12 mars au Westminster Abbey : Comment pourrais-je ne pas m’en souvenir ?

Je me réjouis de pouvoir en ce Jubilé d’Or de notre Indépendance, me remémorer ce

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majestueux moment de ce service religieux du 12 mars 1968 au Westminster Abbey pour célébrer l’importance de cet événement. Comme à travers d’un soyeux rideau transparent, je revois encore ces images éclatantes et majestueuses lors de cette cérémonie.
Quoique absent du pays, je ne pus m’empêcher d’imaginer l’effervescence spécialement grandiose et réjouissante qui sans doute régnait au Champ de Mars lors du lever du drapeau. En fait, j’étais à Londres pour des études professionnelles à Kneller Hall, une très grande Académie de musique et de musicologie, reconnue dans le monde entier pour la formation de chefs d’orchestres sous l’égide d’éminents professeurs. En toute humilité, j’y terminais mes études avec brio, surmonté, en toute modestie, d’un premier prix, quand j’eus l’insigne honneur d’être choisi pour participer à cette majestueuse cérémonie organisée à Westminster pour entériner officiellement sous le regard de Dieu, l’Indépendance de Maurice. Avec humilité ce me fut une heure de bonheur d’avoir été désigné pour y participer et de m’associer d’une manière solennelle et historique à ce glorieux événement.

La veille, il y eut une répétition pour tout finaliser pour cette cérémonie et je fus honoré de savoir que ma participation active fusse, devant toute l’assistance, de porter ostensiblement, dans une allure, disons, altière, le drapeau anglais tout le long de la grande nef, depuis le parvis de cette majestueuse Cathédrale jusqu’à l’Autel, comme pour signifier que l’île Maurice retournait officiellement et solennellement au pays colonisateur son “Union Jack”. Parti avant la fin de cette répétition, étant engagé ailleurs, je ne pus savoir comment la suite se déroula, sauf qu’avant de partir j’eus l’honneur de rencontrer le chef de la Chorale de l’Abbaye, un éminent organiste et professionnel de haute stature. Evidemment, à cette répétition, cette grande Chorale de cette Abbaye, dirigé par lui eut à répéter des chants aussi bien que notre hymne national.

Organisée avec minutie, cette cérémonie fut donc une brillante occasion pour sceller officiellement avec un accent hautement sacré cette Indépendance de l’île Maurice. En y participant, je ressentais avec émotion un déterminisme de sentiments instinctifs de fierté mêlée de tendresse pour mon pays et d’une affinité de mes fibres patriotiques
Dans l’assistance, en ce 12 mars 1968, plusieurs de nos compatriotes y étaient déjà. J’eus la joie alors, étant assis à l’autel en compagnie d’éminentes personnalités et de la royauté, d’être aux premières loges durant toute la cérémonie jusqu’à l’issue de la bénédiction du Quadricolore quand on me le remit solennellement pour redescendre avec fierté et élégance tout le long de la nef jusqu’au parvis, comme pour montrer à toute l’assistance et au monde entier ce qui allait être désormais notre nouveau drapeau. Ce fut beau comme un songe délicieux et je sentais un bruissement de bonheur dans toute mon âme.

Je ne connaissais pas notre hymne national mais dès le début de mes responsabilités professionnelles à l’orchestre de la Police, vers novembre 1968, je me rendis bien compte qu’à part d’une ou deux failles de l’orchestration, certains accents rythmiques du texte anglais ne s’accordaient pas à ceux de la mélodie et vice versa. En toute humilité, j’en parlais à mes supérieurs hiérarchiques et les autorités dirigeantes conclurent que puisque l’œuvre fût ainsi conçue, bien ou mal, ce fut trop tard pour y remédier. Autant que je m’en souvienne, j’en parlais aussi dans une de mes interventions à la presse, mais, hélas, cela m’attira les idioties de certains écervelés.

Quelques années de cela, pour l’anniversaire de notre indépendance, l’animateur d’une radio privée eut le mérite de faire une rétrospective de cette cérémonie à Westminster. L’un des intervenants, un prêtre anglican mauricien qui fut, semble-t-il, partie prenante à cette cérémonie et qui avait assisté à l’intégralité de la répétition, nous apprit que le chef de la chorale de l’Abbaye, éprouva des difficultés à faire chanter notre hymne national à cause de certaines failles et d’accents rythmiques mal ajustés à ceux du texte, et qu’il fut alors obligé de le retoucher pour le rendre correctement “chantable” musicalement.
De plus, lors de la visite de l’orchestre de la Garde républicaine à Maurice en 1981, autant que je m’en souvienne, le chef d’orchestre, le commandant Richard, un illustre professionnel, m’informa qu’il s’était vu contraint, lui aussi, d’apporter des changements dans l’orchestration pour une interprétation sans bavure de cet hymne national par son orchestre.

Ces faux pas à la syntaxe musicale, comme relevés par ces deux professionnels de haute stature, me peinent, en tant que Mauricien mais sans esprit critique envers quiconque. Bien qu’il en faudrait contre ceux qui ont adapté la mélodie au texte anglais, et vice versa, en y laissant glisser ces faux plis.
Cependant, notre patriotisme doit toujours primer en saluant toujours avec respect cet hymne, tel quel, quoique ce ne soit que bien dommage que ces à-côtés défectueux échappèrent aux membres du jury de ce temps-là. VIVE L’ILE MAURICE !

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