement. « Nous, artistes et organisateurs, faisons des événements pour rassembler tout le monde. Nous ne choisissons pas de communauté; nous prônons l’unité », dit-il. Il estime la situation « très grave », car ce « complot », visant à priver les organisateurs de permis, a bloqué l’industrie musicale et empêché les artistes de travailler pendant deux ans. « Ce qui est d’autant plus grave, c’est que cela aurait été fait par rapport à l’ethnicité, si ce que nous avons entendu est vrai. Nous avons passé notre temps à demander où nous pouvions faire des concerts et on nous a menés en bateau, pendant tout ce temps », dit-il, invitant les Mauriciens à ne pas tomber dans le piège communal.
Stéphan Rezannah a abondé dans le même sens. Il a expliqué qu’il n’y avait jamais eu de difficulté pour les organisateurs à avoir de permis pour les concerts jusqu’à ces derniers temps. « Aujourd’hui, une bande sonore vient nous apprendre qu’il y avait un mot d’ordre pour “kraz” l’industrie musicale. Depuis deux ans, nous sommes en train de travailler à perte à cause de cela », dénonce-t-il.
Il ajoute que les artistes ont toujours prôné l’unité nationale. Il a cité en exemple deux singles de Bruno Raya et The Prophecy, sortis récemment, parlant du mauricianisme. Raison pour laquelle l’hymne national est repris dans des événements et le drapeau mauricien brandi. Bruno Raya a ajouté que l’hymne national a d’ailleurs été composé par des artistes.
Le DJ Jimmy Gassel, l’organisateur d’un des événements cités dans la bande sonore, s’est dit lui aussi choqué. Ses soirées, a-t-il souligné, sont destinées à tous les Mauriciens. Son but aussi est de promouvoir la culture mauricienne.
Tamod Manaroo, organisateur des Tamil Nights, a témoigné des difficultés rencontrées depuis ces trois dernières années, surtout après la pandémie de Covid-19. « Pour organiser une soirée, nous prenons beaucoup de risques car nous ne savons pas combien de personnes viendront. Il nous faut un budget de Rs 50 000 pour obtenir les différents permis, pour au final, entendre la police nous dire que notre demande a été refusée. » Le permis de la police, a-t-il ajouté, coûte Rs 72 000 pour un événement.
L’artiste Boyzini a exprimé son indignation par rapport à la bande sonore, mais a tenu à inviter à faire attention aux provocations. « Le PM nous dit toujours qu’il faut préserver l’harmonie et ne pas déstabiliser la paix sociale. Pourquoi n’a-t-il pas réagi à cela ? » s’est-il demandé.
Me Bokhoree a déclaré qu’une mise en demeure sera servie à la personnalité incriminée pour lui demander de justifier ses propos. Les artistes ont été très critiques envers le ministre des Arts et de la Culture, Avinash Teeluck, estimant que ce dernier leur a « menti » sur toute la ligne.
Tamod Manaroo a également fait ressortir que tous les partis politiques utilisent actuellement des chansons des artistes dans leur campagne, mais ne font rien pour eux, par la suite. Il a cité les exemples de Siven Chinien et de Bam Cuttayen qui n’ont pas été honorés par l’État jusqu’ici.