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Commission Britam : Dawood Rawat appréhende un coup fourré

  • Le report de l’audition de l’ex-Chairman Emeritus intrigue ses hommes de loi, craignant une tentative de la faire capoter
  • Les Rawat se demandent pourquoi Vishnu Lutchmeenaraidoo n’avait pas été traité de la même façon

Le report de l’audition de l’ex-Chairman Emeritus du groupe BAI, Dawood Rawat, devant la commission d’enquête Britam a pris de court ce dernier ainsi que ses hommes de loi. Parmi ses proches, on craint une tentative de faire capoter cette audition. L’on se demande si ce développement n’est pas lié directement à la posture des plus inconfortables d’un des assesseurs, notamment Sattar Hajee Abdoula, qui s’était rendu à Paris pour négocier avec Dawood Rawat juste après les événements d’avril 2015, et ayant bénéficié de quelque Rs 30 millions sous forme de fees pour une vingtaine de jours de travail.

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L’assesseur Hajee Abdoula avait été nommé administrateur de 32 compagnies des Rawat juste après l’écroulement de l’empire BAI, et selon une bande sonore ayant circulé l’année dernière au sujet de cette rencontre, des instructions émanaient d’un « boss » du côté de l’hôtel du gouvernement pour essayer de convaincre Dawood Rawat de collaborer avec les autorités locales. À ce matin, les avocats des Rawat laissaient entendre qu’ils allaient écrire à la commission pour faire en sorte que le prochain rendez-vous soit confirmé dans les plus brefs délais.

Le rendez-vous tant attendu de Dawood Rawat avec la commission d’enquête instituée pour faire la lumière sur la vente des actions détenues par la BAI au sein de Britam Kenya est finalement donc reporté. C’est d’ailleurs hier en fin de matinée que les hommes de loi de l’ex-Chairman Emeritus de la BAI, domicilié à Paris, ont été formellement informés par le secrétariat de la commission.

La raison évoquée est que les hommes de loi de Dawood Rawat n’auraient pas fait parvenir à temps les points sur lesquels l’audition de ce dernier allait se baser. De plus l’ancien juge Bushan Domah et ses deux assesseurs, soit Sattar Hajee Abdoula et Imrith Ramtohul, disent devoir régler des “procedural issues” en ce qui concerne cette audition, qui allait se faire par visioconférence.

Le trio de la commission lui a indiqué qu’il fallait à présent « look further into the legal issues » avant de fixer un nouveau rendez-vous.

Dans la foulée, les Rawat se demandent pourquoi les auditions précédentes de l’ancien ministre des Finances, impliqué dans le processus menant à l’écroulement de la BAI, Vishnu Lutchmeenaraidoo, et de sir Anerood Jugnauth, ne s’étaient pas déroulées de cette manière.

« Vishnu Lutchmeenaraidoo avait tout comme Dawood Rawat formulé une requête pour être entendu. Mais le traitement était différent. Idem pour l’audition de sir Anerood Jugnauth, qui était, semble-t-il, taillée sur mesure », a laissé entendre un des conseils légaux.

Dawood Rawat maintient qu’il y aurait eu « un manque à gagner au sujet de cette vente ».

Dawood Rawat avait l’intention de faire des représentations hier sur les 23,4% d’actions détenues autrefois par la BAI au sein de Britam Kenya et qui ont été vendues à Rs 2,4 milliards à un consortium d’actionnaires de cette même compagnie.

Aussi, l’ancien N° 1 de la BAI se demande comment ceux qui ont géré ce dossier de vente, soit les ministères des Finances et des Services financiers, ainsi que les administrateurs, « ont passé sous silence » que c’est lui qui avait plus de pouvoirs au sein de Britam.
L’homme d’affaires ne croit également pas à la thèse « qu’il fallait absolument vendre ces actions aux Kényans ».

Selon lui, cette affirmation « ne tient pas la route » car les dernières transactions boursières effectuées au sein de Britam montrent qu’une entité suisse a racheté une partie des actions de cette compagnie. « Je ne crois pas qu’il fallait strictement vendre à des Kényans », fait-il comprendre de Paris.

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